Actualités (2017-2023)

Quantifier la Shoah. Classer, compter, modéliser : quelle contribution à l’histoire de la Shoah ?

Quantifier la Shoah. Classer, compter, modéliser : quelle contribution à l’histoire de la Shoah ?

Date limite de dépôt : 15 juin 2023 - Appel à communication

Présentation

La production de chiffres est au cœur des projets de persécution et de la « solution finale ». Les recensements et les comptages liés à l’identification des Juifs font partie des mesures antisémites mises en œuvre dans toute l’Europe. La conception de la « solution finale », ainsi que sa mise en œuvre effective, s’appuient sur des chiffres. Que ce soit dans les procès-verbaux de la conférence de Wannsee, dans l’organisation des convois de déportation depuis l’Europe de l’Ouest ou dans les travaux des statisticiens SS – comme le montre le rapport Korherr du début de l’année 1943, qui estime l’évolution de la population juive depuis 1937, ainsi que les premiers effets de la politique de déportation et d’extermination –, les comptes constituent l’un des principaux sujets de discussion dans l’organisation de la persécution. Les débats historiographiques s’arc-boutent souvent sur des histoires de nombres, les estimations du nombre de Juifs représentant un enjeu politique majeur. L’assassinat lui-même s’accompagne de comptages, qu’il s’agisse des fusillades sur le front de l’Est (rapports des Einsatzgruppen, rapport Jäger, etc.), des centres de mise à mort (télégramme Höfle) ou d’autres opérations (rapport Stroop). D’autres nombres sont régulièrement utilisés dans la presse européenne, les journaux allemands ou pro-allemands publiant des listes de nombres lors des grandes phases de déportation (France à l’été 1942, Aktion Eichmann en Hongrie en 1944). Les nombres produits pendant la Shoah – arguments pour légitimer et justifier les politiques de persécution et finalement d’extermination – ont été brandis, retravaillés, parfois surévalués pour les uns, minimisés pour les autres, fantasmés pour beaucoup. Après le génocide, ces comptages ont fait l’objet de diverses utilisations, réévaluations et reconstructions – judiciaires, mémorielles, académiques – visant notamment à établir le nombre total de victimes.

Que représentent ces nombres et quels en sont les usages potentiellement ? Parce que donner un nombre c’est produire une définition qui circonscrit la chose comptée, l’étude historique des comptages soulève des questions de délimitation : qui compte-t-on, et comment ? Le processus d’agrégation des individus comptés comme exterminés soulève ainsi des questions. Que signifie compter ensemble les morts des ghettos, des fosses communes et des chambres à gaz ? Celles et ceux qui se suicident avant d’être capturés ou embarqués dans un train sont-ils et elles comptés comme des victimes ? Cela soulève également des questions de périodisation : quand le crime commence-t-il ? Par exemple, une victime des pogroms de novembre 1938 en Allemagne est-elle une victime de la Shoah ? L’identification des victimes une à une dans une démarche mémorielle, point de départ de certaines recherches historiques, est-elle pour autant toujours utile à l’historien·ne qui cherche à établir des régularités, des tendances, une vision d’ensemble du phénomène ? On dispose non de certitudes absolues – on n’aura jamais un décompte entièrement exact, car le processus même de destruction implique la dissimulation et la destruction d’indices, mais d’ordres de grandeur valables, de preuves construites.

Les comptages suscitent aussi des critiques, qu’il s’agit d’inclure dans les réflexions de ce colloque. Certains leur reprochent de reprendre scientifiquement la logique d’identification dont la population juive a été victime (on parle souvent de variable « discriminante » en statistique), ou de conforter la logique identificatrice des « persécuteurs » en regroupant un ensemble varié d’individus selon une dénomination unique (la « population juive »), contribuant ainsi à lui conférer une existence censément homogène. Ces débats sur les comptages ne sont pas spécifiques aux statistiques sur la Shoah, mais interrogent tous les processus de catégorisation et d’agrégation des individus. Ils témoignent en l’espèce du caractère complexe de ce champ historiographique, à la fois en pleine expansion et très fragmenté, chaque segment est mû par de vives controverses, aux enjeux pourtant universels mais qui se déclinent sur des thèmes ultraspécialisés – à tel point qu’il semble parfois difficile de maîtriser la bibliographie sur chacune des questions devant le foisonnement d’études localisées. Loin d’homogénéiser les populations persécutées, la classification et le comptage peuvent au contraire jeter des ponts entre différents domaines : de l’étude de la déstructuration des communautés juives à celle des politiques exterminatrices, en passant par l’analyse de l’exposition différenciée aux persécutions ou encre des incidences de long terme de la persécution sur les biographies des survivants. Comment comprendre ces chiffres ? Que pouvons-nous dire à leur sujet ? Comment les utiliser ?

Il s’agit ainsi d’examiner la fabrique des nombres pendant l’Holocauste, leur utilisation pendant les événements et leurs circulations historiques. Mais interroger la quantification de la Shoah nécessite aussi de réfléchir aux apports et aux limites des pratiques de quantification et des réflexions sur la mesure des phénomènes historiques sur le terrain particulier de l’Holocauste.

