Actualités (2017-2024) | Événements scientifiques (2017-2024)

2018

Espagne, Espagnes: regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles)

Espagne, Espagnes: regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles)

Jeudi 22 novembre à 19h - Cycle de tables rondes

Présentation

Lévi-Strauss a souligné qu’aucune civilisation ne peut se penser elle-même si elle ne dispose pas de quelques autres pour servir de terme de comparaison. Ces mots du célèbre anthropologue peuvent bien servir à comprendre l'objectif de ce cycle, qui tente d'analyser le regard que la France a porté sur l'Espagne, du XVIe siècle à nos jours. Le but est de mieux comprendre non seulement la réalité espagnole du passé mais également celle du présent. Car ce qu’on appelle l’identité d’un pays n’est pas seulement le fait des ceux qui l’habitent, mais également de ceux avec qui ils sont en relation. Et dans ce processus, les stéréotypes et les idées préconçues font partie du récit qui s’est construit à travers les siècles, que ce soit à travers la critique ou l’apologie, voire l’autocritique. Des regards croisés, faits de rivalités féroces mais aussi d'émulation, de fascination et de rejet, ont modelé au fil du temps cette redéfinition continue qu’implique toujours un regard relationnel.
A partir d’une rigoureuse démarche de critique historique, ce cycle de conférences, organisé par Nicolás Bas Martín (Universidad de Valencia) et Jean-Paul Zuñiga (GEI), comprend trois tables rondes. Celles-ci suivent un ordre chronologique, dans lequel la littérature, l'histoire, l'histoire du livre et même l'anthropologie nous rapprocheront un peu plus de la perception des « Espagnes », si proches et si lointaines en même temps, telles qu’elles étaient vues depuis le nord des Pyrénées. Des universitaires des deux pays participeront à ces rencontres afin d’entamer une réflexion collective, construisant ainsi un espace dont l’Europe, aujourd’hui plus que jamais, a grandement besoin.

Entrée libre

 

Programme

  • Jéan-Frédéric Schaub (EHESS)
    Entre Enrique IV y Luis XIV, del odio al amor.

  • Hélène Tropé (Université Sorbonne Nouvelle)
    Les Français et Lope de Vega au XVIIe siècle.

  • Aurore Schoenecker. Docteure de l’Université de recherche PSL
    Une terre de vices: l’Espagne des histoires tragiques (Rosset, Camus).

  • Jean-Paul Zuñiga (EHESS)
    Les Indes de Castille, le mirage de l’Empire ?

 

Lieu

Instituto Cervantes de París (Auditorium)
7, Rue Quentin-Bauchart
75008 Paris

Une nouvelle histoire de la prison et de l'enfermement

Une nouvelle histoire de la prison et de l'enfermement

7 et 8 novembre 2018 - Journées d'études internationales

Présentation

Journées d’études internationales coorganisées par : Vincent Milliot (Université Paris 8), Philippe Minard (EHESS- Université Paris 8) , Falk Bretschneider (EHESS) et Natalia Muchnik (EHESS)

Situé au carrefour de plusieurs historiographies – histoire de la justice et de la criminalité, histoire des polices, histoire de l’administration et de l’Etat, histoire de l’Eglise, histoire du travail et de la marginalité/pauvreté – le chantier de l’histoire de la prison et de l’enfermement connaît depuis quelques années un renouveau certain. Le programme de recherche récent « Enfermements. Histoire comparée des enfermements monastiques et carcéraux », mais aussi plusieurs soutenances de thèse et travaux de recherche au cours de ces dernières années l’attestent.
Longtemps adossée à un ensemble de travaux et de controverses illustrés par les ouvrages de Michel Foucault, Yves et Nicole Castan, Jacques-Guy Petit et Michelle Perrot notamment, l’historiographie francophone est aujourd’hui confrontée aux apports nombreux des historiographies anglaise et nord-américaine, hispanique, italienne et germanophone. Cette ouverture internationale s’accompagne du refus de considérer la prison sous l’angle exclusif d’un droit de punir reformulé par les réformateurs des Lumières et les juristes de la Révolution française. Toute approche téléologique, en termes de modernisation nécessaire ou de genèse de la prison est désormais récusée, au profit d’une interrogation plus complexe, fondée sur l’étude comparatiste dans le temps long des singularités « carcérales », mais aussi sur la diffusion, la circulation et la réinterprétation des expériences de l’enfermement.
Avant même « l’invention de la prison pénale » à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, existent des lieux d’enfermements et des archipels carcéraux servant à retrancher du corps social un certain nombre « d’indésirables », que ce soit pour des raisons punitives, disciplinaires ou même charitables (hôpitaux, maisons de pauvres). Leur matérialité est incontestable, qui soulève des problèmes d’aménagement et de financement, détermine des circuits d’approvisionnement, nourrit les réflexions des administrateurs, des magistrats, des moralistes, des réformateurs et des économistes. Face à la population des enfermé(e)s se dessine le groupe de ceux qui gèrent au quotidien les lieux d’enfermement, qui encadrent les internés et dont on se préoccupe aujourd’hui de faire l’histoire sociale. La relecture de ce face-à-face conduit à interroger à nouveaux frais les modes de régulation internes aux lieux d’enfermement, mais aussi au-delà, à se pencher sur la diversité des fonctions assignées à ces lieux, sur les attentes et les représentations sociales qui s’y rattachent.
Ces premières journées, sous forme d’atelier, seront consacrées à un état de la recherche ; elles entendent constituer un jalon dans la formation projetée d’un réseau international centré sur l’étude des enfermements, plus particulièrement à l’époque moderne. D’autres journées thématiques, notamment à Montréal et à Moscou, sont en projet dans les deux années à venir.  À terme, l’organisation d’un colloque international est un point d’aboutissement possible pour ce travail collectif.


Programme

Lieu

EHESS (Salle M. & D. Lombard)
96, boulevard Raspail
75006 Paris

Être juif et pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge-Epoque moderne)

Être juif et pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge-Epoque moderne)

5 et 6 novembre - Colloque

Présentation

Colloque international organisé par : Michaël Gasperoni (Centre Roland Mousnier/CNRS) et Davide Mano (Etudes juives – CRH/EHESS)

Sous l’angle d’une histoire économique, institutionnelle et sociale de la pauvreté, ce colloque invite à une contextualisation des expériences juives, ainsi qu’à l’étude systématique de la stratification et de la diversité interne des sociétés juives du Moyen Âge à l’émancipation, en Europe et dans l’Empire ottoman. Que signifiait être juif et pauvre dans les sociétés du passé ? Et comment mesurer l’évolution socio-économique et la complexification des populations juives au milieu des mondes chrétiens et musulmans ? Si certaines sources anciennes ou plus récentes, souvent teintées d’antijudaïsme ou d’antisémitisme vindicatif ont insisté sur la supposée « richesse » des juifs, de nombreux autres documents et témoignages montrent au contraire combien la pauvreté aurait été une question et un problème récurrents dans les sociétés juives du passé. Itinérants, vagabonds, petits colporteurs, petits marchands, artisans, étrangers, marginaux, réfugiés, rabbins ou encore prostituées : un large panel d’acteurs et leurs histoires et trajectoires singulières et collectives seront au cœur des recherches présentées.

