Actualités (2017-2024)
Lexique racial et religions. Traduction des textes sacrés, encyclopédisme, textes normatifs contemporaines (XVIe-XXIe siècles)
Lundi 18 mars 2024 de 10h à 15h30 - Journée d’étude ReLRace #6
Présentation
Cette rencontre, organisée par Farid Bouchiba (ReLRace), Vincent Vilmain (TEMOS) et Jean-Paul Zuñiga (CRH-GEI) dans le cadre du programme ANR ReLRace, vise à rendre compte de l’irruption progressive du terme « race » et indirectement de la « pensée raciale » dans la sphère religieuse à travers trois axes.
Le premier axe consiste à travailler sur les traductions en langues vernaculaires de la Bible et du Coran..
Le second axe consiste en une étude des encyclopédies d’obédience religieuse les plus importantes produites de la fin du XVIIe au XXIe siècle dans différents pays. Une liste précise des notices et des termes (race, lignage, générations, sang, semence…) devra être recherchée et analysée afin de révéler la particularité du fonctionnement sémantique de ces mots d’un point de vue synchronique et diachronique.
Enfin, le troisième axe de cette journée vise à analyser l’imprégnation du vocabulaire et des thématiques de la « race » dans les textes révélés fondant de nouvelles religions du XIXe au XXIe siècle, notamment le livre de Mormon, les écrits rastafariens, ceux de la Nation of Islam ou d’autres « Black Cults ».
Programme
10h : Présentation, Farid Bouchiba (Le Mans Université/TEMOS), Jean-Paul Zuñiga (EHESS/CRH) & Vincent Vilmain (Le Mans Université/TEMOS)
Table ronde I - Traductions
10h15-12h30
Modération : Claude-Olivier Doron (Paris-Cité/Sphère)
10h15-10h45
Claire Placial (Université de Lorraine-IU/Ecritures)
Le mot « race » dans les traductions françaises de la Bible
10h45-11h15
Vincent Vilmain (Le Mans Université/TEMOS)
Les usages du terme « race » dans les traductions de la Bible de Samuel Cahen et du Rabbinat
Pause-café
11h30-12h00
Najmedine Khalfallah (Université de Lorraine/LIS) & Farid Bouchiba (Le Mans Université/TEMOS)
La pensée raciale dans les traductions françaises du Coran du XVIe au XXIe siècle
12h00-12h30 : Discussion
Déjeuner
Table ronde II - Introductions
14h-15h30
Modération : Jean-Paul Zuñiga (EHESS/CRH)
14h00 – 14h30
Carter Charles (Brigham Young University)
Les théories du passé : textes, contextes, et désaveu de la théologie de la race chez les Saints des Derniers Jours
14h30- 15h00
Giulia Bonacci (IRD/URMIS)
Suprématie noire et rédemption de l’Éthiopie : les textes fondateurs du mouvement rastafari
15h00 – 15h30 : Discussion
Lieu
Matin
EHESS ( Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris
Après-midi
EHESS ( Salle BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris
Animal culte (Enquêtes sur les ritualités animales)
Date limite de dépôt : 2 septembre 2024 - Appel à contribution
Argumentaire
Des cochons d’Inde, des perruches, des chiens, des chats, assistent ensemble, presque paisiblement, à une messe à Rome ; ailleurs des pratiques de sépultures et de funérailles animales se développent, et des cérémonies de mariages entre animaux domestiques sont célébrées. Alors que certains cherchent à rentrer en dialogue avec leurs compagnons animaux défunts, d’autres militent pour faire reconnaitre leur place dans la Résurrection finale. Dans le même temps, des boutiques spécialisées proposent de la bière, des gâteaux et des cadeaux permettant de fêter des anniversaires aux espèces compagnes. Au-delà de l’Occident, de nouvelles formes de rituels articulent également des pratiques anciennes aux préoccupations nouvelles soucieuses du bien-être animal. Tel milliardaire chinois va acheter un abattoir pour en libérer les porcs et s’assurer ainsi des mérites pour sa prochaine ré-incarnation (pratique du fangsheng), quand Hideo Hawasaki, professeur de biologie à l’Université de Tokyo organise tous les ans des cérémonies shintô d’hommage aux cellules sacrifiées sur l’autel de la science.
Ces phénomènes sont formidablement variés dans leurs formes et leur histoire, et il n’est pas sûr que l’on puisse les rassembler sous une même catégorie. Mais il se peut aussi que l’on assiste à un bouleversement profond au sein des sociétés mondialisées, où se construisent sous nos yeux des rapports nouveaux entre les humains et les autres animaux.
Bien qu’elles puissent paraitre marginales, touchantes ou ridicules, ces pratiques opèrent une rupture dont on ne saurait minimiser l’importance au regard de la longue durée.
Longtemps la place de l’animal dans le rituel fut pensée par les anthropologues et les historiens via le prisme du sacrifice, où les animaux servent de médiateurs avec des entités invisibles. L’importance de ces pratiques, que cela soit dans les sociétés antiques ou de nombreux terrains décrits par les ethnologues, a suscité une abondante et passionnante littérature. Néanmoins, elle a sans doute également contribué à occulter d’autres pratiques, où les animaux n’étaient pas le moyen, mais les acteurs ou les bénéficiaires des actions rituelles.
Dans ce vaste panorama, les sociétés monothéistes se singularisent par un indéniable anthropocentrisme qui éloigne les animaux du culte, lui accordant une place souvent métaphorique (comme l’est l’Agneau de Dieu). Plus encore, comme l’a bien montré François Sigaut (« Le monothéisme et les animaux », 1995), le christianisme se singularise au sein des religions du Livre par une exclusion radicale de l’animal hors de la sphère rituelle : en abandonnant le sacrifice sanglant et l’abattage rituel, la liturgie chrétienne éloigne l’animal du culte et des pratiques normatives, contribuant à en faire une chose, purement profane.