L’élaboration et la discussion des techniques d’enquête et d’analyse quantitatives percutent et renouvellent de nombreux champs de la recherche historique. Comment cela affecte-t-il les études sur la Shoah ? Ce colloque sera l’occasion de réfléchir aux potentialités et aux difficultés liées aux différents types de quantification dans ce domaine spécifique. Quantifier suppose de construire de données : comment s’opère la transformation des sources sur la Shoah en bases de données ? Que produisent ces transformations sur la compréhension de l’extermination ? Quelles sont les sources mobilisées par les chercheurs pour répondre quantitativement à quelles questions ? Au-delà des seules questions relatives aux données, le colloque ambitionne aussi d’examiner les techniques d’analyse mises en œuvre, leurs apports à la connaissance historique, ainsi que leurs limites. On s’intéressera donc non seulement aux approches quantitatives, mais aussi aux approches dites « mixtes » confrontant méthodes qualitatives et quantitatives.

C’est autour de ces différentes questions que ce colloque vise à réunir des chercheurs internationaux à Paris pendant deux jours. Le colloque sera organisé autour de trois thématiques principales articulant interrogation sur l’histoire de la mesure de la Shoah et mesure des persécutions et de l’extermination : 1/ l’histoire des nombres permettant d’entrer dans la fabrique pratique des statistiques et des comptages qui contribuent à l’appréhension ordinaire et scientifique de la Shoah ; 2/ les usages et les controverses autour de la mesure de la Shoah ; et 3/ les apports et les limites des méthodes de collecte et d’analyse de matériaux quantitatifs pour comprendre la Shoah.

1. Compter au coeur de l’extermination

Les dénombrements sont au cœur de la solution finale, à la fois comme un moyen – le comptage du nombre d’arrestations déterminait, par exemple, le nombre de trains nécessaires – et comme une fin – la quantification faisait partie du processus de mise à mort en soi. Produits par ceux qui ont conçu et organisé l’extermination – à l’instar des Sonderkommandos, qui tentent de compter le nombre de victimes dans les centres de mise à mort –, ils peuvent aussi provenir des victimes elles-mêmes, ou des témoins directs du processus d’extermination. Compter l’extermination à chaud, récolter et mettre en série des observations quantifiées des populations juives d’Europe n’est pas seulement un instrument des politiques d’extermination : c’est aussi un moyen, pendant la guerre et au cœur de l’événement, de tenter de comprendre et de documenter ce qu’il se passe pour les victimes. En témoignent les chiffres qui circulent à partir d’enquêtes dans les ghettos, comme celui de Varsovie, ou les témoignages de « témoins » (bystanders) (le journal de Sakowicz à propos de Ponary, par exemple), ou d’autres sources qui ont alimenté les articles dans la presse notamment étatsunienne, suisse ou britannique.

Comment ces chiffres ont-ils été produits ? À quoi et à qui ont-ils servi ? Quelle est leur fiabilité, et quels sont leurs pièges éventuels ? Interroger la production de statistiques dans le cadre des politiques de persécution et pendant l’extermination permet non seulement de réinterroger de façon radicale les rapports entre statistiques, domination et contrôle des populations, mais aussi de remettre sur le métier des questions importantes de l’historiographie de la Shoah : qui savait quoi ? À partir de quand l’ampleur de ce qu’il se passe est-elle perceptible et la connaissance du génocide en cours circule-t-elle, et auprès de qui ?

2. Le comptage comme instrument de connaissance de la Shoah

Dès la fin de la guerre, les comptages de victimes ont fait partie des premières tentatives pour rendre compte de la Shoah, notamment dans une perspective judiciaire. Le nombre de « six millions » de victimes s’est rapidement imposé dans les écrits des historien·ne·s après la fin de la guerre. Les efforts de Raul Hilberg pour produire des chiffres précis ont constitué un moment extrêmement important dans la délimitation de ce qu’il a nommé « la destruction des Juifs d’Europe ». L’étude de la genèse de ce chiffre et de ses usages permet de comprendre comment différents comptages ont émergé, aboutissant non pas à un nombre-étendard définitif des victimes, mais à une connaissance située du phénomène : la connaissance chiffrée de la destruction des Juifs d’Europe a sa propre histoire. Retracer la circulation des nombres – d’un moment à l’autre, d’une institution à l’autre et d’une historiographie à l’autre – invite à relire d’un jour nouveau la production de savoirs sur la Shoah depuis 1945 ainsi que les débats en son sein. Quels ont été les moyens utilisés pour compter les victimes dans l’immédiat après-guerre ? Comment divers comptages ont-ils été établis ? Par qui, dans quelles conditions, et à partir de quelles sources ? Cet axe invite à interroger les comptages dans leurs dimensions transnationales et comparatives. La comparaison entre le nombre de déportés juifs en France, en Belgique et aux Pays-Bas peut-elle être historicisée ? Quels sont les moyens d’expliquer les différences de nombres de morts d’un endroit à l’autre ?

3. Décrire et modéliser : apports et limites des analyses quantitatives

Dans la discipline historique, la quantification occupe une place particulière, liée en partie aux procédures de collecte des observations. Le passage de sources archivistiques à la construction de variables ne se fait pas sans difficultés. Celles-ci tiennent d’abord aux procédures de catégorisation, interrogeant l’essence même de la discipline historique : comment traiter chronologiquement la densité et l’épaisseur des phénomènes historiques qui résistent aux méthodes éprouvées sur des corpus de données statiques ? Elles tiennent aussi aux relations délicates entre modélisation et narration, marquées au sein de la discipline historique par une tension entre des historiographies, des temporalités et des mises en récit concurrents. Compter, quantifier, est alors une façon de lire différemment les temporalités de la Shoah, à des échelles variables, et de remettre sur le métier de l’historien·ne·la question des motifs, des rythmes et des conséquences des persécutions et de la politique d’extermination.