Programme

Lieu

Lundi 5 novembre :

EHESS (salle BS1_05)
54, Boulevard Raspail
75006 Paris

 

Mardi 6 novembre :

EHESS (Salle BS1_28)
54, Boulevard Raspail
75006 Paris

 

 

 

 

Drogues, politiques et contre-cultures

Drogues, politiques et contre-cultures

Jeudi 8 novembre 2018 de 17h-20h - Demi-journée d'étude

Présentation

A l’origine anglo-saxonne dans ses références comme dans ses pratiques, les mouvements contre-culturels n’ont pas moins ébranlé l’ensemble des sociétés occidentales, avec des spécificités propres aux différents groupes sociaux qui s’en sont emparé.  Cette subversion de l’intérieur de la société capitaliste hérite en partie d’une succession de mouvements artistiques révolutionnaires, mais, en rupture  avec le concept d’avant-garde, elle tire aussi son inspiration de cultures populaires de groupes opprimés et/ou colonisés tout en exploitant les nouveaux médias qui, avec les drogues qui modifient les états de conscience, font circuler d’un continent à l’autre, les images et les rythmes portées par des ondes musicales métissées (musiques black, rock et punk, reggae etc). « Do it » est le mot d’ordre commun, car il s’agit de construire collectivement ici et maintenant les alternatives qui échappent aux hiérarchies, à l’exploitation et à l’ordre moral des sociétés capitalistes et impérialistes.

  • Alessandro Stella, historien
    Introduction

  • Antoine Perpère, médecin et artiste
    Neuromodulateurs, addictions, créativité, contre-culture

  • Anne Coppel, sociologue
    Emergence et circulations des mouvements contre-culturels : un ébranlement trans-continental

  • Chris Elcock, historien
    La contre-culture américaine en question

Alessandro Stella : historien et anthropologue, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’EHESS, il anime depuis quatre ans ce séminaire sur la problématique des drogues. Il est en train de publier un ouvrage collectif issu du séminaire, sous le titre Vivre avec les drogues, et un ouvrage personnel sur le peyotl : L’herbe du diable ou la chair des dieux ?

Antoine Perpère: Artiste, ancien intervenant en addictions, commissaire de l'exposition "Sous influences, arts plastiques et produits psychotropes", La maison rouge-fondation Antoine de Galbert, Paris, 2013. Il s’intéresse au fonctionnement du cerveau, à partir des recherches de Jean-Pol Tassin, qu’il extrapole par métaphores au vécu des toxicomanes puis aux conditions de la créativité artistique et enfin à la notion de contre-culture.

Anne Coppel : sociologue, spécialiste des politiques des drogues, croisant la recherche, l’action expérimentale dans les dispositifs de soins et l’engagement militant. Dernier ouvrage paru : M Kokoreff, A. Coppel, M. Peraldi (dir), La catastrophe invisible. Histoire sociale de l’héroïne, Paris, éditions Amsterdam, 2018.

Christian Elcockest docteur en histoire. Il a réalisé sa thèse sous la direction d'Erika Dyck (auteure de Psychedelic Psychiatry) à l'Université de la Saskatchewan et termine une monographie sur l'histoire du LSD à New York. Ses travaux sur le mouvement psychédélique américain sont apparus dans des revues scientifiques et il a également travaillé sur l'histoire de la réduction des risques et écrit un article pour la Oxford Research Encyclopedia in American History sur les drogues dans les villes américaines du XIXe siècle à nos jours (tous deux à paraître cette année).

 

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

La Grande Guerre à l’échelle du siècle

La Grande Guerre à l’échelle du siècle

Vendredi 9 novembre 2018 de 8h45-18h - Journée d'étude

Présentation

Journée d'étude financée par le Comité pour l'histoire économique et financière de la France avec le soutien de l'EHESS (PSE) et organisée par Florence Descamps, Patrick Fridenson, Pierre-Cyrille Hautcoeur et Laure Quennouëlle-Corre.

Cette conférence vient clôturer un cycle de journées d’étude sur « Les Finances en guerre, les Finances dans la guerre », celles sur les Banques dans la Guerre, ainsi que celles sur l’Industrie en guerre. La perspective micro-historique est abandonnée au profit d’une perspective macro-économique internationale et comparatiste.

S’écartant du thème « Sorties de guerre » ou « Conséquences économiques et sociales de la guerre », la manifestation sera centrée sur l’idée d’une pesée de la Grande Guerre à l’échelle de l’Europe et des Etats-Unis, dans une perspective d’histoire longue ou de moyenne durée (40 ans, 70 ans ?). Les transformations économiques et sociales engendrées par la Première Guerre Mondiale constituent-elles un cycle particulier dont la parenthèse se serait refermée au début des années 1950 ou dans les années 1980, ou l'origine de processus encore à l'oeuvre aujourd'hui ? Certains affirment ainsi qu'à la période de stagnation voire de déclin économique qui résulte en Europe de la « seconde guerre de trente ans » qui commence par la Grande Guerre a succédé une phase de croissance accélérée (les « Trente glorieuses ») qui ne correspondait qu'au simple rattrapage de la frontière technologique incarnée pendant l'intervalle par l'économie des Etats-Unis, suite à quoi, à partir des années 1980, l'Europe serait revenue une croissance « normale » de l'ordre de 1 à 2% par an. Dans le domaine social, la raréfaction des hommes disponibles pour les activités non-guerrières a conduit à une transformation de la place des femmes qui semble durable, mais la force des mouvements sociaux et les conquêtes qui en ont résulté semblent fortement affectées par le démantèlement après 1989 d'un contre-modèle soviétique qui avait obligé le capitalisme à développer des systèmes de protection sociale importants. Ceci conduit à s'interroger sur le déclin de l'intervention des états dans l'économie, que ce soit selon des modalités directes (nationalisations), budgétaires, para-budgétaires ou autres. Selon les pays, en résultent – ou  non – des remontées des inégalités à un niveau similaire à celui d'avant 1914, après de fortes baisses partout pendant une grande partie du XXe siècle. En matière de relations internationales, si le poids de l'Europe a été sans doute définitivement réduit par sa longue guerre civile, il est courant de voir dans la fin de la guerre froide le retour d'une situation normale de rivalité entre puissances; tandis que le statut international et l'avenir de l'Union européenne restent incertains: poursuite de l'intégration développée à partir des années 1950 en réaction à la « guerre civile européenne » ou retour à des rivalités entre nations affrontement séparément les transformations du monde. En matière scientifique enfin, la Grande Guerre a sans doute eu un impact considérable sur le développement d'un complexe scientifique militaro-industriel et sur les politiques de recherche et d'innovation.