Pourtant, même dans ces contextes peu favorables en raison de ces positionnements théoriques, de nombreuses pratiques, fêtes locales, cultes privés ou collectifs sont repérables, impliquant et intriquant humains et autres animaux dans des contextes rituels.
Entre histoire et anthropologie, ce numéro réunit des enquêtes consacrées aux autres ritualités animales (le rituel est ici entendu dans son acception contemporaine, élargie et renouvelée (cf. « Mécaniques rituelles », Techniques et cultures, 2022/2), au-delà du sacrifice, qui impliquent des animaux réels, des animaux qui ne servent pas de médiateurs avec des invisibles, mais sont bien les acteurs et/ou les destinataires d’une action collective. Ces pratiques ne seront pas seulement considérées pour elles-mêmes, mais aussi pour les marqueurs d’agencements nouveaux entre les espèces.
Rentrent dans le cadre de ce numéro des propositions, en anthropologie, histoire, histoire de l’art, sociologie, sur :
-
les nouvelles ritualités animales (nouvelles spiritualités, pratiques New Age, pratiques commerciales…)
-
les transformation de rituels anciens au regard de la nouvelle sensibilité animale
-
des rituels animaux dans les marges des monothéismes quelles que soient les époques et les religions considérées (procès des animaux, ex-voto animalier etc.)
-
les formes de ritualités au sein du monde animal, ainsi que les ritualités hybrides associant des collectifs humains et non-humains
Modalités de soumission
Les articles attendus peuvent être de différents formats : articles de 45000 signes, Portfolio, Focus, Muséo, etc. Les consignes aux auteurs sont consultables ici.
Vous pouvez consulter des exemples des différents formats de la revue Terrain en cliquant sur ce lien.
Merci de contacter les coordinateurs si vous envisagez de contribuer à ce numéro : Pierre Olivier Dittmar et Vanessa Manceron
Calendrier
ATTENTION pour cet appel, les articles COMPLETS sont à envoyer avant le 2 septembre 2024 à la rédaction de la revue Terrain : terrain.redaction@cnrs.fr
Vous pouvez contacter la rédaction à tout moment pour plus d’informations sur les formats, l’appel ou toute autre question.
Carnet de Terrain - en lien avec le numéro
Le blog de la revue « Carnets de Terrain » publie également de courts textes (2000 mots) qui s’adressent à un public averti mais non spécialiste. Les billets de blog permettent notamment de mettre en valeur des contenus multimédias. Pour plus de précisions, consultez les consignes aux auteurs. Les propositions devront être envoyées sous forme d’un résumé (300 mots) aux responsables de la rubrique « autour des numéros » avant le 25 mai 2024 aux coordinatrices : Clara Duterme et Cécile Guillaume-Pey.
Les atlas historiques régionaux : bilan historiographique et perspectives numériques
Date limite de dépot : 31 mars 2024 - Appel à communication
Argumentaire
L’atlas historique régional se caractérise par deux composantes essentielles : d’une part il est un ensemble de données généralement multithématiques présentées sous forme de cartes accompagnées de textes, et parfois de graphiques, d’autre part il s’intéresse à un cadre spatial restreint. Cette dernière dimension suppose, de la part des concepteurs, une réflexion – sans doute inégalement poussée, néanmoins – à propos des limites de l’espace régional à cartographier, les choix n’étant jamais neutres : de nombreux découpages sont toujours possibles et les critères en sont variables.
En l’espèce, l’école allemande a particulièrement joué un rôle moteur, alors qu’elle est surtout connue pour la production d’atlas généraux. En effet, la configuration politique très éclatée des terres de l’aire germanophone a conduit les historiens à s’intéresser très tôt aux représentations cartographiques. Dès les débuts du XXe siècle, toute une série d’atlas historiques régionaux voient peu à peu le jour. Dans le cas français, des velléités apparaissent au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec le projet d’un Atlas du Dauphiné proposé par l’archiviste de la Drôme Jacques de Font-Réaulx (1893-1979). Ce coup d’essai est un échec en ce qu’il ne suscite pas un engouement de la communauté universitaire. Une véritable rupture historiographique intervient dans les années 1960. D’une part, en 1964, l’éditeur François Michel, avec l’appui de Robert-Henri Bautier et de François de Dainville, met en chantier un Atlas historique français par « provinces » (34 volumes prévus), « atlas qui ne fût pas seulement celui des divisions politiques et religieuses de notre pays, mais qui refléterait aussi la vie politique, sociale, économique » (J. de Font-Réaulx). Ce projet éditorial global n’a pas été mené à son terme. Toutefois, il a été repris par une structure associative associée à une SARL ad hoc, et plusieurs équipes constituées sont parvenues à publier, avec l’appui d’éditeurs différents, un atlas régional respectant le cahier des charges initial (un volume de cartes, un autre de textes) : sur la Provence (Édouard Baratier dir., 1969), l’Anjou (Robert Favreau dir., 1973), la Savoie (Jean-Yves Mariotte et André Perret dir., 1979), l’Agenais (Jean Burias dir., 1979). Parallèlement, est publié l’Atlas historique et statistique de Normandie, sous l’égide de Pierre Chaunu à partir de 1967. Celui-ci avait fondé l’année précédente à l’université de Caen le Centre de Recherche d’Histoire Quantitative. La réalisation d’enquêtes de grande ampleur permet la constitution de volumineuses bases de données. Ces dernières sont mises à la disposition des artisans des volumes de l’atlas, la première livraison étant consacrée aux cartes des communautés d’habitants. Dans les décennies les plus récentes, d’autres travaux s’inscrivent dans cet héritage, comme l’Atlas historique et statistique de la Savoie au XVIIIe siècle, paru en 2012. D’autres publications font le choix d’une thématique particulière appliquée à un territoire donné, tels que l’Atlas de la vie religieuse en Lorraine à l’époque moderne (2011) ou l’Atlas historique des pratiques religieuses. Le sud-ouest du Québec au XIXe siècle (initié en 1983, paru en 1998).