Le recours à des modèles économétriques a longtemps été soutenu par l’idée qu’ils fournissent non seulement des clés de compréhension du réel, mais servir aussi de base pour proposer des manières de le prédire, voire de le gouverner et de l’améliorer. Or peut-on raisonnablement réduire les choix effectués dans des circonstances tragiques aux caractéristiques sociales, démographiques ou familiales des individus qui les font ? Les quelques tentatives menées pour déterminer les facteurs des taux différentiels de survie des Juifs pendant la Shoah utilisent pour l’essentiel des techniques qui s’apparentent à ce qu’Andrew Abbott a appelé le « programme standard » de la sociologie américaine, qui modélise la causalité sous la forme de relations entre une variable « explicative » et une variable « expliquée ». Mais dans quelle mesure peut-on rendre compte d’enjeux aussi cruciaux à l’aide de variables comme le nombre d’enfants, l’âge ou le niveau de revenu ? Enfin et surtout, l’idée qu’il serait possible de prédire, voire d’améliorer, le cours des événements résonne d’une tonalité particulièrement problématique sur les terrains génocidaires : implicitement on pourrait en effet laisser croire qu’il aurait été possible d’échapper à la mécanique exterminatrice à condition si l’on avait présenté telle ou telle propriété ou, pire, si l’on avait adopté tel ou tel comportement. Les apports heuristiques des modèles sont néanmoins indéniables, en ce qu’ils objectivent le caractère différencié de la Shoah dans le temps et dans l’espace : face à la radicalisation progressive des persécutions, les compétences et les appuis sociaux permettant de s’échapper, de se cacher ou de survivre méritent d’être compris et finement pesés.

La modélisation n’est, de plus, pas la seule famille de techniques disponibles pour étudier la Shoah de manière quantitative. Les études sur la Shoah ont été touchées, comme d’autres domaines historiques, par le développement de nouvelles techniques d’analyse quantitative. Celles-ci incluent la reconstruction et l’analyse de trajectoires complexes, l’analyse formelle des réseaux, les systèmes d’information géographique et l’analyse spatiale des phénomènes de persécution, ou encore l’analyse quantifiée des témoignages au moyen de la textométrie classique ou d’outils d’intelligence artificielle (réseaux neuronaux, sémantique computationnelle). Les méthodes mixtes combinant quali- et quanti- ont également le vent en poupe. Ces développements ouvrent de nouveaux fronts de recherche prometteurs qui doivent être soumis à une discussion collective. L’une des questions est de savoir ce que leur utilisation apporte à l’analyse des processus de persécution et d’extermination et si leur utilisation peut être aisément transférée à l’étude de ces phénomènes spécifiques. Existe-t-il une spécificité du champ des recherches sur la Shoah en ce qui concerne les techniques quantitatives et les nouveaux développements techniques ? Comment ces techniques sont-elles appliquées ? Quelles sont leurs limites et leurs contributions à l’étude de la destruction des Juifs d’Europe ?

Pour en savoir plus

Comité d’organisation

  • Robert Braun, UC Berkeley
  • Tal Bruttmann, UMR Héritages, CY Cergy-Paris Université
  • Eva Kovacs, Institut Wiesenthal de Vienne pour les études sur l’Holocauste
  • Maël Le Noc, Mémorial de la Shoah, Paris
  • Anton Perdoncin, CNRS, Nantes Université, ERC Lubartworld
  • Claire Zalc, CNRS, EHESS, ERC Lubartworld

Modalités de soumission

Nous vous invitons à soumettre des résumés de communications individuelles. Celles-ci seront regroupées par les organisateurs de la conférence dans des panels thématiques appropriés.

Nous accueillons les propositions de communication de chercheur·euse·s titulaires et non titulaires (doctorant·e·s, post-doctorant·e·s, etc.). Celles-ci peuvent être rédigées en français ou en anglais, et doivent comprendre un titre, un résumé (300 mots maximum) présentant les sources, les méthodes et les principales questions, ainsi qu’un curriculum vitae (1 page maximum).

Propositions de communication à envoyer à quantifying.holocaust2024@gmail.com avant le 15 juin 2023.

Diasporas arménienne(s) en mouvement. espaces, acteurs et pratiques au XXIe siècle

Diasporas arménienne(s) en mouvement. espaces, acteurs et pratiques au XXIe siècle

Date limite de dépôt : 30 juin 2023 - Appel à communications

Présentaiton

Depuis l’émergence du champ des Diaspora studies à partir des années 1980, la dispersion arménienne occupe une place de choix dans les entreprises taxinomiques des spécialistes. Or, aujourd’hui, force est de constater que, loin d’offrir un paradigme stable, la diaspora arménienne (expression qu’il conviendrait davantage d’employer au pluriel) a connu de nombreuses transformations.
L’objectif de ce colloque international organisé par Boris Adjemian (Bibliothèque Nubar, CRH, IC Migrations), Anouche Der Sarkissian (Sorbonne Nouvelle, CREW, IC Migrations), Alain Navarra de Borgia (Université de Bologne) et Yann Scioldo-Zürcher (CNRS, CRH-EHESS, IC Migrations) sera de réfléchir à ces reconfigurations contemporaines de la ou des diaspora(s) arménienne(s), en faisant apparaître leur diversité et les nouvelles dynamiques qui les traversent.