Inscription obligatoire :
https://e-formation.igpde.finances.gouv.fr/forms/content/display_campaign.php

Pour tout renseignement complémentaire : recherche.igpde[@]finances.gouv.fr

 

Programme

Lieu

Ministère de l'Economie et des Finances
139, rue de Bercy
75572 Paris Cedex 12

Economic development and environmental transformations in Europe’s extractive peripheries (16th-21st centuries)

Economic development and environmental transformations in Europe’s extractive peripheries (16th-21st centuries)

Mercredi 21 novembre de 9h30-18h - Colloque international

Présentation

D’échelles variables, allant des usages traditionnels des sociétés prémodernes aux formes modernes d’exploitation mettant en jeu de larges infrastructures et des technologies complexes, les activités extractives relèvent du secteur primaire. Partant du constat que la géographie des ressources a joué un rôle central dans le développement économique de l’Europe, la journée d’étude, organisée par Jawad Daheur (CERCEC), vise à analyser le rôle de l’extraction en se concentrant plus particulièrement sur les territoires impliqués dans de telles activités au sein du continent lui-même.
En dépit de l’expansion européenne outre-mer, les zones essentiellement dédiées à l’extraction de ressources ne disparurent jamais du continent. Entre les XVIe et XXIe siècles, de nombreux territoires européens connurent à un moment de leur histoire une spécialisation dans l’extraction de ressources. Toutes les parties du continent furent concernées, que ce soit au niveau national, régional ou local.
Considérant les économies extractives dans une perspective de long terme, les historiens ont abordé la question du développement inégal, s’interrogeant sur les raisons faisant que certains pays ou régions se développent plus rapidement et intensément que d’autres. Il apparaît que, dans certains cas, l’extraction a pu apporter d’importants revenus supplémentaires à l’économie d’une région, encourageant le bien-être de la population si une partie des revenus ont été investis dans le développement humain. La plupart du temps, cependant, une spécialisation dans l’extraction de ressources a causé des problèmes comme la dépendance, l’extraversion et la désarticulation de l’économie locale. Les territoires extractifs devinrent des périphéries dominées technologiquement, économiquement et politiquement par les régions qui importaient et transformaient leurs matières premières.
Ces relations déséquilibrées sont intimement liées aux problèmes environnementaux. Récemment, des études ont mis l’accent sur la tendance que les pays et régions centrales ont à déplacer les fardeaux environnementaux dans les périphéries de l’économie mondiale, ce qui contribue à ralentir ou à entraver leur développement économique. Les travaux consacrés aux flux inégaux de matière et d’énergie entre les pays riches et pauvres affirment que la détérioration des termes de l’échange et la persistance d’un échange inégal rendent les périphéries extractives non seulement sous-développées, mais aussi écologiquement appauvries. L’extraction inconsidérée peut affecter l’écosystème de plusieurs façons. Cela peut entraîner la dégradation de l’environnement par l’épuisement des ressources et/ou la pollution de l’air, de l’eau et du sol, ainsi que par la destruction de l’habitat, de la flore et de la faune.
Couvrant la période allant de la fin du XVe à la fin du XXe siècle, la journée proposera une réflexion sur l’histoire des périphéries extractives européennes dans une perspective à la fois théorique et empirique. Les neuf communications porteront sur une variété de pays, de l’Irlande à la Russie en passant par l’Italie, la Pologne et la Bohème.
 

 

Programme

 

Lieu

EHESS (Salle 737)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

 

 

 

Aux sources des politiques sociales : décentrer l’histoire du welfare européen (XIXe-XXIe siècles)

Aux sources des politiques sociales : décentrer l’histoire du welfare européen (XIXe-XXIe siècles)

Lundi 5 novembre 2018 de 9h30-18h - Journée d'étude

Présentation

Les échelles de la question sociale au XIXe siècle" est la première d'un cycle de trois journées d'étude organisé par Éléonore Chanlat-Bernard et Federico Del Giudice (doctorants EHESS, CRH-ESOPP) avec le soutien de l’IRIS "Études Globales" de l'université PSL et du Centre de Recherches Historiques de l'EHESS. Cette première journée se propose d’introduire la problématique du cycle qui est celle du décentrement de l'histoire des politiques sociales européennes : l’objectif est de comprendre la construction de l’échelle nationale comme échelle pertinente et contestée des politiques sociales en mettant en avant les cadres que celle-ci propose de dépasser, remodeler ou incorporer. Il s’agit de réfléchir à la fois aux outils du décentrement et à la pertinence d’une telle problématique pour l’historiographie des politiques sociales.
La gestion locale des politiques sociales est un premier cadre infranational très important pour analyser le processus de nationalisation, ses antécédents et ses limites : Aurélie Bernet et Céline Xicola Mutos reviendront ainsi sur le fonctionnement de deux types d’assistance sociale aux XVIIIe et XIXe siècle : la mise au travail à l’hospice (Gérone, Espagne) et les aides patronales dans le secteur industriel (Jura). Le cadre colonial est un autre élément important qui sera étudié notamment par Christian de Vito par le biais des migrations de travail entre Europe et Amérique ibérique. En quoi l’étude de la mobilisation des tribunaux et du droit par les esclaves, affranchis et les engagés pour faire valoir leurs "droits" permet-elle de décentrer l’approche par la législation ?
Dans quelle mesure décentrer permet-il de faire émerger la variété historique des types de politiques sociales ? Gilles Postel Vinay reviendra ainsi sur la pluralité des types d’assistance entre période moderne et contemporaine à une variété d’échelle : locale et nationale (à travers la comparaison franco-britannique).
Il s’agira ainsi de confronter des exemples pris à des contextes variés, à la fois géographique (Europe occidentale, métropoles européennes et monde colonial) et institutionnels (le monde des entreprises et le paternalisme social, les structures charitables, les tribunaux) pour comprendre comment se négocie (ou pas) l’accès à des formes de « protection sociale » avant le développement des premières législations sociales européennes à la fin du siècle. A chaque fois, l’accès à une forme de protection se place entre marge d’autonomie à l’égard des institutions et incorporation de leurs contraintes.