D’un point de vue technique, la cartographie historique a délaissé la planche à dessin pour l’ordinateur en deux grandes étapes. La première a été franchie dans les années 1980-1990, lorsqu’il a été possible de procéder à la digitalisation des fonds de cartes et de la combiner avec des traitements statistiques et avec la visualisation des données sur ordinateur. Cette activité s’est d’abord développée au sein de grands établissements comme l’EHESS, qui a créé un véritable atelier de « cartographie automatique ». Un des premiers grands projets intégrant ces outils, ici dans le cadre de thématiques traitées à l’échelle nationale, est l’Atlas historique de la Révolution française, paru en 11 tomes entre 1987 et 2000. La seconde étape est évidemment celle des développements géomatiques et numériques que nous connaissons actuellement. À l’ère du GPS, les progrès techniques de la cartographie ont modifié notre compréhension de l’espace. La création et la mise en œuvre d’un système d’information géo-historique nécessitent d’affronter un défi technologique. En l’espèce, une étape importante a été franchie récemment avec l’émergence des atlas historiques régionaux accessibles via internet, dont il convient d’interroger les modalités techniques et scientifiques de la mise en ligne. Celle-ci introduit par exemple un rapport à la diffusion du savoir bien spécifique, notamment concernant l’actualisation des contenus.
La construction et la production d’un atlas historique régional, si elles s’inscrivent dans une tradition savante et académique, dont elles tirent une véritable richesse, ont donc été profondément modifiées. Dans ce contexte, face aux outils développés par la géomatique, l’historien est invité à réviser ses modes de collecte, de documentation, de production, de visualisation et de diffusion des données historiques. Le chercheur ou la chercheuse s’appuient toujours sur les archives et les cartes patrimoniales, mais disposent de nouveaux outils pour les exploiter, les interroger, redessiner des circonscriptions territoriales disparues et matérialiser sur ces fonds des stratégies et des pratiques de maîtrise du territoire, traitant des données diverses ayant trait à l’histoire culturelle, sociale, économique, politique ou religieuse. La construction de bases de données concourant à une représentation dans l’espace, assistée par l’informatique, ne va pas sans interroger l’élaboration de stratégies de recherche. Les historiens doivent tout à la fois veiller à ne pas rompre le fil de la connaissance héritée et accepter une mutation professionnelle profonde, qui les place en situation d’apprentissage méthodologique et technique permanent.
C’est la vocation première de cette journée d’étude que d’établir un état des lieux, notamment à partir d’études de cas et d’ouvrir des perspectives, s’agissant de pratiques associant héritage historiographique et utilisations du numérique.
Les communications s’organiseront autour de plusieurs thèmes de réflexion :
– Une interrogation sur l’évolution de l’approche du concept de province ou de région dans le cadre d’atlas. La façon de considérer un territoire, n’a-t-elle pas été transformée, à la fois par la régionalisation puis par la décentralisation, et par le détachement voire le rejet qui se manifeste parfois vis-à-vis de la légitimité d’un cadre régional comme référence ?
– Une approche des chantiers éditoriaux et de recherche successifs, depuis les premières décennies du siècle dernier jusqu’aux programmes les plus contemporains. On sera particulièrement attentif aux modalités de réalisation de ces atlas, notamment leur dimension collective et les compétences mobilisées afin de caractériser les évolutions des thématiques traitées.
– La prise en compte, dans les atlas régionaux, des échelles nationale et internationale. En effet, ce serait une erreur de considérer l’espace régional pour lui-même, tel un îlot coupé d’un contexte plus global. Considérer les marges et les confins interroge également la notion de continuité spatio-temporelle.
– Les modalités de la publication en ligne des notices historiques et cartographiques. Cela pose la question de la mise à disposition de productions, de nature variée, s’adressant à différents publics, qu’il s’agisse de ressources géo-historiques disponibles au téléchargement, dans une perspective de libre accès, ou de science ouverte ou collaborative.
Calendrier et modalités de soumission
Nous vous invitons à proposer une présentation de vos travaux en nous envoyant une courte biobibliographie, un titre de communication accompagné d’un résumé d’une dizaine de lignes exposant votre projet, et indiquant le thème dans lequel celui-ci s’inscrit.
Date limite d’envoi des propositions, le 31 mars 2024 à :
Stéphane Gomis, professeur d’histoire moderne, stephane.gomis@uca.fr
Vincent Flauraud, maître de conférences d’histoire contemporaine, vincent.flauraud@uca.fr
Le réel / ses images. L’histoire / le poème
Mercredi 20 mars 2024 de 14h à 18h15 - Rencontre
Présentation
Le projet de cette rencontre, proposée par Pierre Antoine Fabre (Césor) et Christian Jouhaud (GRIHL), est né d’un travail sur L’écharpe rouge d’Yves Bonnefoy qui a débouché sur un essai en forme de dialogue publié aux éditions William Blake and Co, dirigées par Jean-Paul Michel (Ne pas finir. Dialogue de deux historiens à propos de L’écharpe rouge d’Yves Bonnefoy). Nous avons installé au cœur de notre réflexion la problématique de l’image, si importante dans la pensée et l’œuvre de Bonnefoy, et très spécifiquement dans cette œuvre ultime, appelée par le souvenir d’une image « primitive », « originaire », pour tout dire « radicale ».
