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Les circonscriptions ecclésiastiques intra-diocésaines
Journée(s) d'étude - Mercredi 21 juin 2023 - 09:00Dans le prolongement des manifestations de 2017 ( « Les nouveaux territoires diocésains de l’époque médiévale à nos jours »), de 2018 (« La cartographie ecclésiastique. Héritage patrimonial et innovation géomatique »), ou de 2019 (l’étude des hommes à la tête de ces entités et des outils juridiques à leur disposition), la journée d'étude de 2023, organisée par Stéphane Gomis (Université Clermont Auvergne, CRH-Ladéhis) et Vincent Flauraud (Université Clermont Auvergne) souhaite plus particulièrement s’intéresser aux circonscriptions intra-diocésaines dont les appellations ont varié au cours du temps : archidiaconés, archiprêtrés, doyennés... ou plus récemment « zones pastorales », « unités pastorales », « secteurs paroissiaux »... Cette thématique reste encore en marge de l’historiographie et mérite d’être réinvestie.À la suite de cette rencontre, nous proposons de poursuivre la réflexion sous l’angle de l’histoire des territoires sur une large temporalité, du Moyen Âge aux temps contemporains, permettra de caractériser les continuités et les ruptures, tout en développant des visées comparatistes entre différentes aires géographiques à l’échelle de la catholicité. Nous proposons donc d’explorer plusieurs thématiques selon les axes de recherche suivants : La fabrique des espaces (structuration territoriale interne - archidiaconés, archiprêtrés, doyennés ; « zones pastorales », « unités pastorales », « secteurs paroissiaux »... ; la fixation et déplacement des limites) ; La représentation des espaces (réalisations cartographiques, héritage patrimonial et innovation géomatique ; usages de la carte) ; L’appropriation des espaces (réseaux à l’œuvre ; processus de territorialisation et construction d’identités ; fonctionnement comme interface entre entités paroissiales et entité diocésaine).Nous vous informons que notre journée d'étude fera également l'objet d'une vidéotransmission. Les personnes intéressées doivent s'inscrire auprès des organisateurs afin de recevoir le lien en temps utile.
Lumières multiples
Colloque - Jeudi 1 juin 2023 - 09:30« Les Lumières » désignent habituellement un mouvement intellectuel qui s’est développé en Europe au XVIIIe siècle. On débat de ses limites, de son unité ou de sa cohérence, de ses héritages aussi, mais son ancrage dans ce moment et ce lieu spécifique de l’histoire mondiale est rarement contesté. Ce colloque, organisé par Antoine Lilti (Collège de France/CRH-GEHM) souhaite explorer une autre approche, selon laquelle l’Europe n’a pas le monopole des Lumières. Certains de leurs traits caractéristiques (l’affirmation de la liberté de philosopher contre les dogmes religieux ou politiques, le libéralisme politique fondé sur les droits naturels, la valorisation du progrès scientifique et technique, l’idée d’une commune humanité) se retrouvent dans différentes sociétés, à différentes époques, de l’Andalousie médiévale au Japon de Meiji, de l’Amérique du Sud au moment des Indépendances à la Chine de 1919. On peut faire l’hypothèse que le XVIIIe siècle européen ne représente qu’un épisode, certes historiquement important, d’une histoire plurielle des Lumières. Prendre au sérieux la multiplicité des Lumières implique de renoncer à toute perspective diffusionniste. L’initiative des acteurs locaux (savants, traducteurs, réformateurs, modernisateurs), le rôle des intermédiaires, le poids des contextes politiques, sociaux et culturels seront scrutés. Les textes et les idées circulent, mais de façon souvent inattendue, par le jeu des traductions, des appropriations, des redéfinitions, formant des configurations spécifiques et des traditions hybrides. Parallèlement, une attention critique sera portée aux opérations historiographiques qui désignent des courants de pensée ou des moments historiques à travers la catégorie « Lumières » : rarement neutres, ces opérations répondent souvent à des objectifs indissociablement intellectuels et politiques. Il en va de même de l’identification des Lumières à l’Europe qui doit être comprise comme le résultat d’une tradition historiographique remontant au XVIIIe siècle et demandant à être interrogée. L’histoire des « lumières multiples » ne vise donc pas à faire des Lumières un concept global et homogène, mais à pluraliser leur histoire et leur héritage, afin de leur redonner leur charge critique et leur actualité.En savoir plusProgramme
Autour des ouvrages de Roger Chartier,