 

Programme

 

Lieu

PSL (Salle du Conseil)
60, rue Mazarine
75006 Paris

Autour du livre de Giacomo Todeschini, Les Juifs dans l’Italie médiévale

Autour du livre de Giacomo Todeschini, Les Juifs dans l’Italie médiévale

Mercredi 7 novembre 2018 de 14h-16h - Table ronde

Présentation

A l’occasion de la sortie du nouveau livre de Giacomo Todeschini consacré à l’histoire des juifs d’Italie au Moyen Âge (Gli ebrei nell’Italia medievale, Carocci, 2018), une table ronde se tiendra le 7 novembre 2018 à l’EHESS en présence de l’auteur.
Cette rencontre sera animée par Javier Castaño (CSIC Madrid), Mathias Dreyfus (Musée national de l’histoire de l’immigration), Michaël Gasperoni (Centre Roland Mousnier-CNRS), Sylvie-Anne Goldberg (CRH-EHESS) et Davide Mano (CRH-EHESS).
Connu en France pour ses travaux d’historien de la pensée économique médiévale (Richesse franciscaine, Verdier, 2008 ; Au pays des sans-nom, Verdier, 2015 ; Les Marchands et le Temple, Albin Michel, 2017), Giacomo Todeschini est également un spécialiste de l’histoire des juifs (La ricchezza degli ebrei, CISAM, 1989 ; La banca e il ghetto. Una storia italiana, Laterza, 2016). Cette table ronde aura lieu juste après le colloque international « Être juif et pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge-Époque moderne) » organisé à l’EHESS les 5 et 6 novembre 2018, qui verra la participation de Giacomo Todeschini en qualité de discutant final.

 

Lieu

EHESS (Salle BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

 

Autour du livre de Bertrand Binoche, Nommer l'histoire. Parcours philosophiques

Autour du livre de Bertrand Binoche, Nommer l'histoire. Parcours philosophiques

Lundi 19 novembre de 16h-19h - Les Rencontres du GEHM

Présentation

Les philosophes nomment l’histoire. Ils l’appellent, par exemple, « perfectibilité », « philosophie de l’histoire », « civilisation », « tableau historique », « généalogie », etc. Or, en la nommant, ils la prennent en charge et l’écrivent à leur manière, qui n’est pas (toujours) celle des historiens. Ainsi les philosophes racontent-ils toutes sortes d’histoires – pour ne pas dire qu’ils se les racontent. C’est-à-dire qu’ils élaborent des récits, éventuellement fictifs et extrêmement divers, mais qui sont toujours des instruments de vérité. Ce sont ces historicités philosophiques que le présent ouvrage prend pour objet sous la forme d’un échantillon qui s’étend de Rousseau à Foucault. Aucune théorie générale n’est ici possible, il n’existe que des cas singuliers dont l’étude, comme le réclamait Nietzsche, retourne le dard de l’histoire contre elle-même – mais sous une forme qui emporte aussi la généalogie. Comment ne pas brûler ce que l’on a adoré ? C’est une fatalité. Croit-on donc qu’un philosophe, ça ne raconte pas d’histoires ? En tous les sens de l’expression, c’est tout à fait faux ! Voici donc une histoire de la philosophie en tant qu’elle raconte des histoires…

Lieu

EHESS (Salle A04_47)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Les Arsenaux de la Méditerranée et de l’Atlantique/Gli Arsenali del Mediterraneo e del Atlantico

Les Arsenaux de la Méditerranée et de l’Atlantique/Gli Arsenali del Mediterraneo e del Atlantico

Mardi 27 novembre 2018 de 9h30-18h30 - Journée d'étude doctorale

Présentation

Organisée par Christophe Austruy (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Socilaes  Centre de Recherches Historiques/Institu Supérieur de Gestion Programme Business & Management), Paola Lanaro (Università Ca Foscari Venezia) et Sylvain Laube (Université de Bretagne Occidentale-Centre François Viète), cette journée d'étude sera consacrée aux arsenaux de la Méditerranée et de l'Atlantique (structure d’organisation et modèle de production ; mutations et représentations ; histoire et originalités). Ces Arsenaux sont des objets originaux et uniques par la place qu’ils occupent dans la structure urbaine des villes mais aussi dans la structure de production des armements nécessaires aux Etats, nations et empires depuis au moins le Moyen Âge, sous ce nom dérivé de l’arabe dar-as-sinah dont Venise en est l’intermédiaire emblématique ; avec des précédents glorieux dans toute la Méditerranée centrale et orientale fournissant les flottes de guerre ou de police des mers les plus puissantes de l’histoire. Conçus comme de véritables innovations, ce sont des objets tout à la fois, techniques, technologiques, économiques, sociaux, urbains, majeurs enregistrant peu ou prou tous les grands évènements historiques. La complexité de ces macro-systèmes industriels, qui opèrent sur le temps long, continue à alimenter de fécondes et nombreuses études en sciences humaines, économiques et sociales.

 

Programme

 

Lieu

Université Ca Foscari de Venise
Campus San Giobbe
Campus Economico
Dorsoduro, 3246
30123 Venezia
Italie

Après la Shoah : nouvelles recherches

Après la Shoah : nouvelles recherches

Jeudi 29 novembre de 14h-17h - Demi-journée d'étude

Présentation

A partir de cette année 2018-2019, le séminaire « histoire et historiographie de la Shoah » ouvre ses séances à l’exposé de travaux de jeunes chercheurs. Quatre d’entre eux ouvrent le ban cette année à partir des recherches issues de leurs thèses, récemment soutenues ou sur le point de l’être. En l’espèce, les quatre interventions porteront sur un champ d’étude en pleine expansion, celui du « retour en société » des survivants et communautés juives aux lendemains de la catastrophe.

 

Programme

  • Constance Pâris de Bollardière (George and Irina Schaeffer Center for the Study of Genocide, Human Rights, and Conflict Prevention, American University of Paris)
    Socialistes juifs aux Etats-Unis et en France au lendemain de la Shoah : une relation de proximité ?
  • Simon Perego (chercheur postdoc Sorbonne Université, LabEx « Ecrire une histoire nouvelle de l'Europe »)
    Commémorations de la Shoah, deuils et émotions dans le monde juif parisien, de La Libération à la fin des années 1960

  • Antoine Burgard (boursier postdoctoral de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Humanitarian and Conflict Response Institute, Université de Manchester)
    Un monde en mouvement : trajectoires individuelles et collectives de jeunes rescapés de la Shoah dans l'Europe de l'immédiate après-guerre

  • Laure Fourtage (doctorante en histoire à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne)
    Des indésirables très convoités : l’accueil des « enfants de Buchenwald » en France au printemps 1945

 

Lieu

ENS (Salle Lettres 1, 2e étage, entre escaliers B et C)
45, rue d’Ulm
75005 Paris

Pourquoi faire une thèse d'histoire aujourd'hui ?

Pourquoi faire une thèse d'histoire aujourd'hui ?