Jean-Paul Michel qui fut l’éditeur de textes importants de Bonnefoy, et proche de lui à plusieurs égards, a publié en 2014 un petit manifeste intitulé Introduire un peu d’art dans nos sentiments. Il s’y demande – comme dans un autre écrit récent Autant de voies espérées possibles d’une sortie de la stupeur – quelles voies peuvent être aujourd’hui celles d’un poème qui « tenterait de répondre au fait de ce qui est ». Tâche dont l'exigence nourrit un vertige puisque : « si haut que l’on tente de remonter, dans la conscience qu’il peut nous être donné de prendre de ce que nous sommes, on ne parvient jamais qu’à quelques images. Ces images en soutiennent d'autres. Si près de notre présent que l'on puisse croire se porter, au retour, ces images, les plus anciennes au premier chef, se tiennent en silence sous tous nos gestes ».Que sont ces « images » ? À la racine de quel agir se tiennent-elles dont elles révèleraient la radicalité ? Quels rapports entretiennent-elles avec les images de l’art, ou avec les images qui, dans la psychanalyse, n’ont cessé de combattre avec le langage ? Que peut dire aujourd’hui le poème de ce combat ? Comment s’y joue le rapport des historiens, dont nous sommes, avec les images qui hantent le passé et qui font qu’il ne passe pas ? Comment saisir dans le présent de la lecture, ou/et dans la tentative d’une compréhension historique de la « littérature », ce que serait une écriture radicale ?
Programme
Séance introduite et animée par Odile Bombarde
14 h15-15h15 :
-
Pierre-Antoine Fabre, « ..."tant on en aurait la force" : de l'image aux images, d'Yves Bonnefoy à Jean-Paul Michel »
-
Christian Jouhaud, « Une épigraphe, une citation : le poème en fragments et la radicalité poétique »
-
Dinah Ribard, « Banalité et radicalité en poésie »
15h15-16h00 : Réponses de Armelle Cloarec et Tiphaine Samoyault
16h00-16h15 : Pause
16h15-17h15 : Jean-Paul Michel, « Notre devoir est de ne rabattre jamais le réel sur seulement du tenable »
17h15-18h15 : Discussion générale
Lieu
EHESS (Salle BS1_28, sous-sol)
54, boulevard Raspail
75006 Paris
Études aréales, disciplines, impérialismes et colonialismes
Date limite de dépôt : 30 avril 2024 - Appel à candidatures
Argumentaire
Le Programme de recherche interdisciplinaire (PRI) « Les sciences sociales et le monde » de l’EHESS organise une école d’automne sur les relations entre études aréales, disciplines et impérialismes/colonialismes interrogées dans la longue durée et la vaste gamme des configurations spatiales et politiques ouvertes à une telle question. Tous les empires (coloniaux) seront pris en considération et pas seulement ceux des Européens.
En France, l’essor des études aréales dans les années 1950-1960 a conduit à l’invisibilisation des études coloniales dans le champ universitaire au moment de la décolonisation. Dans leur version traditionnelle, celles-ci se trouvaient, en effet, disqualifiées pour des raisons tant politiques qu’épistémologiques. À partir des années 1990, en revanche, les études aréales ont fait l’objet de critiques croissantes, tandis que, partout dans le monde, se développaient les études globales et que se multipliaient les approches du fait colonial et impérial (études coloniales, postcoloniales ou décoloniales, nouvelle histoire impériale, histoire transimpériale, ou encore histoire globale des empires). Ces différents champs ont montré comment l’impérialisme et le colonialisme sous la houlette des Européens avaient informé la constitution des disciplines des sciences humaines et sociales et le choix des catégories présidant au découpage du monde en « aires culturelles ». Ils mettent aussi en avant le fait que nombre des territoires qui ont longtemps été caractérisés comme des « aires culturelles » sont en fait des formations impériales, marquées par un fort multilinguisme et multi-ethnisme. Enfin, alors que les études impériales et coloniales étaient le plus souvent eurocentristes dans leur version traditionnelle, elles prônent dorénavant une meilleure prise en compte des sociétés colonisées et insistent sur la nécessité de replacer le moment colonial de ces sociétés dans leur histoire longue, ce qui invite à mettre au cœur des analyses un jeu d’échelles où le local et le régional comptent autant que les découpages portés par l’impérial et le colonial. Plus globalement, la question de la poursuite de la décolonisation des sciences humaines et sociales n’est pas seulement portée par les tenants des études postcoloniales et décoloniales et suscite de nombreux débats.
Les questions suivantes pourront être abordées :
* La « bibliothèque coloniale » véhiculée par les « aires culturelles ».
* La nature impériale de nombreuses « aires culturelles ».
* Études aréales et approches du fait colonial et impérial.
* Impérialismes/colonialismes et formation des disciplines et des études aréales.
* Les disciplines face à la question coloniale et impériale et les études coloniales, postcoloniales et décoloniales face aux disciplines.
* La décolonisation des disciplines et des études aréales : les lieux/contextes d’émergence et les acteurs porteurs d’une telle aspiration, les moyens et les pratiques pour y parvenir.
L’école d’automne est ouverte aux étudiant.es inscrit.es en doctorat, ainsi qu’aux post-doctorant.es de toutes disciplines et nationalités appartenant aux unités de recherche sous tutelle de l’EHESS, qu’ils ou elles soient inscrit.es en thèse à l’EHESS ou dans un autre établissement. S’y alterneront des présentations des recherches des participant.es, des séminaires historiographiques et thématiques, deux visites au Musée de l’Homme et dans le complexe colonial du Bois de Vincennes (le Palais de la Porte Dorée et le Jardin d’agronomie tropicale avec ses monuments aux morts aux soldats coloniaux). Les langues de travail seront le français et l’anglais.