Débat - Lundi 5 juin 2023 - 14:00Résumé de l'ouvrage Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle), Collège de de France, Paris, 2022.Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu’ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les XVIe et XVIIIe siècles ? L’introduction de cartes n’allait pas de soi. Leur impression augmentait le coût des ouvrages, et la capacité des mots à produire des images mentales les rendait inutiles. Néanmoins, les cartes apparurent dans les œuvres d’imagination.Initiée avec les cartes des itinérances de don Quichotte et menant jusqu’aux éditions vénitiennes d’œuvres de L’Arioste et de Pétrarque, cette enquête s’est principalement attachée à deux généalogies. La première, anglaise, donne à voir les périples d’un voyageur imaginaire présenté comme bien réel : elle conduit des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift à L’Utopie de Thomas More. La seconde, française et allégorique, a pour origine la Carte de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry, et inclut les cartes galantes ou polémiques qui l’ont imitée. Selon les époques et les lieux, les cartes des fictions ont assumé divers rôles. Elles ont représenté des mondes à l’envers, satiriques, critiques ou utopiques ; elles ont brouillé la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur ; elles ont nourri la raison et les rêves, au-delà même de la lettre du texte.Résumé de l'ouvrage : Écrire et traduire. Mobilité et matérialité des textes (XVIe-XVIIIe siècle), Gallimard-Seuil-EHESS, Paris, 2021.Notre monde devient chaque jour plus global et, pourtant, il n'est pas doté d'une langue universelle. Traduire est donc une nécessité pour que les destins partagés ne soient pas, en fait, des histoires cloisonnées. De là, l'importance des études portant sur la traduction et sur son envers, l'intraduisible. Elles permettent de dissiper les illusions anachroniques qui oublient la très grande inégalité entre les langues qui sont traduites et celles qui traduisent. Shakespeare connaissait Don Quichotte, mais Cervantes ne savait rien du dramaturge anglais. L'histoire des traductions doit s'écrire dans la tension entre l'hospitalité langagière, qui accueille l'autre, et la violence, qui le prive de ses propres mots. Ce livre voué à la première modernité, entre XVIe et XVIIIe siècle, s'attache d'abord aux mots eux-mêmes : ainsi, « sprezzatura » chez Castiglione ou « To be, or not to be » chez Shakespeare. Mais il montre aussi que la traduction ne se limite pas à faire passer un texte d'une langue à une autre. La modification des formes de publication transforme des oeuvres dont la langue reste inchangée. C'est en ce sens que l'édition peut être considérée comme une modalité de traduction et que se trouvent ici associées la matérialité des textes et la mobilité des oeuvres. Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'auteur et avec la participation de Dinah Ribard (CRH), Florence Buttay (Univrsité Caen-Normandie).Pour s'inscrire : Pour s'inscrire: https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=431
Son et silence au Moyen Âge
Journée(s) d'étude - Mardi 13 juin 2023 - 09:30Parmi les activités de l’équipe internationale triennale (EIT) « Arts et Intelligences du Silence », la séance du séminaire est consacrée au Moyen Âge occidental et aux relations entre la voix, et plus généralement les sons, et le silence. Rompant en apparence l’approche pluridisciplinaire et trans-périodes chère à l’EIT, cette journée est toutefois conçue comme un temps d’échange autour de recherches récentes qui démontrent combien les activités humaines dans leur ensemble produisent et reflètent au Moyen Âge les phénomènes sonores. Là, le silence est au cœur de pratiques sociales d’ordre, de régulation et de contrôle, et il se superpose plus qu’il ne s’oppose à la parole, à la musique, au bruit. À travers des présentations abordant des sujets et des contextes variés, il s’agira de définir cet entremêlement médiéval du son et du silence, et d’inscrire ces réflexions dans les problématiques plus larges soulevées par les travaux de l’EIT.En savoir plus Programme9h30 : Accueil9h45 - Vincent Debiais (Centre de recherches historiques, EHESS/CNRS)Le silence au Moyen Âge: bref état de la question10h - Scott Bruce (Fordham University)Deadly Silence Through the Ages: Mafiacraft and the Study of Medieval Heresy11h15 - Marion Uhlig (Université de Fribourg)Le silence des lettres (ou presque) : chuchotements, grincements et grognements dans l'alphabet14h - Bissera Pentcheva (Stanford University)AudioVision in the Middle Ages: Sainte Foy at Conques15h15 - Stefka Eriksen (Norwegian Institute for Cultural Heritage Research)The Sound of Silence in Old Norse Culture and Ecology16h45 - David García Ramos (Universidad católica de Valencia)Writing silence in Mayorga’s dramaturgy: a new space for theater liturgy?