Vendredi 12 janvier 2018 de 14h-18h - Demi-journée d'étude

Présentation

« Que fabrique l’historien, lorsqu’il « fait de l’histoire » ? À quoi travaille-t-il ? Que produit-il ? Interrompant sa déambulation érudite dans les salles d’Archives, il se détache un moment de l’étude monumentale qui le classera parmi ses pairs et, sorti dans la rue, il se demande : Qu’est-ce que ce métier ? »

Michel de Certeau, « L’opération historiographique »,
L’écriture de l’histoire
, Paris, Gallimard, 1975, p. 77

Que fabrique le doctorant, lorsqu’il « fait sa thèse d’histoire » ?, pourrions-nous nous demander à notre tour. Michel de Certeau propose de considérer l’histoire comme une « opération », c’est-à-dire « la combinaison d’un lieu social, de pratiques “scientifiques” et d’une écriture », i.e. « le rapport entre une place (un recrutement, un milieu, un métier, etc.), des procédures d’analyse (une discipline) et la construction d’un texte (une littérature). »[1] Un groupe de doctorants du CRH invite ses collègues à réfléchir sur ces questions qui intéressent - et rassemblent - tous les doctorants du CRH, et de l’EHESS.

Si le CRH a fait l’objet d’enquêtes historiques et réflexives (notamment en 2005 pour le cinquantenaire[2]), l’implication des doctorants en son sein a reçu quant à elle moins d’attention. Or, le CRH compte à ce jour 178 doctorants inscrits, qui appartiennent à la fois au plus grand laboratoire d’histoire et à la plus grande école doctorale de France[3]. Aujourd’hui, la place des sciences sociales et des chercheurs dans la société fait l’objet de réflexions renouvelées, à l’instar du doctorat dont les formes et les exigences évoluent rapidement. Les chercheurs du CRH et de l'École, dans leur grande diversité, privilégient les approches ouvertes, transversales et interdisciplinaires et partagent une pensée et une pratique, dont le recoupement mérite par ailleurs d’être interrogé. Il nous appartient, en tant que doctorants, de nous interroger sur notre inscription dans ce lieu.

La demi-journée d’études cherche donc à engager une réflexion commune et un débat collectif autour de la question : « pourquoi faire une thèse d’histoire aujourd’hui ? », à la croisée de ces trois fronts : institution, doctorat, société. Les présentations courtes sur la manière dont chacun d’entre nous - dès la première année de doctorat -  appréhende ses recherches, feront émerger différentes visions de l’histoire dont il s’agira de débattre. Plusieurs conceptions de la recherche historique peuvent coexister, converger, voire s’affronter. De façon non limitative, nous suggérons ici des thématiques variées qui peuvent nourrir la trame de cette journée : une conception militante, une position plus scientiste, une volonté d’ancrage dans des questions d'actualité, la nécessité de l’autonomie de la recherche historique, ou encore un questionnement conjoint de l’utilisation de concepts dans le débat public et les sciences sociales, etc. Cette journée, dont nous souhaitons souligner le caractère proprement expérimental, fera apparaître des points de rassemblement et de fracture à partir de la multiplicité de nos expériences. Ce sera l’occasion d’envisager l’émergence d’une voix commune qui aurait vocation à se constituer en programme théorique potentiel. C’est un premier pas dans l’affirmation de notre génération de doctorants du CRH. A nous aussi de tenter l’expérience !

Comité organisateur : Aliénor Cadiot, Sarah Claire, Gabriela Goldin-Marcovich et Romain Trichereau


[1] Michel de Certeau, « L’opération historiographique », L’écriture de l’histoire, Gallimard, 2002, [1975], p. 78-79.

[2]« Pour une histoire de la recherche collective en sciences sociales. Réflexions autour du cinquantenaire du Centre de recherches historiques », Cahiers du Centre de recherches historiques, n°36, 2005. On peut également se référer au grand nombre d’écrits sur l’école des Annales. Voir par exemple les articles à l’occasion des anniversaires de la revue, notamment Fernand Braudel, « Les “nouvelles” Annales », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1969, vol. 24, n° 3, p. 571, et Jacques Revel, « Histoire et sciences sociales : le paradigme des Annales », Annales. ESC, 1979, vol. 34, n°6, p. 1360-1376.

[3] L’école doctorale 286 comptait 1592 doctorants pour l’année scolaire 2016-2017.

 

Programme

14h00 - Accueil des participants

14h10 -  Ouverture, présentation et introduction

14h30 - Christophe Austruy, « Des faits, des idées et des concepts : les passages et passagers de l’historien »

14h50 - Baptiste Bonnefoy, « À quoi sert la thèse en sciences sociales dans un contexte de crise des sciences sociales ? »

15h10 - Pause

15h25 - Felipe Freller, « L’histoire conceptuelle du politique : une vision historique des problèmes politiques actuels »

15h45 - Gwénaël Glâtre, « La relation entre histoire et pouvoirs, la quête des origines et la curiosité indiscrète de l'historien-citoyen »

16h05 - Discussion finale

16h45 - Conclusion

 

Lieu

EHESS (Salle M. & D. Lombard)
96, boulevard Raspail
75006 Paris

Les états modifiés de conscience

Les états modifiés de conscience

Jeudi 11 janvier 2018 de 17h-20h - Demi-journée d'étude

Présentation

  • Christian Sueur, psychiatre
    Le renouveau des utilisations thérapeutiques des substances psychédéliques

  • David Dupuis, anthropologue, post-doctorant Durham University (UK)
    L’ayahuasca parle aux Français. Pèlerinages psychotropiques en Amazonie péruvienne

  • Discutant : Vittorio Biancardi, anthropologue, doctorant EHESS

Depuis la nuit des temps, les humains (et peut-être bien aussi nos amies les bêtes) semblent chercher à s’évader des limites des sens, du raisonnement « normal », d’une conscience limitée. Que ce soit par la méditation, l’hypnose, le yoga, la transe chamanique, mystique ou musicale, l’envie de dépasser la conscience ordinaire peut emprunter différentes voies. Le recours aux plantes et aux substances psychédéliques en est une, pratiquée traditionnellement par des tribus « indiennes » et depuis la génération de 68 par des « tribus d’indiens métropolitains ». Expérimentées en psychiatrie dans les années 1940-60, remplacées par les neuroleptiques à la faveur du prohibitionnisme, les substances psychédéliques ont fait ces dernières années leur retour dans les psychothérapies. Par « micro doses » ou « justes doses », les facultés des psychédéliques à agir sur des circuits normalement inhibés du cerveau suscitent l’intérêt tant des professionnels de la santé que des usagers de psychotropes. Paradoxalement, une des utilisations expérimentales des substances psychédéliques qui est de plus en plus en vogue aujourd’hui est celle des plantes psychédéliques comme aide au sevrage des opiacés. Avec les psychédéliques, on assiste à la rencontre des savoirs médicaux traditionnels, modernes et expérientiels.