Calendrier et modalités de soumission
Les candidatures sont à envoyer aux deux adresses suivantes antonella.romano@ehess.fr et cecile.vidal@ehess.fr, au plus tard le 30 mars 2024, minuit. Le dossier de candidature (5 pages maximum) devra comporter :
-
un cv,
-
une présentation des recherches en cours, précisant la méthodologie utilisée (sources, données, entretiens, etc.) et incluant des éléments de bibliographie fondamentaux,
-
un résumé de l’intervention proposée de 400 mots maximum.
Ces documents pourront être rédigés au choix en français ou en anglais.
Les candidat.es admis.es à participer à l’école d’automne seront contacté.es au plus tard fin avril. Ils et elles devront envoyer aux organisateur.rices, avant le 1erseptembre 2024, minuit, leur présentation de 30 000 signes (espaces, notes et bibliographie compris), précisant également la méthodologie utilisée et incluant une bibliographie synthétique. Ils et elles seront tenus d’assister à toutes les séances.
Le logement de celles et ceux dont la résidence administrative est située hors de Paris et une partie des repas seront à la charge de l’organisation de l’École d’été. Le coût du voyage est à la charge de chaque participant.e qui devra solliciter son unité de recherche.
Comité scientifique : Alain Delissen, EHESS, CCJ ; Éloi Ficquet, EHESS, CESOR ; Antonella Romano, EHESS, CAK ; Filippo Ronconi, EHESS, CESOR ; Silvia Sebastiani, EHESS, CRH ; Marc Tabani, CNRS, CREDO ; Margherita Trento, EHESS, CESAH ; Cécile Vidal, EHESS, Mondes Américains/CENA.
Autres membres de l’équipe enseignante : Cécile Van den Avenne, EHESS, IMAF, CeRCLEs ; Mercedes Volait, CNRS, IN VISU ; Isabel Yaya-McKenzie, EHESS, LAS.
Les sciences sociales à l’épreuve des animaux
Date limite de dépôt : 31 mai 2024 - Appel à candidatures
Présentation
En 1877, le sociologue et philosophe Alfred Espinas soutenait une thèse intitulée Des sociétés animales, qui visait à étudier « la vie en commun » des animaux du point de vue de la sociologie. Alors même que se consolidait la séparation entre sciences de l'homme et sciences de la nature, censées s'occuper des sociétés animales, Espinas lançait un défi aux sciences sociales. Il a cependant fallu attendre les dernières décennies du XXe siècle pour que celles-ci s'intéressent systématiquement aux animaux et à leur position complexe et changeante dans les sociétés humaines, qui apparaissent de plus en plus hybrides.
L'observation des comportements animaux en tant que comportements sociaux soulève une série d'interrogations épistémologiques et méthodologiques défiant les frontières disciplinaires. L'éthologie de la seconde moitié du XXe siècle est marquée par l'adoption de méthodologies issues des sciences humaines, comme le montrent les recherches de Jane Goodall (1970) ou de William McGrew (1992). À leur tour, les sciences sociales se servent des connaissances éthologiques pour interpréter les comportements des animaux et leur incidence sur les affaires humaines – on peut penser, par exemple, à l'ethno-ethology de Florence Brunois, Florence Gaunet et Dominique Lestel (2006), ou à l'histoire éthologique d'Éric Baratay (2012). Si les sciences sociales aident l'éthologie à abattre les barrières d'un objectivisme incapable de rendre compte des significations situées des comportements animaux, les sciences naturelles peuvent aider les sciences sociales à limiter les risques de l'anthropomorphisme, grâce à la prise en compte des points de vue spécifiques à chaque espèce.
L’atelier doctoral interdisciplinaire (EFR-EHESS), organisé par Laura Pettinaroli (EFR), Benedetta Piazzesi (EHESS-CRH, GEHM), Silvia Sebastiani (EHESS-CRH, GEHM), propose d'explorer les façons dont les sciences sociales contribuent à la compréhension de nos interactions avec les autres êtres vivants, et les formes de mise à l'épreuve des sciences sociales par la question animale. L'histoire des animaux, la sociologie interspécifique, l'ethnographie multi-espèces constituent quelques-uns des chantiers inaugurés ces dernières années pour interroger les relations entre les êtres humains et les autres animaux. Sur cette base, l'objectif de l’atelier est d'ouvrir de nouvelles questions plutôt que de résoudre des débats en cours, en s'appuyant sur le dialogue entre étudiants et chercheurs issus de différentes disciplines et en travaillant sur des temporalités variées.
Parmi les pistes de recherche proposées, la première concerne les représentations des animaux dans différents contextes historiques, sociaux et ethnographiques, et leur impact sur les pratiques. La deuxième invite à réfléchir aux façons dont la représentation de différentes espèces animales et de diverses catégories d'êtres humains se sont entrelacées, et s'entrelacent encore aujourd'hui. Le troisième axe se concentre sur les technologies politiques de gouvernement des animaux, et invite à prendre en compte les temporalités multiples qui structurent les rapports de pouvoir entre animaux humains et non-humains – de la longue durée des processus de domestication aux temporalités plus brèves des transformations scientifiques et politiques. La quatrième piste concerne les phénomènes socio-écologiques – des événements zoonotiques aux changements climatiques – qui impliquent tous les êtres vivants à l’échelle mondiale et indépendamment de leur appartenance à une espèce.Inizio moduloFine modulo
L’atelier est ouvert aux doctorants et aux étudiants de M2 de toutes disciplines et de toutes nationalités. Une attention particulière sera portée aux questions théoriques et de méthode, à la réflexion sur les sources et les documents mobilisés et les échelles de l’analyse. Des séances historiographiques et problématiques alterneront avec des ateliers centrés sur la présentation des travaux des étudiants et une ou plusieurs visites. Les langues de travail sont le français, l’italien et l’anglais. Une bonne compréhension orale du français est toutefois nécessaire.