Version française

Version anglaise

Comité d’organisation :

  • Boris Adjemian (Bibliothèque Nubar de l’UGAB, CRH-EHESS, Institut Convergences Migrations)
  • Anouche Der Sarkissian (Sorbonne Nouvelle, CREW, Institut Convergences Migrations)
  • Alain Navarra de Borgia - Navassartian (Université de Bologne)
  • Yann Scioldo-Zürcher (CNRS, CRH-EHESS, Institut Convergences Migrations)


Comité scientifique :

  • Boris Adjemian (Bibliothèque Nubar de l’UGAB, CRH-EHESS, Institut Convergences Migrations)
  • Michel Bruneau (CNRS)
  • James Cohen (Sorbonne Nouvelle, CREW)
  • Anouche Der Sarkissian (Sorbonne Nouvelle, CREW, Institut Convergences Migrations)
  • Stéphane De Tapia (Université de Strasbourg, CNRS, UMR 7043)
  • Stéphane Dufoix (Paris Nanterre, Sophiapol)
  • Shushan Karapetian (USC Institute of Armenian Studies)
  • Sossie Kasbarian (University of Stirling)
  • Alain Navarra de Borgia - Navassartian (Université de Bologne)
  • Yann Scioldo-Zürcher (CNRS, CRH-EHESS, Institut Convergences Migrations)
  • Gayane Shagoyan (Institut d’archéologie et d’ethnographie, Erevan)
  • Taline Ter Minassian (Institut national des langues orientales, CREE)
  • Khachig Tölölyan (Wesleyan University)

Modalités et calendrier de soumission

Les communications pourront être en français ou enanglais. Les propositions (500 mots), accompagnées d’une courte biographie, sont à envoyer à diasporas.in.motion@gmail.com au plus tard le 30 juin 2023.
Réponse du comité scientifique : Juillet 2023
Le colloque se tiendra les jeudi 14 et vendredi 15 mars 2024 au Campus Condorcet-Centre des colloques, Place du Front populaire 93300 Aubervilliers.

Publication : ce colloque donnera lieu à une publication avec comité de lecture dans la revue Études
arméniennes contemporaines
. Les participant.e.s sélectionné.e.s s’engagent à remettre une
première version de leur article au 1er mars 2024.

Frais de voyage : une prise en charge des frais de transport et de séjour des intervenant.e.s
retenu.e.s est prévue selon des modalités qui seront précisées ultérieurement.

Gestes, rythmes et mouvements du commun

Gestes, rythmes et mouvements du commun

Date limite de dépôt : 1er juillet 2023 - Appel à communication

Présentation

L’objectif de ces rencontres, organisées par Rémi Astruc (CYU), Madeleine Planeix-Crocker (EHESS, CRAL-CRH) et Fanny Tsang, qui auront lieu du 18 au 20octobre 2023, est d’ouvrir un échange entre théoricien·nes et praticien·nes, chercheur·euses et artistes, performeur·euses et publics afin que se dessine un espace de co- création intellectuel et sensible, propice à appréhender la complexité de ce sujet.
Soulèvements, retournements, insurrections, révolutions, écrasements, bonds en avant, retours en arrière, stagnations sont autant de mouvements — élans et retombées — qui agitent en permanence le « corps social », comme si celui-ci était effectivement composé de muscles et de tendons qui n’ont de cesse de s’activer et de se relâcher, d’entraîner celui-ci dans une direction ou une autre. Or on peut penser qu’il y a bien plus qu’une grossière métaphore vitaliste derrière cette façon de qualifier les groupes et les sociétés dans leur turbulente évolution : il y a la perception claire qu’une réalité physique, bien que subtile, peut seule constituer le support d’un « être-en- commun », voire d’un mouvement commun.

L’objectif de ces rencontres est d’ouvrir un échange entre théoriciens et praticiens, chercheurs et artistes, performeurs et publics afin que se dessine un espace de cocréation intellectuel et sensible propice à appréhender la complexité de ce sujet.

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Argumentaire

Soulèvements, retournements, insurrections, révolutions, écrasements, bonds en avant, retours en arrière, stagnations sont autant de mouvements — élans et retombées — qui agitent en permanence le "corps social", comme si celui-ci était effectivement composé de muscles et de tendons qui n’ont de cesse de s’activer et de se relâcher, d’entraîner celui-ci dans une direction ou une autre. Or on peut penser qu’il y a bien plus qu’une grossière métaphore vitaliste derrière cette façon de qualifier les groupes et les sociétés dans leur turbulente évolution : il y a la perception claire qu’une réalité physique, bien que subtile, peut seule constituer le support d’un "être-en-commun", voire d’un mouvement commun.

L’existence et par la suite l’activité d’un groupe social, d’une communauté ou même d’une société doivent ainsi toujours pouvoir se concevoir d’abord dans le sensible. C’est d’ailleurs le sens premier de la notion de "mobilisation", qui signifie mise en mouvement d’un collectif et qui seule, parfois, permet de révéler la con-stitution ("se tenir droit ensemble") d’un groupe, lequel, pour être ou en tout cas pour apparaître, doit au moins donner l’impression qu’il est prêt à se dresser, voire à se déplacer dans le temps et dans l’espace, à se mettre en marche. Dès lors, qui veut réellement comprendre les dynamiques sociales doit nécessairement se pencher sur la dimension proprement cinétique de celles-ci, s’intéresser à comment se coordonnent et se mettent en mouvement des corps qui, en dernier ressort, les composent. Cela requiert une attention particulière aux impulsions, aux énergies, aux flux qui orientent ces expressions physiques, ainsi qu’à l’espace qui les reçoit et où elles s’impriment, aux images, tracés, circonvolutions qu’elles y dessinent.