 

Christian Sueur, psychiatre, praticien hospitalier, spécialisé en addictologie. Il a travaillé depuis le début des années 1980 dans diverses institutions d’accueil et de soins pour toxicomanes, puis au sein de Médecins du Monde. Il a été cofondateur et responsables des « Missions Rave », où il a œuvré à mettre en place des actions de « Réductions des risques » chez les jeunes consommateurs de substances psychédéliques et entheogenes fréquentant les évènements festif techno. Il a publié de nombreux articles sur les drogues de synthèse et leur consommation à la fin du siècle dernier, en croisant différentes approches, cliniques, anthropologiques, sociologiques, pharmacologiques, et en visitant leurs diverses utilisations thérapeutiques telles qu’elles ont été pratiquées de par le monde.

David Dupuis est docteur en Ethnologie - Anthropologie Sociale (EHESS, Paris), chercheur post-doctorant à l’Université de Durham (Fondation Fyssen). Sa recherche doctorale, appuyée sur dix-huit mois d'enquête en haute-Amazonie péruvienne, s'est concentrée sur les innovations rituelles, les modes de transmission des savoirs religieux et la question de l'efficacité thérapeutique dans le contexte des reconfigurations contemporaines du curanderismo péruvien impliquées par l’émergence du « tourisme chamanique » et l'internationalisation de l'ayahusasca.

Vittorio Biancardi est doctorant au CRH/EHESS. Son travail de recherche, qui relève d'une méthodologie à la fois historique et anthropologique, est axé sur l'usage à faible dose des drogues dites psychédéliques dans une période comprise entre 1943 (année de la découverte de la LSD-25) et aujourd'hui.

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Home as a Place for Anti-Jewish Persecution in European Cities

Home as a Place for Anti-Jewish Persecution in European Cities

11 et 12 janvier 2018 - Conférence internationale

Présentation

Comité scientifique : Isabelle Backouche (EHESS-CRH), Sarah Gensburger (CNRS-ISP), Eric Le Bourhis (FMS-ISP), Constance Pâris de Bollardière (American University of Paris), Brian Schiff (American University of Paris)

Co-organized by:
The George and Irina Schaeffer Center for the Study of Genocide, Human Rights and Conflict Prevention, American University of Paris
Le Centre de Recherches Historiques, EHESS-CNRS
L'Institut de Sciences sociales du Politique, Université Paris Nanterre-ENS Paris Saclay-CNRS

The History of the Holocaust has taken a spatial turn, borrowing concepts and tools from geography. However, recent local and spatial studies deal almost exclusively with the killing areas, camps, and ghettos. They pay less attention to the “ordinary” western and southeastern European cities where persecution proceeded in a looser space. Anti-Jewish persecution invaded spaces of everyday life in European cities: public spaces, work places and private spaces such as homes. In this landscape not only Jews and agents of persecution appear but also their immediate residential environment: concierges, neighbors, nannies, landlords, property managers, sub-tenants, local administrations, etc.

This conference intends to bridge various perspectives and methods and focus on urban housing as a place for anti-Jewish persecution. We gather social scientists from various fields to confront various methods investigation and cases, in Reich cities but also in Western and Eastern European occupied cities. Inspired by the organizers’ current research on the Parisian case, the conference will deal with policies of seizure and reallocation of the apartments of the Jews in Paris, but will not be restricted to those questions.

 

Programme

Lieu

Jeudi 11 janvier

American University of Paris
6, rue du colonel Combes
75007 Paris

Vendredi 12 janvier

Shoah Memorial (Auditorium)
17, rue Geoffroy l’Asnier
75004 Paris

Lumières d’été なつのひかり

Lumières d’été なつのひかり

Vendredi 12 janvier 2018 de 17h-21h - Projection-débat

Présentation

Akihiro, réalisateur japonais, vient de Paris, où il vit, interviewer à Hiroshima des survivants de la bombe atomique. Profondément bouleversé par ces témoignages, il fait une pause et rencontre dans un parc une étrange jeune femme, Michiko, métaphore du processus mémoriel. Petit à petit, il se laisse porter par sa gaité et décide de la suivre pour un voyage improvisé à travers la ville, jusqu’à la mer.
 
En présence du réalisateur Jean-Gabriel Périot
avec
Florence Hachez-Leroy (Grhen- CRH, EHESS)
Nicolas Pinet (CRJ-CCJ, EHESS)
Sezin Topçu (CEMS-IMM, EHESS)
 

Entrée libre dans la limite des places disponibles
Contact: crj@ehess.fr

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

La sociologie de la ‘personne’

La sociologie de la ‘personne’

Lundi 15 janvier 2018 de 16h-19h - Les Rencontres du GEHM

Présentation

Avec au fond un regard critique de la société moderne, la sociologie de la « personne » s'installe dès le départ dans une perspective comparative qui se veut unifiante (il faut rappeler aux modernes le « roc humain » sur lequel se bâtit également leur propre société) mais qui encourt toujours le risque de perdre cette unité. La primauté accordée à l'« individu » ou à la « personne » devient dans ce cas stratégique : elle véhicule une certaine thèse au sein de la « comparaison radicale », à l'intérieur d'une tension entre radicaliser la différence ou reconstituer l'identité. On peut notamment distinguer quatre types de thèses : 1) les modernes sont les seuls individus, car l'individualisation, qui a pour origine et effet un type singulier de société, n'est pas à la portée de tous. 2) Les modernes sont les seuls individus mais ne sont pas que des individus, car l'individualisation étant nécessairement désocialisante doit toujours se combiner avec d'autres principes que les modernes partagent avec les traditionnels. 3) Moderne ou pas, nous sommes tous des personnes, car l'élaboration de la personne s'ensuit directement des exigences fondamentales de toute vie sociale. 4) Moderne ou pas, nous sommes tous des individus, car l'individuation est d'abord l'aboutissement d'une opération mentale de tout homme avant de servir à structurer la société. Jing Xie, professeure invitée de l'EHESS par Bruno Karsenti,  interviendra donc sur les différentes « stratégies » au sein de la sociologie de la « personne », dans la tradition française, de Durkheim au structuralisme, en élargissant ses réflexions récentes sur le cas de la Chine - Pablo Blistein en sera le discutant.

Xie Jing enseigne à la faculté de philosophie de l'université Fudan à Shanghaï. Elle est membre associée du LIER (EHESS/CNRS, Paris). Elle a fait une thèse à l’EHESS de Paris sous la direction de Vincent Descombes sur la philosophie sociale holiste en France. Ses domaines de spécialité comprennent : la philosophie sociale, l’histoire conceptuelle de la sociologie française et de l’anthropologie structurale, les théories de la modernité.