Raconter ?
Journée(s) d'étude - Jeudi 25 mai 2023 - 09:00Raconter ? Pas de jour sans que la présence des récits ne soit formulée comme interrogation d’actualité. On ne compte plus les articles sur la nouvelle bataille du récit historique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine et démultipliée par l’usage massif des réseaux sociaux ou la diversification des supports. Il est aussi des champs de bataille plus quotidiens : l’invasion des récits de soi sur les mêmes supports suscite étonnements et inquiétudes, tout comme la mise en musique des évidences économiques et des décisions politiques, ou les dégâts de la post-vérité sur la vie démocratique. Du « narrative » au « storytelling », les anglicismes se sont fait une place dans notre vocabulaire pour exprimer les différentes formes de la narration tout en masquant son omniprésence derrière des descriptions spécialisées.Historiennes et historiens, gros fournisseurs de récits explicatifs et pas nécessairement protégés contre le commentaire du temps présent, se trouvent interpelés sur des dimensions essentielles de leur métier : le sens, le temps, la preuve.L’actualité intensifie un débat interne à la profession, et dont on ne peut que remarquer qu’il est volontiers raconté : à la critique du récit dans l’écriture de l’histoire et des sciences sociales aurait succédé l’appel au retour de la narration, à la promotion de l’histoire-problème sa critique. Doit-on raconter ? Mais peut-on écrire de l’histoire sans raconter ? Que serait une histoire sans récit ? Où commence le récit, ou s’arrête-t-il ? Qui raconte dans les textes d’historiennes, avec eux ? A quoi sert la narration dans l’appréhension du temps ?Raconter ? interroge l’écriture de l’histoire de différentes manières et à différentes échelles et invite à s’engager sur trois pistes de réflexion :L’histoire doit-elle encore raconter ? peut-elle encore ne pas raconter ?Selon quelles modalités la narration peut-elle être un outil pour les historiens ? Racontez-vous, que racontez-vous, comment racontez-vous ?Les nouveaux objets imposent-ils de nouveaux récits ? les vieux récits de vieux objets ? Programme Matin, de 9h-12h9h : Accueil - Pause café9h30-12hNaveen KanaluPeut-on raconter l'histoire de la normativité juridique ?Ron NaiweldLe récit biblique comme critique de l'idéologie – entre l'Antiquité et le début de l'époque moderneMarie Anne Polo de BeaulieuQuand les prédicateurs convertissaient les fidèles en leur racontant des anecdotes exemplairesJudith Lyon-CaenRaconter la Shoah ?Pause déjeuner Après-midi, de 14h à 18hIsabelle BackoucheRaconter la Zone : les enjeux de la forme d’un livreMatthew McDonaldUne lingua franca transnationale : raconter la francophonie en Egypte ottomane, 1790-1840Davide ManoRaconter le passé : quitter la discipline historique, laisser parler les sourcesChristian JouhaudRaconter des récits : un fait divers à Liège, le vendredi 3 mars 1922 Mickaël WilmartDe l'histoire animale à l'histoire environnementale : une question de récit18h : Pot
« Terre » : une histoire connectée et interdisciplinaire
Journée(s) d'étude - Mardi 13 juin 2023 - 10:30L’ambition de cette journée, organisée par Alessandro Stanziani (CRH-Grhen), est de réfléchir autour d’une histoire connectée des pensées économiques. Nos discussions ne visent ni à repérer l’émergence de la « véritable » économie ni, au contraire, à évoquer des « modernités multiples » et l’existence d’une pensée « alternative » indienne, chinoise ou islamique. Nous discuterons la manière dont les universalités et/ou multiplicités des mondes économiques ont été conçues, reçues, puis mises en pratique dans des contextes pluriels et avec quels résultats en termes de constructions savantes et de politiques économiques.Après une première journée consacrée à la notion de valeur, en octobre 2022, nous entendons discuter cette fois-ci de celle de « terre » dans