Le sentiment de "communauté" (que Max Weber préférait appeler "communautisation", soulignant ainsi la dimension de processus à l’œuvre1 ) — et dans une moindre mesure de "société" — est de fait toujours un mouvement tout à la fois physique et en partie psychique de réunion, d’accord, d’alignement des consciences et des corps, voire des pas, dans une même direction ou convergeant vers un même centre. Avant même d’être un concept ou une idée, ce qui constitue "le commun" est ainsi un élan, un élancement, une impulsion. De même, "les communs" traduisent une aspiration collective, ou une poussée — autre mouvement, inverse — visant à dépasser la sphère individuelle privée tout en investissant autrement la sphère publique. Sans que nous en prenions bien conscience, toute une chorégraphie dessine ainsi en permanence les trajectoires de nos affections communes. De telle sorte qu’une formulation et une description en termes de gestes, de mouvement et de rythme de l’existence collective s’impose. C’est le sens de la "choréopolitique" esquissée par le chercheur en Performance Studies André Lepecki2 , laquelle viendrait s’opposer à la captation de ces mêmes capacités de mobilité par les gouvernements et leurs "forces de l’ordre" ou "choréopolice"…

C’est pourquoi, dans la poursuite des réflexions menées dans le cadre de deux précédents colloques internationaux : "Images du commun et de la Communauté" (Paris, 2017), "Communitas, les mots du commun" (Cergy, 2019), nous vous invitons à participer à un troisième volet de ce programme de recherche consacré aux esthétiques de la communauté, consacré cette fois aux "gestes, rythmes et mouvements du commun". Celui-ci se penchera donc plus spécifiquement sur les dynamiques corporelles, intellectuelles et sensibles des productions de commun(s) et de communauté. Ainsi quels sont les gestes qui créent du commun, les actions qui dynamisent un processus collectif ? Quels tracés dans l’espace, quelles attractions/répulsions, surgissements, déplacements, déploiements ou involutions, accompagnent les moments de communisation ? Plus largement, quels mouvements, mobilités, s’expriment dans les rassemblements, les mobilisations, les mises en communs et toutes les autres expressions d’un collectif ? Et quelles formes apparaissent alors plus spécifiquement dans la sphère publique, dans la sphère privée, sur la scène d’un théâtre, dans la rue ou sur l’arène politique ? Tel sera le cœur de ces rencontres, qui se tiendront du 18 au 20 octobre 2023 à Paris.

Comité scientifique :
Sylvie Brodziak (CYU)
Fabienne Martin (CNRS)
Nathalie Wourm (U. Birkbeck)
Xavier Garnier (U. Sorbonne-Nouvelle)
Stéphane Vibert (U. Ottawa)
Thierry Tremblay (U. Malte)
Pascal Michon (ENS)


Modalités de soumission et calendrier

Les propositions de participation, de communication, de table ronde et d'atelier sont à envoyer jusqu’au 1er juillet 2023, à l’adresse : astruc.remi[at]orange.fr.

Organisé par l'UMR 9022 Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s
En partenariat avec Creative Commune

Responsable : Rémi Astruc (CYU)
Contact : astruc.remi[at]orange.fr

 

 

 

 

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Dans les Concepts fondamentaux de sociologie (1920), Max Weber distingue entre Vergemeinschaftung ("communautisation") et Vergesellschaftung ("sociétisation"). Voir par exemple : Catherine Colliot-Thélène, "La notion de "communauté" chez Max Weber : enjeux contemporains", Cahiers de philosophie de l’université de Caen, n° 56, 2019, p. 35-56.
Voir André Lepecki, "Choreopolitics and choreopolice", Communauté des Chercheurs sur la Communauté, Communauthèque, rubrique "Art biopolitique" [en ligne].


Son et silence au Moyen Âge

Son et silence au Moyen Âge

Mardi 13 juin 2023 de 9h30 à 18h - Journée d'étude (EIT « Arts et Intelligences du Silence »)

Présentation

Parmi les activités de l’équipe internationale triennale « Arts et Intelligences du Silence », la séance du séminaire est consacrée au Moyen Âge occidental, et aux relations entre la voix, et plus généralement les sons, et le silence. Rompant en apparence l’approche pluridisciplinaire et trans-périodes chère à l’EIT, cette journée est toutefois conçue comme un temps d’échange autour de recherches récentes qui démontrent combien les activités humaines dans leur ensemble produisent et reflètent au Moyen Âge les phénomènes sonores. Là, le silence est au cœur de pratiques sociales d’ordre, de régulation et de contrôle, et il se superpose plus qu’il ne s’oppose à la parole, à la musique, au bruit. À travers des présentations abordant des sujets et des contextes variés, il s’agira de définir cet entremêlement médiéval du son et du silence, et d’inscrire ces réflexions dans les problématiques plus larges soulevées par les travaux de l’EIT.