 

Lieu

EHESS (Salle A04_47)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

De quoi témoigne le

De quoi témoigne le "roman sans fiction"? Javier Cercas et les savoirs de la littérature dans l'Espagne contemporaine (2001-2017)

Vendredi 26 janvier de 11h-13h - Conférence

Présentation

Le Groupe d'études ibériques (GEI-CRH) et le séminaire "Savoirs du témoignage"
ont le plaisir de vous annoncer l'intervention d'Agnès Delage (Université d'Aix-Marseille) sur le thème : De quoi témoigne le "roman sans fiction"? Javier Cercas et les savoirs de la littérature dans l'Espagne contemporaine (2001-2017)
 
Javier Cercas est professeur de littérature à Gérone et écrivain.
En 2001, il publie Les soldats de Salamine, "récit réel" dont le franc succès lui vaudra d'être traduit dans de nombreux pays, dont la France en 2002, et d'être adapté au cinéma par David Trueba. Le livre porte sur la guerre civile espagnole et plus particulièrement sur l'exécution manquée, le 30 Janvier 1939, d'un intellectuel fondateur de la Phalange : Rafael Sanchez Mazas.

Il est l'auteur de quatre romans, de plusieurs recueils de chroniques, et de récits. Actes Sud a publié "Les Soldats de Salamine" (2002), "A petites foulées" (2004) et "A la vitesse de la lumière" (2006).
Il remporte le prestigieux Prix Méditerranée étranger en 2014 pour cinquième roman, "Les lois de la frontière" (2014) qui remporte le prestigieux prix Méditerranée étranger et le prix du Livre européen - catégorie fiction.
Son œuvre est traduite dans plus de vingt langues.

Lieu

EHESS (Salle 2)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Littérature, histoire. Lectures médiévales croisées

Littérature, histoire. Lectures médiévales croisées

Vendredi 26 janvier 2018 de 13h à 16h - Rencontres

Présentation

Les frontières entre la littérature et l’histoire sont poreuses au Moyen Âge, suscitant maints questionnements sur l’écriture de l’histoire : ceux que se posent aujourd’hui les médiévistes littéraires et historiens — entretenus et ravivés par la vogue des romans se colletant à l’histoire —, ceux que se posaient, plus ou moins diffusément, les médiévaux eux-mêmes. La nature des sources, textes « littéraires », archives et chartes, et le canevas du récit, ou sa poétique, induisent en effet le rapprochement des deux disciplines. Mais la littérature comme l’histoire supposent des méthodes d’approche fort différentes et parfois conflictuelles. L’historien s’approprie les textes littéraires pour aborder l’objet envisagé ; le littéraire s’efforce de débusquer une saisie du réel dans les textes où l’histoire côtoie la fiction, laquelle introduit toujours « un surcroît de rationalité » (Jacques Rancière, Les Bords de la fiction, 2017).

L’objectif de ces rencontres, conçues comme des ateliers, est de soumettre des textes médiévaux et des « genres » circonscrits à la double lecture d’historiens et de littéraires, afin de mettre en évidence la singularité, mais aussi la nécessaire complémentarité des deux disciplines.

  • Vendredi 26 janvier 2018

Sylvain Piron (EHESS), Antonio Montefusco (Università Ca' Foscari de Venise) : « Autour de Dante : la question de la poésie italienne »

  • Vendredi 18 mai 2018

Pierre Chastang (Versailles Saint Quentin en Yvelines), Éléonore Andrieu (Université de Toulouse le Mirail) : « Autour de Guilhem/Guillaume d'Orange : écritures, textes, documents »

Contacts :

Lieu

Université Paris Sorbonne Nouvelle
Salle de l’École doctorale de Littérature française et comparée
(Salle Max Milner, escalier C, 2e étage)
17, rue de la Sorbonne
75005 Paris

http://www.univ-paris3.fr/cema

Du tesson aux archives du Web. Sources et traitement des sources en histoire économique

Du tesson aux archives du Web. Sources et traitement des sources en histoire économique

Jeudi 8 février 2018 de 9h-18h - Journée d'étude

Présentation

Le champ disciplinaire de l’histoire économique est traversé par des approches et des méthodologies qui varient selon les objets et les périodes étudiées, de l’Antiquité à nos jours. A travers une journée d’études consacrée aux sources et au traitement des sources, le groupe d’histoire économique du CRH (GrHEco) souhaite faire découvrir ou redécouvrir différents types de sources exploitées et développer des réflexions sur leur traitement, leur croisement et leur interprétation par les historiens. Hormis les archives écrites sur lesquelles que les historiens se penchent depuis longtemps, les objets, les témoignages oraux, les archives du Web feront l’objet de communications spécifiques de la part de chercheurs du CRH et d’autres laboratoires.


Programme

 

Lieu

EHESS (Salle M. & D. Lombard)
96, boulevard Raspail
75006 Paris

"Parler des drogues sous un jour favorable". Contraintes légales et politiques

Jeudi 8 février 2018 de 17h-20h - Demi-journée d'étude

Présentation

 

 

L’article L3421-4 du Code de la santé publique dispose que la présentation sous un jour favorable de l’usage illicite de stupéfiants est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Conçue pour décourager le prosélytisme du consommateur de drogues, cette incrimination a un spectre d’action qui s’étend bien au-delà de ce simple cas de figure. C’est en effet l’ensemble des propos, publics et privés, de tout un chacun qui se trouve contraint par cette disposition législative. La loi pénale étant d’interprétation stricte, on peut se demander dans quelle mesure l’article L3421-4 du Code de la santé publique s’oppose à la description objective de tous les effets, y compris hédoniques et thérapeutiques des drogues classées illicites. En l’absence de réponse jurisprudentielle précise, l’interdit symbolique demeure. Quels en sont aujourd’hui les effets dans l’ordre des discours scientifique, politique et médical ?

Renaud Colson est maître de conférences à la faculté de droit et des sciences politiques de l’université de Nantes et honorary lecturer à l’université de Cardiff. Il a été accueilli en qualité de British Academy visiting fellow à l’université de Cardiff en 2008, de Marie Curie fellow à l’Institut universitaire européen (Florence) de 2011 à 2013, et de visiting scholar à l’Institut d’étude avancée de l’université Jawaharlal Nehru (New Delhi) en 2016. Renaud Colson a travaillé sur des sujets variés (droit processuel, droit pénal européen, criminologie...). Il a récemment dirigé deux ouvrages collectifs consacrés aux politiques des drogues : Les drogues face au droit (PUF, 2015) et European Drug Policies: The Ways of Reform (Routledge, 2017).

Ivana Obradovic est sociologue, spécialisée dans l’analyse des politiques publiques liées aux drogues, en particulier dans le champ pénal. Elle est directrice adjointe de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et chercheure associée au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Elle a enseigné à l’Université de Picardie Jules-Verne et à Sciences Po Paris. Ses travaux les plus récents portent sur la comparaison internationale des politiques menées à l’égard du cannabis, avec un intérêt particulier pour les initiatives de régulation menées aux Etats-Unis, en Uruguay et au Canada.