[Lire l'appel dans son intégralité]
Comité scientifique : Laura Pettinaroli (EFR), Benedetta Piazzesi (EHESS), Silvia Sebastiani (EHESS).
Calendier et modalités de soumission
Le dossier de candidature comprendra les deux pièces jointes suivantes à attacher directement au formulaire en ligne (format pdf) :
1. Champ « lettre de motivation » (un seul pdf) :
- une lettre de motivation ;
- un résumé (max. 4000 caractères) de l’intervention proposée ;
- une lettre de recommandation écrite par un ou une titulaire dans l’enseignement supérieur et la recherche, qui prendra soin de dater et signer la lettre et de faire explicitement référence au présent atelier.
2. Champ « CV » (un seul pdf) :
- un curriculum vitae (max. 3 pages), accompagné d’une présentation des recherches en cours et d’un programme de travail. Il est important de préciser dans le cv les langues parlées et comprises.
Tous ces documents peuvent être rédigés en français, italien ou anglais.
La réception des dossiers de candidature pour l’EFR est ouverte via le formulaire en ligne accessible à l’adresse suivante :
https://candidatures.efrome.it/les_sciences_sociales_a_l_epreuve_des_animaux
La réception des dossiers s’achèvera le 31 mai 2024 à 17h (heure de Rome).
Les personnes sélectionnées en seront informées au plus tard le 1er juillet 2024.
⚠ ATTENTION : L'envoi du dossier de candidature est définitif, il ne sera pas possible de revenir sur une candidature.
⚠ ATTENTION : Pour éviter tout problème technique, veillez à ne pas déposer votre candidature au dernier moment.
Les candidats retenus sont tenus d’assister à l’ensemble des cours et ateliers.
Il sera demandé à chaque participant d’envoyer aux organisateurs, avant le 15 septembre 2024, 8.000 signes de présentation de leurs travaux comprenant une description de leur corpus de sources, en y joignant une bibliographie synthétique.
Les déjeuners et le logement (éventuellement en chambre double non mixte) seront assurés par l’École française de Rome et l’École des hautes études en sciences sociales. Les participantes et participants devront prendre en charge les frais du voyage à Rome.
Pour toute information, vous pouvez contacter Claire Challéat, assistante scientifique pour les époques moderne et contemporaine à l’École française de Rome, Piazza Farnese 67, 00186 Rome, secrmod(at)efrome.it
Matérialités de l’exemplarité : textes, images, objets
Lundi 25 mars 2024 de 9h30 à 18h - Journée d'étude Hastec
Présentation
Le programme pluriannuel du labex HASTEC « L’exemplarité en actes. Approches pluridisciplinaires » analyse la notion d’exemplarité dans des domaines très variés, en suivant une démarche une démarche interdisciplinaire. Il a réalisé plusieurs journées d’étude dans une perspective diachronique et pluridisciplinaire mariant anthropologie, histoire et sociologie.
Cette année, la dernière journée d’étude du Labex HASTEC, organisée par Marie Anne Polo de Beaulieu (CRH, EHESS), Nathalie Luca (CéSor, EHESS), Jean-Philippe Bouilloud (ESCP-BS) et Isabelle Draelants (IRHT, CNRS), nous avons décidé de réfléchir à la matérialité de l’exemplarité, déjà évoquée auparavant à travers les lieux de l’exemplarité. Mais nous souhaitons aller plus loin et étudier comment l’exemplarité se matérialise dans des manuscrits, dans des images et des objets, sachant qu’une image est aussi un objet et donc que cette distinction est parfois spécieuse.
La collaboration nouée avec l’IRHT permettra de consacrer une session aux manuscrits médiévaux comportant des anecdotes exemplaires (exempla), nous verrons comment leur mise en page permet de les repérer, les commenter, les valoriser. L’équipe AHLOMA (Centre de Recherches historiques) et le CéSor (EHESS) nous aideront à penser l’exemplarité dans l’image, l’image-objet et l’objet. Nous nous demanderons ce que l’exemplarité fait à l’image, quel rôle joue le dispositif qui entoure l’image et lui donne son agentivité pour donner à voir l’exemplarité.
Les aires culturelles et les périodes explorées sont pour l’instant ouvertes, mais en fonction des propositions, elles pourront se resserrer sur le Moyen Âge et la période moderne, sans s’interdire des ouvertures comparatistes.
Programme
9h30 : Accueil des participants
10h Introduction : Jacques Berlioz (EHESS-CNRS, CRH-AHLOMA)
Session sur les textes porteurs d’exemplarité
Présidence : Isabelle Draelants (IRHT)
10h30 : Elisa Lonati (Post-doc Labex Hastec,EHESS-CNRS, CRH-AHLOMA)
Comme les pièces d’un puzzle : décomposer et recomposer les exempla dans l’œuvre d’Hélinand de Froidmont
11h15 : Marie Anne Polo de Beaulieu (EHESS-CNRS, CRH-AHLOMA)
Marqueurs de l’exemplarité dans la tradition manuscrite de la Scala coeli de Jean Gobi le Jeune (14e-15e siècles)
12h : Eloi Ficquet (EHESS-CNRS, CéSor)
Usages de textes manuscrits en islam éthiopien
Pause repas dans le hall de la MSH
Session sur les images et objets porteurs d’exemplarité
Présidence : Jean-Claude Schmitt (EHESS-CNRS, CRH-AHLOMA)
14h : Mikhail Maizuls (EHESS-CNRS, CRH-AHLOMA)
Peindre pour confondre : le danger des images du diable dans les récits et les images exemplaires
14h45 : Victoria Smirnova (Bayerische Staatsbibliothek, Munich)
Images exemplaires et prédication visuelle dans la Russie des 17e et 18e siècles (enluminures, lubki, fresques)
Pause café
16h : Pierre-Antoine Fabre (EHESS-CNRS, CéSor)
Qu’est-ce qu’un prototype ?