En savoir plus

 

Programme

9h30 : Accueil

9h45 - Vincent Debiais (Centre de recherches historiques, EHESS/CNRS)
Le silence au Moyen Âge: bref état de la question

10h - Scott Bruce (Fordham University)
Deadly Silence Through the Ages: Mafiacraft and the Study of Medieval Heresy

11h15 - Marion Uhlig (Université de Fribourg)
Le silence des lettres (ou presque) : chuchotements, grincements et grognements dans l'alphabet

14h - Bissera Pentcheva (Stanford University)
AudioVision in the Middle Ages: Sainte Foy at Conques

15h15 - Stefka Eriksen (Norwegian Institute for Cultural Heritage Research)
The Sound of Silence in Old Norse Culture and Ecology

16h45 - David García Ramos (Universidad católica de Valencia)
Writing silence in Mayorga’s dramaturgy: a new space for theater liturgy?

 

Lieu

Campus Condorcet - Bâtiment EHESS (Salle 25-A)
2, cours des Humanités
93300 Aubervilliers



 

Créatrices de la cité. Penser la ville avec les femmes, de la Cité des Dames aux promenades du matrimoine

Créatrices de la cité. Penser la ville avec les femmes, de la Cité des Dames aux promenades du matrimoine

Du 12 au 14 juin 2023 - Colloque

Présentation

L’Université Gustave Eiffel mène d’ambitieux programmes de recherche pour contribuer à rendre les villes de demain vivables et durables. Le programme « Cité des Dames, créatrices dans la Cité » propose ainsi, dans le cadre de l’ISITE FUTURE, de réfléchir au rôle des femmes dans la construction des villes et des sociétés urbaines depuis le XVe siècle, afin de compléter nos savoirs et d’ouvrir des pistes pour penser l’avenir, dans une perspective pluridisciplinaire, plurilingue et transnationale.
Notre réflexion est née du double constat de l’invisibilisation de l’histoire des femmes dans l’espace urbain et de la minoration de la place des femmes dans l’histoire de la construction des villes et des sociétés urbaines. Or la faible part symbolique laissée aux femmes dans les inscriptions qui font parler la ville dans ses propres espaces est souvent présentée comme la conséquence d’une absence de contribution à la création et à la transformation des villes, de leur organisation et de leurs espaces. De fait, les obstacles opposés à la participation des femmes à part égale à la construction des villes, de leur organisation et des modes de vie ont été et restent bien réels.
Cependant, les femmes n’ont pas pour autant été passives et de nombreuses études montrent leur part dans tous les secteurs d’activité. Bâtisseuses, fondatrices de ville, ouvrières, activistes politiques ou encore artistes, elles ont joué de nombreux rôles autres que celui de la mère bourgeoise enfermée dans son intérieur ou celui de la prostituée arpentant les lieux publics. Les travaux menés dans le programme « Cité des Dames, créatrices dans la cité » ont ainsi pour vocation de mettre en valeur les contributions des femmes aux transformations des villes sur le plan matériel, politique, social ou culturel ainsi qu’à la manière dont leurs créations permettent de comprendre l’évolution des systèmes urbains voire d’imaginer des transformations à venir. On mettra donc l’accent sur ce que les femmes font aux villes plutôt que sur ce que les villes font aux femmes.

En savoir plus

 

Programme

 

Lieu

12 juin 2023

Ministère de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche (Amphithéâtre Stourdzé)
25 rue de la Montagne Sainte-Geneviève
75005 Paris


13-14 juin 2023

Université Gustave Eiffel,
(Auditorium de la bibliothèque Georges Perec)
Rue des Frères Lumière
77420 Champs-sur-Marn

Enquêter dans les sociétés russe et chinoise. À la recherche d'appuis communs pour la réflexion

Enquêter dans les sociétés russe et chinoise. À la recherche d'appuis communs pour la réflexion

Mercredi 21 juin 2023 de 10h à 18h - Journée d'étude (GEHM, CECMC, CERCEC)

Présentation

En 2022-2023, les journées du séminaire animé par Isabelle Thireau (CNRS/EHESS, CCJ-CECMC), Françoise Daucé (EHESS, CERCEC) et Sebastian Veg (EHESS, CRH, associé au CECMC), Enquêter en Chine et en Russie. À la recherche d’appuis communs pour la réflexion, auront pour thème commun : « Expérience de la coexistence, solidarité du proche et initiatives du lointain face aux violences du quotidien ». Nous nous appuierons tant sur des matériaux historiographiques que sur des enquêtes de terrain, tant sur des observations en cours que sur des récits rétrospectifs. En proposant un dialogue conjoint aux chercheurs et chercheuses, jeunes et confirmés, qui travaillent sur les sociétés chinoise et russe, il ne s’agit pas de développer des comparaisons terme à terme mais plutôt de partager des problèmes, des références et des réflexions sur les dispositifs et pratiques d’enquête pour contribuer ensemble à une meilleure compréhension des sociétés russe et chinoise et, au-delà, à l’avancement des sciences sociales autour des questions de l’expérience de la rupture historique, des déplacements choisis et subis, de l’action en public, de l’oppression politique ou de l’économie des transformations sociales (en fonction des thèmes choisis pour les journées…).