les pensées savantes et dans les pratiques, multiples, en France et en Europe, en Afrique, aux Amériques et en Russie, du XVIIIe au XXe siècle. ProgrammeMatinée, 10:30-13:00Julien Vincent, Université Paris 1"La redéfinition de la terre par l'économie politique et la place de la république française dans le monde"L'idée serait de contextualiser un événement de l'histoire de la pensée économique, à savoir la redéfinition de la terre comme un capital et comme un outil, semblables à n'importe quels autres, notamment chez JB Say (1803) ou Destutt de Tracy (1806-7). Afin de comprendre ce qui est en jeu dans ces propositions théoriques, il convient de reconstituer l'ensemble de "l'assemblage" (Tania Li) des savoirs, règles de droit, valeurs symboliques et affects qui sont attachés à la terre, et considérer le bouleversement radical dont cet assemblage fait l'objet pendant la décennie révolutionnaire. Deux instruments de gouvernement en particulier sont au centre du nouveau régime de savoirs territoriaux qui va jouer un rôle clé dans ce basculement: le cadastre et la comptabilité publique. Ces derniers ne sont pas simplement des instruments fiscaux, ce sont aussi des armes bien réelles dans la guerre du crédit public qui oppose la République française à la monarchie britannique. Contextualiser leur mise en place pendant la période clé du Consulat (1800-1804) permet de mettre en lumière la dimension globale de ce débat : il s'agit de définir la place sur le globe (et même dans l'univers) des républiques territoriales modernes face à un monstre marin britannique qui utilise sa domination navale pour imposer un impérialisme tyrannique sur tous les continents.Jean-Baptiste Fressoz, CNRS-EHESS"La terre est un animal"Carolyn Merchant, dans son ouvrage devenu classique The Death of Nature, explique que, durant l’Antiquité, la Renaissance et jusqu’au XVIIe siècle, notre planète avait été conçue comme une mère nourricière qu’il convenait de respecter. Selon elle, la « révolution scientifique » et l’émergence du capitalisme entraînèrent un effacement des théories organicistes. La nature devint une vaste machine qu’il s’agissait d’expliquer, d’exploiter, d’améliorer. En réalité, la Terre n’a jamais cessé d’être pensée comme un gigantesque animal. Pendant la révolution, cette idée acquiert une force nouvelle : elle sert à la fois à bâtir une nouvelle religion républicaine et naturelle et à penser les questions environnementales.Marc Elie, CNRS-EHESS« La terre ment-elle ? Attribuer une valeur aux sols en URSS. Les agronomes et la bonitirovka, 1960-1990 »Alors que les agronomes, dans les années 1950-60, critiquent les « consignes stéréotypées » produites à Moscou (shablony), au titre qu’elles ignorent les différences dans les conditions locales, l’intérêt pour une connaissance fine des qualités agronomiques des terres se renforce. Comment, en effet, les agences planificatrices peuvent-elles tenir compte d’une qualité plus faible ou plus forte des sols d’une exploitation à l’autre pour attribuer équitablement les obligations productives ? La réponse qu’ils apportent à cette question est la bonitirovka, l’évaluation agronomique des sols, incluant le cadastrage et la cartographie de ces données d’évaluation. Tâche titanesque dans le plus grand pays du monde (qui s’était jusque-là passé de cadastre), confiée aux chercheurs en sciences des sols et en agronomie. Que nous dit l’échec très long (1960-milieu des années 1990) de ce projet de la manière dont la terre est valorisée dans un système économique non marchand et planifié où la terre est la propriété de l’État, mais où un nombre considérable d’acteurs ont des droits de possession et d’usage très étendus ? Après-midi, 14:00-17:30Denis Cogneau, IRD-EHESSLa terre en Afrique, de l’abondance à la raretéLes économies africaines ont longtemps été décrites par une caractéristique dominante, l’abondance de