16h45 : Sepideh Parsapajouh (EHESS-CNRS, CéSor)
Textes et images des martyrs" de la guerre Iran-Irak (1980-1988)
17h15-18h : Table ronde conclusive sur la notion d’exemplarité
Résumés des communications
Lieu
EHESS (Salle AS1_8)
54, boulevard Raspail
75006 Paris
Illustrations :
Lecture du livre du mabluud, texte panégyrique en langues arabe et 'afar, à Alasa-b-Bolo, territoire d'Awsa, région Afar, Ethiopie, mai 2010
Penser au-delà de l’État-nation : Théorie et pratique de l’histoire des Balkans modernes et contemporains
Date limite de dépôt : 30 avril 2024 - Appel à candidatures
Présentation
L’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), le Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC) et l’École française d’Athènes (EFA) organisent un séminaire de formation doctorale (SFD) sur le thème « Penser au-delà de l’État-nation : Théorie et pratique de l’histoire des Balkans modernes et contemporains » du 2 au 6 septembre 2024 à Athènes (École française d’Athènes, 6 rue Didotou) qui rassemblera entre 10 et 15 doctorant·es et mastérant·es, accompagné·es d’une dizaine de formatrices et formateurs, principalement issus des institutions d’enseignement supérieur et de recherche de France et des pays balkaniques, en particulier la Grèce.
Programme scientifique
L’objectif du séminaire de formation doctorale est de susciter parmi les participant·es une discussion autour des principales approches qui, depuis les années 1990, remettent en question l’État-nation en tant qu’unité d’analyse primordiale dans la recherche historique.
À travers l’examen d’ouvrages récents portant sur les sociétés de l’Europe du Sud-Est, nous proposons de revisiter les significations et les périmètres d’un ensemble d’approches traversant les sciences sociales. De la notion de transferts culturels à l’histoire mondiale, des approches transnationales aux perspectives post-coloniales et post-impériales, ces différentes façons de concevoir le travail d’historien.ne visent à appréhender les évolutions des sociétés balkaniques en transcendant le cadre de l’État-nation. Le séminaire sera articulé en cinq journées, selon le principe d’une approche par jour :
- Circulations et mobilités
- Histoire mondiale et globale
- Nouvelles histoires (post-)impériales et post-coloniales
- Transferts culturels et histoire croisée
- Jeux d’échelles, espaces et trajectoires
Chaque séance aura une triple finalité. Tout d’abord, une discussion des textes de réflexion épistémologique qui ont tenté de décrire et d’approfondir une approche et ses spécificités. Ensuite, la présentation d’une recherche empirique − individuelle ou collective, achevée ou en cours − menée par l’un·e des formateur·ices du séminaire, portant sur les Balkans dans une acception large, s’étendant de l’Europe centrale à la Turquie. Enfin, une discussion avec les mastérant·es et doctorant·es, les invitant à envisager leurs propres recherches à travers le prisme des différentes approches proposées. En d’autres termes, le séminaire mettra l’accent sur les tensions entre théorie et pratique.
Les candidatures de mastérant·es et de doctorant·es en histoire seront privilégiées. Cependant, des propositions particulièrement pertinentes issues d’autres disciplines seront également considérées.
Des visites sur site (bibliothèques, archives, musées, mais aussi associations, quartiers, sites en plein air) en lien avec les thématiques abordées seront également organisées pour familiariser les participants aux ressources disponibles à Athènes.
Enfin, les travaux issus de ce séminaire donneront lieu à un projet éditorial collaboratif entre les participants.
Comité scientifique / Comité d’organisation
- Agustín Cosovschi (École française d’Athènes)
- Gilles de Rapper (École française d’Athènes)
- Fabio Giomi (EHESS, CETOBaC)
- Marie-Elisabeth Mitsou (EHESS, CRH-GEHM)
Dossier de candidature et modalités pratiques
Le séminaire de formation aura lieu à Athènes, Grèce, du 2 au 6 septembre 2024. Il est ouvert aux étudiant.es inscrit.es en thèse et aux étudiant.es de Master 2.
L’hébergement à Athènes (arrivée le 1er septembre, départ le 7 septembre) et les déjeuners (du 2 au 6 septembre) sont assurés par les organisateurs. Le déplacement jusqu’à Athènes est à la charge des participants qui devront solliciter le soutien de leurs centres, départements ou Écoles doctorales de rattachement.
Le dossier de candidature doit être fait en ligne sur la plateforme Missions de l’EFA au plus tard pour le 30 avril 2024 et comprendra :
- une fiche de candidature
- un curriculum vitae
- une lettre de motivation
- une lettre de recommandation
- une courte présentation du sujet de thèse
Langues de travail : Français et anglais. Connaissance passive du français requise.