Les personnes qui souhaitent assister à distance (sessions de l'après-midi seulement) doivent s'inscrire pour recevoir un lien de connexion :
https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=445

Programme

10h00 -12h30 : Session 1 (Salle Gradinée)
Nourrir les liens de solidarité en exil : expériences comparées en Asie centrale

 

Présentation et projection du film de Mukkadas Mijit (Université libre de Bruxelles), en présence de la réalisatrice, en discussion avec Isabelle Ohayon (CERCEC, CNRS)
"The thirty boys" (2023, 65 minutes)
(Film documentaire sur les banquets conviviaux Meshrep des Ouïghours au Kazakhstan)


12h30 - 13h30 : Déjeuner

 

13h30 - 15h30 : Session 2 (Salle A 515)
Mobilisations locales et solidarités transnationales à Hong-Kong à la lumière de l'expérience du Maïdan en Ukraine

Eric Lai (King’s College London et Georgetown University)
How can global solidarity campaign contribute to local anti-authoritarian movement? Reflections on the challenges and opportunities of Hong Kong’s 2019 Protests
En discussion avec Ioulia Shukan (U. Nanterre & ISP / associée au CERCEC)

 

16h - 18h : Session 3 (Salle A 515)
Aider les migrants en Russie : une épreuve au regard de l'expérience chinoise

Agnès Blais (Université Laval, Québec)
La vie sociale des droits. Expériences d’entraide auprès des migrants et réfugiés africains à Moscou
En discussion avec Isabelle Thireau (CCJ, EHESS)

 

Lieu

Campus Condorcet
Bâtiment EHESS (Salle Gradinée, le matin - salle A515, l'après-midi)
2, cours des Humanités
93300 Aubervilliers

Toute prison est-elle une île ? Isolement, exclusion et relégation  dans les espaces d’enfermement (16e-19e siècle)

Toute prison est-elle une île ? Isolement, exclusion et relégation dans les espaces d’enfermement (16e-19e siècle)

10 et 11 juin 2023 - Colloque international

Présentation

L’imaginaire de la prison est un imaginaire de l’exclusion et l’enfermement une pratique d’expulsion par degrés, depuis les lieux de détention au cœur de la ville, familiers des citadins, jusqu’à la guillotine sèche des colonies pénitentiaires, où l’on oublie ceux qu’on déporte. Dans cet univers de confinement, le monde extérieur se retire jusqu’à ne plus exister, alors que la vie des enfermés est soumise à différents niveaux et projets d’invisibilisation, jusqu’à l’effacement complet.

Parce que cet imaginaire est l’héritage de pratiques, de représentations et de faux-semblants, cette 4e Rencontre du réseau international « Enfermements modernes /Early Modern Confinement » (Em#C), organisée par Mathieu Grenet (INU Champollion-IUF), Natalia Muchnik (GEI-EJ) et Anthony Santilli (Université de Naples-L’Orientale), interroge les espaces de l’enfermement à travers la typologie et la topologie de leur isolement. Sous quelles formes la fracture « dedans/dehors » se présente-t-elle ? Comment cette articulation met-elle en tension les logiques qui traversent et structurent les pratiques de réclusion (logique pénale, logique urbaine, logique médicale, etc.).

 

Comité d’organisation :
Sophie Abdela (Université de Sherbrooke),
Pascal Bastien (UQAM),
Falk Bretschneider (EHESS),
Mathieu Grenet (INU-IUF),
Natalia Muchnik (EHESS),
Anthony Santilli (Università degli studi di Napoli L’Orientale).


Contacts :
Mathieu Grenet : mathieu.grenet@univ-jfc.fr
Natalia Muchnik : natalia.muchnik@ehess.fr
Anthony Santili : asantilli@unior.it

 

Programme

 

Lieu

Centro di ricerca e documentazione
sul confino politico e la detenzioe
Isole di Ventotene e Santo Stefano
Piazza Castello, 1
04031 Ventotene
Italie
 

La liberté contractuelle saisie par ses limites

La liberté contractuelle saisie par ses limites

Jeudi 22 juin 2023 de 9h à 18h - Journée d'étude

Présentation

Le contrat est peut-être le schéma juridique plus puissant de l’histoire du droit occidental. Son apparente simplicité cache une réalité technique ainsi qu’une histoire dense et complexe. Si sa tâche est celle, apparemment auto-évidente, de fournir une infrastructure garantissant l’efficacité juridique à la rencontre des deux volontés individuelles, il n’y a rien dans cette définition qui puisse être considéré comme allant de soi. Il s’agit pour nous de questionner l’image du rapport obligatoire ainsi que de la liberté contractuelle en deçà et au-delà des formes figées qui ont été produites par la dogmatique du droit privé au XIXe siècle. Pour ce faire, historiens et historiennes, juristes et philosophes du droit,  nous allons saisir, lors de cette journée d'étude  organisée par Simona Cerutti (Ladéhis), Naveen Kanalu (Ladéhis) et Michele Spano (LIER-FYT), ce concept de « liberté contractuelle » sous le prisme de ses prétendues « pathologies ». Il s’agit, d’une part, d’individualiser, dans des temps et dans des lieux différents, ces « faiblesses « du contrat qui ont pu en mettre en discussion l’efficacité ; et, d’autre part, d’enquêter sur les moyens qui ont été employés pour la rétablir.

Contacts : simona.cerutti@ehess.fr, naveen.kanalu@ehess.fr, michele.spano@ehess.fr

 

Programme

9h15-9h30 : Mots de bienvenue

9h30-10h
Monica Martinat (Université Lumière Lyon 2)
Lorsqu’il n’y a pas de contrat : échanges et redistribution au XVIIe siècle

10h-10h30
Luca Gabbiani (EFEO)
La pratique « contractuelle » dans la Chine de l’empire tardif : droit ? liberté ?