la terre relativement à la main-d’œuvre disponible, avec toute une série de conséquences sur la spécialisation commerciale, la répartition du revenu, les formes de la pauvreté, et les organisations politiques et étatiques. Toutefois, il y a toujours eu de fortes différentes spatiales dans la densité du peuplement, du Sahel au Rwanda, de l’Egypte du Nil et des hauts plateaux éthiopiens au cône austral. Depuis la colonisation jusqu’à aujourd’hui, une forte croissance démographique a progressivement conduit à la raréfaction des terres disponibles, avec parfois des conséquences malthusiennes dramatiques. La rareté croissante des « bonnes terres » suffisamment productives et accessibles pousse aussi à l’individualisation de la propriété (démarcation, titrisation, etc.). Là encore, toutes les régions ne traversent pas cette transformation au même degré ni au même rythme.Arnaud Orain, Université Paris 8-EHESSLa physique oeconomique, la terre et l'équilibre général du vivantLa physique oeconomique, à la croisée de la physique aristotélicienne des quatre éléments (terre, eau, air, feu), de la philosophie naturelle de la Renaissance et des travaux du naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), est un savoir concurrent de l'économie politique sur la période 1750-1820. Fondé sur les connaissances vernaculaires des praticiens (naturalistes, médecins, fermiers), l'élément "terre" joue un rôle central dans ce savoir, mais pas au sens que les Physiocrates ou Smith lui assignent au même moment : la notion de "production" n'existe pas chez les physiciens oeconomes car ce qu'ils cherchent, dans un mouvement que l'on qualifierait de symbiotique, c'est un équilibre général des espèces, une satisfaction des besoins humains par prélèvements grâce à la découverte des propriétés insoupçonnées des terroirs locaux ainsi que par une vaste politique d'acclimatation des végétaux et des animauxCommentaires : Loïc Charles, Université Paris 8-InedDiscussion générale
Recherche, expertise, décision : de quelle manière élaborer une politique envers la Chine ?
Table ronde - Vendredi 9 juin 2023 - 17:00Les controverses autour de la visite d’État du président de la République en Chine en avril 2023 ont été l'occasion d'ouvrir un véritable débat public sur la politique de la France envers la Chine. Si ce débat, devenu urgent, est bienvenu, il nous paraît également opportun de le prolonger et de l’élargir à différents acteurs.L’un des aspects du débat a concerné les difficultés que rencontre la recherche publique pour mieux faire connaître ses observations au-delà du cercle des spécialistes. Ainsi, le débat public, dans la sphère médiatique ou politique, semble souvent ignorer ou occulter les travaux de sciences humaines et sociales consacrés à la Chine contemporaine, notamment dans ses dimensions internes, qu’elles soient politiques, sociales, économiques ou historiques.Cette situation soulève plusieurs questions. D’abord, comment la recherche, celle développée à l’université avec des financements publics, mais aussi celle développée dans les think tanks, avec des financements publics et privés, peut-elle intervenir de manière plus efficace dans le débat public ? Comment faut-il penser l’articulation entre les trois domaines que sont la recherche fondamentale, la recherche opérationnelle (ou expertise, au sens d’un savoir spécialisé qui informe directement une prise de décision), et l’élaboration des politiques publiques ? Comment susciter des publications à la fois solides sur le plan scientifique, et susceptibles de s’adresser à différents publics ? Alors que différents débats se déroulent en parallèle dans différents périmètres, comment favoriser une meilleure circulation entre les différents savoirs ? Comment appréhender le rôle des médias et des réseaux sociaux dans la diffusion des informations et des publications ?Réciproquement, l’État semble