Contact : dir.moderne@efa.gr
Pouvoirs de l’imagination. Approches historiques
Vendredi 5 avril 2024 de 9h à 17h - Journée d'études
Présentation
Séminaire EHESS/CNRS organisé par Elizabeth Claire (chargée de recherche au CNRS), Béatrice Delaurenti (maître de conférences à l’EHESS), Roberto Poma (maître de conférences à l’Université Paris Est-Créteil) et Koen Vermeir (chargé de recherche au CNRS). Le séminaire est financé par le CRH, Sphere, l’UPEC et l’ANR ANTHRAME.
La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs. Comme les années précédentes, ce séminaire fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée. Il prendra la forme de trois journées complètes.
Pour recevoir les informations relatives à ces journée, en particulier le lien de connexion, il est recommandé de s’inscrire sur : https://participations.ehess.fr/.
Programme
9h-9h15 : Introduction
9h15-10h45 : Anne Sophie Jouanneau (chercheuse indépendante)
« Pouvoir de l’affect chez l’Avicenne latin »
11h-12h30 : Mali Alinejad Zanjani (ENS)
« Les pouvoirs de l’imagination : enjeux éthiques et politiques de la théorie de l'âme d'Avicenne au XVIe siècle »
Pause déjeuner
13h45-15h15 : Carmel Raz (Max Planck Institute for Empirical Aesthetics, Frankfurt-sur-le-
Main)
« Ossianic Sounds: Berlioz on Memory »
15h30-17h : Adrien Mangili (Université de Neuchâtel)
« Force d'imagination et naturalisation du miraculeux »
Lieu
EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris
L’orang-outan des Lumières : à la recherche du chaînon manquant
Mercredi 24 avril 2024 à 18h - 4e conférence du cycle Marc Bloch
Présentation
Après le succès de la 42e conférence Marc Bloch avec le prix Nobel de médecine Svante Pääbo le 9 novembre 2023 au Musée de l'Homme, et afin de poursuivre le dialogue entre les sciences expérimentales et les sciences sociales, l’EHESS propose de janvier à juin 2024 un cycle de conférences Marc Bloch dédié à l’interdisciplinarité avec six directrices et directeurs d’études de l’EHESS. La quatrième conférence a lieu au Muséum national d'Histoire naturelle le 24 avril 2024, dans l'amphithéâtre Verniquet, avec Silvia Sebastiani, directrice d’études de l’EHESS au Centre de recherche historique (CRH).
À propos de la conférence
En quoi l’« orang-outan » des Lumières contribue-il à notre compréhension de la constitution des sciences sociales et leurs relations contemporaines avec les sciences du vivant ? L’« orang-outang », ou « homme des bois », fait son entrée dans l’Europe du 17e siècle, par les premiers traités de casuistique médicale, au milieu d’autres cas cliniques.
En 1699, scalpel à la main, l’anatomiste anglais Edward Tyson soulève un problème central : la spécificité de l’Homme et de son statut face à des animaux si proches. En établissant une analogie structurelle entre l’humain et l’orang-outan, il brouille les frontières entre les deux. Ce brouillage et le trouble qu’il provoque sont au cœur des controverses des Lumières. Trouver le grand singe devient le mot d’ordre de l’Europe du 18e siècle : trouver le grand singe pour comprendre l’Homme.
L’enquête traverse toutes les frontières des disciplines en cours de constitution, de la médecine à l’histoire naturelle, du droit à la philosophie ou à l’histoire. La quête de l’orang-outan, au-delà des théâtres anatomiques et des ménageries, conduit sur les routes du commerce triangulaire qui fournit les métropoles en spécimens des deux sexes. L’exhibition publique du grand singe via les circuits marchands de l’esclavage manifeste le caractère désormais politique des controverses sur les frontières de l’humain, et pose la question des différents degrés d’humanités.
Lieu
Muséum national d'Histoire naturelle (Amphithéâtre Verniquet)
57, rue Cuvier
75005 Paris
Journées annuelles de la recherche en Études environnementales
25 et 26 mars 2024 - Colloque
Présentation
Pour la 3e année consécutive, les étudiant.e.s et le Conseil pédagogique du parcours Études Environnementales vous invitent aux journées annuelles d'échange autour des recherches en Études Environnementales à l'EHESS. Comme lors de l'édition de juin 2022 et juin 2023 de cette journée, il s'agit de prendre la mesure de la richesse des travaux et questions vives en cours à l'École et de nous donner l'occasion d'échanger, de nous rencontrer plus souvent, de construire une capacité accrue à lancer des projets communs...
Programme du 25 mars 2024
Programme du 26 mars 2024
Lieu
Campus Condorcet
Bâtiment de recherche Nord (Salle 0.010)
8, Cours des Humanités
93300 Aubervilliers
Actualités
L'EHESS vous invite à aller voir la pièce "Ça ne résonne pas / Ça résonne trop" au théâtre La Commune
Théâtre - Jeudi 21 mars 2024 - 19:30La pièce Ça ne résonne pas / Ça résonne trop de Secteur In.Verso (Chiara Boitani, Climène Perrin, Mathilde Chadeau) est présentée au théâtre La Commune à Aubervilliers du 21 au 24 mars 2024. Le vendredi 22 mars, à l’issue de la représentation, un échange se ti (...)(...)
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Lexique racial et religions
Journée(s) d'étude - Lundi 18 mars 2024 - 10:00Cette rencontre, organisée par Farid Bouchiba (LMU-TEMOS), Jean-Paul Zuniga (EHESS-CRH) et Vincent Vilmain (LMU-TEMOS) dans le cadre du programme ANR ReLRace, vise à rendre compte de l’irruption progressive du terme « race » et indirectement de la « (...)(...)
CRH (UMR 8558)
EHESS
54, boulevard Raspail
75006 Paris
Tél. : +33 (0)1 49 54 24 42
Direction du CRH :
Dernière modification :
18/03/2024