10h30-11h
Michela Barbot (CNRS-IDHES)
L’équilibre contractuel, la dette et la valeur : deux économies morales saisies par le droit civil (France et Italie, XVIIe-début XIXe siècle)

Pause-café : 11h-11h-15

11h15-11h45
Naveen Kanalu (EHESS-CRH)
La révocation unilatérale du contrat en droit hanéfite et ses usages politiques dans l'empire moghol

11h45-12h15
Alessandro Stanziani (EHESS-CRH)
Le contrat de travail, XVIIIe-XIXe siècles

Pause déjeuner : 12h15-13h30

13h30-14h
Michele Spanò (EHESS-LIER-FYT)
« Ici l’erreur n’a en principe aucune influence » : quelques observations sur la liberté contractuelle chez Savigny

14h-14h30
Clément Lenoble (CNRS-CIHAM)
Liberté et défiance : quelques observations sur les enjeux des normes juridiques et morales sur les contrats à la fin du Moyen Âge

14h30-15h
Simona Cerutti (EHESS-CRH)
La Miséricorde et la charité. Autour des conditions du contrat à l'époque moderne

Pause-café : 15h-15h30

15h30-16h
Marta Madero (UNGS)
Consentement et folie. Un cas de nullité maritale dans l’Espagne du XVIe siècle

16h-18h
Table ronde

 

Lieu

EHESS (Salle B04_01)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

The Armenian Genocide: New Interpretations and Cross-Disciplinary Conversations

The Armenian Genocide: New Interpretations and Cross-Disciplinary Conversations

Date limite de dépôt : 30 septembre 2023 - Appel à communication

Argumentaire

Organized by The George and Irina Schaeffer Center for the Study of Genocide, Human Rights,  Conflict Prevention, The American University of Paris and the AGBU Nubar Library

The historical facts about the Armenian genocide are now well-established with a large community of scholars engaged in the field and a growing internationalization of its memory. Knowledge is now based on solid historiography and a vast corpus of documentation. Despite the virulence of Turkish state-sponsored denialism, there is a broad consensus among scholars on the processes and mechanisms of the genocide. Although early research was largely conducted by descendants of victims and memory activists, from the 1980s on the field has gradually developed to become more professional and academic. Since the 2000s, there has been a significant increase of research studies and academic publications, a growing diversification of topics and approaches, and the discovery and translation of many new sources and testimonies.

However, the study of the Armenian genocide often remains confined to restricted circles of specialists and interdisciplinarity is too rarely promoted. And, although comparative research is praised, it is frequently reduced to the juxtaposition of case studies. Research on the Armenian genocide is now ready to address more cross-cutting issues and to fully contribute to broader discussions on mass violence.

Therefore, this conference asks: how can the social sciences, memory studies, and genocide studies contribute to a broader understanding of the Armenian genocide and its aftermath? And reciprocally: what is the contribution of research on the Armenian genocide to our understanding of mass crimes and to the social sciences?

We welcome innovative and comparative papers on the Armenian genocide addressing issues raised in neighboring – and sometimes distant – academic fields inquiring into debates, findings, and reflections in a wide range of disciplines, including history, literature, sociology, psychology, anthropology, linguistics, art history, musicology, law, political science, philosophy, and so on. Multidisciplinary discussions are also very much appreciated.

Scientific committee:

  • Boris Adjemian (AGBU Nubar Library/CRH-EHESS)

  • Stephan H. Astourian (UC Berkeley)

  • Annette Becker (Université Paris-Nanterre)

  • Hamit Bozarslan (EHESS)

  • Vincent Duclert (CESPRA, EHESS-CNRS)

  • Alexandra Garbarini (Williams College)

  • Sévane Garibian (UNIGE)

  • Raymond Kévorkian (Université Paris 8)

  • Constance Pâris de Bollardière (AUP)

  • Brian Schiff (AUP)

  • Ronald Suny (University of Michigan)

  • Yves Ternon

 

 

Modalités de soumission et calendrier

Participants commit to presenting unpublished research and to sending their paper to the organizers one month before the conference. Selected papers will be published as conference proceedings in the bilingual (English and French) peer-reviewed journal Études arméniennes contemporaines https://journals.openedition.org/eac/ 

Proposals should be no more than 500 words and accompanied by a short biography of no more than 200 words. English and French are the working languages of the conference.

Please send your proposals to schaeffercenter@aup.edu by September 30, 2023.

Limited funds for travel and accommodation are available for presenters in need. If you wish to apply for a grant, please include a one paragraph statement explaining your request for financial support.

EHESS
CNRS

flux rss  Actualités

Faire de l'histoire avec Daniel Roche

Table ronde - Vendredi 9 juin 2023 - 13:30La Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine et l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (CNRS/ENS-PSL/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), avec le concours du CRH, s’associent pour rendre hommage à Daniel Roche, sous forme de trois tables rondes (...)(...)

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La liberté contractuelle saisie par ses limites

Journée(s) d'étude - Jeudi 22 juin 2023 - 09:15Le contrat est peut-être le schéma juridique plus puissant de l’histoire du droit occidental. Son apparente simplicité cache une réalité technique ainsi qu’une histoire dense et complexe. Si sa tâche est celle, apparemment auto-évidente, de fournir (...)(...)

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Pouvoirs de l'imagination.

Journée(s) d'étude - Vendredi 9 juin 2023 - 09:15Séminaire EHESS/CNRS organisé par Elizabeth Claire (chargée de recherche au CNRS), Béatrice Delaurenti (maître de conférences à l’EHESS), Roberto Poma (maître de conférences à l’Université Paris Est-Créteil) et Koen Vermeir (chargé de recherche au (...)(...)

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Direction du CRH :

Raphaël Morera
Dinah Ribard

Dernière modification :
10/06/2023