désireux de renforcer les recherches sur la Chine contemporaine. Mais son intervention pose également d’autres problèmes. Comment éviter les erreurs récentes (comme la malheureuse expérience Eurics) et s’assurer que l’impulsion de l’État sert d’une part à véritablement soutenir la recherche et d’autre part à mieux informer l’élaboration des politiques publiques ? Est-il possible de s’appuyer sur l’urgence présente, tout en pensant dans la durée pour financer des thèses, des postes, des projets de recherche, des réseaux collaboratifs ? D’une part, l’État doit probablement mieux définir ce qu’il attend de la recherche, de l’autre, les financements qu’il apporte à la recherche et à l’expertise sur la Chine contemporaine (et sur d’autres thématiques) se doivent sans doute aussi de suivre un certain nombre de principes, notamment de transparence et de concertation avec toutes les parties prenantes.Ces considérations sont également indissociables d’une réflexion sur les conditions actuelles de la recherche sur la Chine et en Chine. À l’heure où il est devenu difficile d’accéder aux archives et de mener des enquêtes en Chine, où les interactions entre universitaires chinois et étrangers sont de plus en plus contrôlées, et où même certaines bases de données chinoises deviennent inaccessibles de l’extérieur des frontières de la République populaire, les chercheurs doivent certes déployer des trésors d’ingéniosité. Certains chercheurs se voient refuser des visas ou sont même placés sur des listes de sanctions par la Chine.Mais il ne faut pas non plus négliger les obstacles qu’ils rencontrent au sein même des institutions publiques françaises. Une étude récente a montré que les recrutements d’universitaires et de chercheurs, excluent de manière systémique les recherches sur les aires extra européennes, ou au mieux les relèguent au rang de curiosités orientalistes. S’il ne s’agit certes pas d’inviter l’État à s’ingérer dans les recrutements universitaires, il serait sans doute souhaitable que l’ensemble des acteurs de la recherche publique se saisissent de cette question, qui dépasse largement le cas de la Chine.Nous nous proposons donc de prolonger cette discussion sous format de table ronde, organisée par Isabelle Thireau (CCJ-CECMC) et Sebastian Veg (CRH-GEHM, CECMC), en réunissant des acteurs divers issus la recherche publique et privée, du périmètre de l’État, ainsi que des médias pour essayer dans un premier temps de clarifier les termes du débat et les attentes des différentes parties.Avec la participation de : Séverine Arsène, Jérôme Doyon, Julie Gacon, Marc Julienne, Manuel Lafont Rapnouil, Isabelle Thireau et Sebastian Veg En savoir plus
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Faire de l'histoire avec Daniel Roche
Table ronde - Vendredi 9 juin 2023 - 13:30La Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine et l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (CNRS/ENS-PSL/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), avec le concours du CRH, s’associent pour rendre hommage à Daniel Roche, sous forme de trois tables rondes (...)(...)
La liberté contractuelle saisie par ses limites
Journée(s) d'étude - Jeudi 22 juin 2023 - 09:15Le contrat est peut-être le schéma juridique plus puissant de l’histoire du droit occidental. Son apparente simplicité cache une réalité technique ainsi qu’une histoire dense et complexe. Si sa tâche est celle, apparemment auto-évidente, de fournir (...)(...)
Pouvoirs de l'imagination.
Journée(s) d'étude - Vendredi 9 juin 2023 - 09:15Séminaire EHESS/CNRS organisé par Elizabeth Claire (chargée de recherche au CNRS), Béatrice Delaurenti (maître de conférences à l’EHESS), Roberto Poma (maître de conférences à l’Université Paris Est-Créteil) et Koen Vermeir (chargé de recherche au (...)(...)
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Dernière modification :
10/06/2023