Didier Jayle. Ancien président (2002-2007) de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Didier Jayle est professeur d’addictologie au Conservatoire National des Arts et Métiers (Cnam) et médecin dans le service d’immunologie de l’Hôpital Européen Georges-Pompidou. Il est aussi directeur de la publication de vih.org et de la revue Swaps.

William Lowenstein est spécialiste en Médecine interne et addictologue. Auteur de nombreux livres sur les drogues et les dépendances, il a écrit plus de 60 publications médicales à impact factor. Il est président de SOS Addictions depuis janvier 2002. Président du Groupe T2R -Addictologie à la DGS / Ministère de la Santé. Co-Auteur avec le Dr L. Karila de Tous addicts. Et après ?, Paris, Flammarion, 2017.

 

 

 

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Du harcèlement sexuel au travail à #BalanceTonPorc

Du harcèlement sexuel au travail à #BalanceTonPorc

9 et 10 février 2018 - Journée d'étude

Présentation

Journées d’études bilingues organisées par Marcela Iacub (CNRS-CRH) et Lissa Lincoln (AUP) avec la collaboration d’Anna Breteau

Le mouvement « #BalanceTonPorc » dont la puissance ne cesse d’étonner est à ce jour rétif à toute interprétation et ne semble pouvoir être approprié par aucune force politique. La justice est incapable de le contenir, les médias de le traduire. Par ailleurs, aucune association féministe, syndicat ou parti n’est en mesure de le représenter, d’incarner sa force, de parler en son nom. Si l’on peut affirmer ce que « #BalanceTonPorc » n’est pas, on peut tout au moins convenir qu’il s’agit d’un mouvement punitif qui puise sa force dans les actions entamées à l’encontre de certaines stars du spectacle et de la politique. Or ce que les femmes dénoncent ici, c’est une domination sexuelle structurelle qui est devenue anachronique, incompatible avec le pouvoir réel -social, économique, politique et culturel -qu’elles ont acquis depuis plusieurs années. C’est de cette contradiction que « #BalanceTonPorc » est le symptôme.

 

Programme

Vendredi 9 février de 14h-19h

14h00 à 15h00 : #BalanceTonPorc dans les médias et dans les réseaux sociaux

  • Félix Tréguer (CNRS) : Twitter et la révolte des femmes
  • Anna Breteau (Lepoint.fr) : Les réactions de la presse écrite et des médias audiovisuels
  • Cécile Daumas (Libération) : #BalanceTonPorc à Libération

15h-16h : Discussion puis pause

16h-16h45 : De #BalanceTonPorc à #MeToo

  • Anne Edelstam (Opulens) : La révolte des femmes en Suède
  • Sanae Alouazen (AUP) : #MeToo aux États-Unis

16h45-17h30 : Discussion puis pause

17h30-18h30 : Cinéma et violences sexuelles

  • Marie Regan (AUP) : Le cinéma américain et #MeToo
  • Léa Forestier (Barreau de Paris) : La violence sexuelle dans le cinéma français

18h30-19h : Discussion et conclusion

 

Samedi 10 février de 9h-12h30

9h-9h45 : La métaphore du porc

  • Pierre Olivier Dittmar (CRH - EHESS) : Pourquoi le porc de #BalanceTonPorc ?
  • Misgav Har Peled (IIAC - EHESS) : Le porc dans les luttes féministes américaines

9h45-10h30 : Discussion puis pause

10h30-12h : Le symptôme #BalanceTonPorc

  • Hervé La Bras (EHESS) : Le pouvoir social des femmes
  • Janine Mossuz-Lavau (CNRS) : Que nous dit #BalanceTonPorc sur l’évolution des mœurs ?
  • Marcela Iacub (CNRS - CRH) : De quoi #BalanceTonPorc est-il le symptôme ?

12h-12h30 : Discussion et conclusion

 

Lieu

EHESS(Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Joseph Wulf : Un historien juif polonais en RFA  Savoir du témoin, engagement de l’historien, écriture de l’histoire

Joseph Wulf : Un historien juif polonais en RFA Savoir du témoin, engagement de l’historien, écriture de l’histoire

Vendredi 16 février 2018 de 9h-18h - Journée d'étude internationale

Présentation

Une journée d’études internationale du projet franco-allemand (ANR/DFG) PREMEC (Premiers modes d’écriture de la Shoah), le 16 février 2018

Survivant de la Shoah en Pologne, Joseph Wulf (1912-1974) est l'un de ces premiers historiens de la Catastrophe dont l’œuvre demeure trop méconnue. 

Après avoir été membre de la Commission historique juive de Cracovie (1944-47), il émigra à Paris puis s’installa en RFA en 1952, où il vécut jusqu’à son suicide en 1974. À travers la publication d’anthologies de documents, il tenta de confronter la société ouest-allemande aux crimes perpétrés sous le régime nazi. Son œuvre a bénéficié ces dernières années d’un regain d’attention en Allemagne, où elle est considérée aujourd’hui comme pionnière au sein de l’historiographie de la Shoah, à la fois par son « style documentaire » (N. Berg) et par sa dimension testimoniale (B. Breysach). Cette rencontre permettra approfondir la connaissance de l’itinéraire et de l’œuvre polymorphe de Wulf, en prenant en compte sa formation littéraire, son parcours de survie et d’exil, son multilinguisme, ainsi que les différentes formes de son engagement historiographique et politique.

Programme

 

Lieu

Académie polonaise des sciences à Paris
74, rue Lauriston
75016 Paris
 

Hommage à Emmanuel Le Roy Ladurie

Hommage à Emmanuel Le Roy Ladurie

Mardi 13 février 2018 de 15h-17h - Séance d'hommage

Présentation

Le Centre de Recherches Historiques a le plaisir de vous inviter à une séance en hommage à Emmanuel Le Roy Ladurie. Cette séance est organisée à l’occasion de la publication de la biographie de l’historien, Emmanuel Le Roy Ladurie. Une vie face à l'histoire, écrite par Stefan Lemny (BnF),et publiée par les Editions Hermann.

Résumé du livre :

«  Historien de haut vol  », «  magicien de l’histoire  », «  historien total  »  : peu d’historiens ont inspiré autant de superlatifs qu’Emmanuel Le  Roy Ladurie. Né en 1929, auteur d’ouvrages tels que Paysans de Languedoc (1966), Histoire du climat depuis l’an mil (1967) et Montaillou, village occitan (1975), il a marqué de sa pensée et de sa plume l’historiographie de la deuxième moitié du XXe  siècle, qui a vu naître des courants novateurs comme l’histoire des Annales, l’histoire quantitative ou l’histoire du climat.
Toutefois, si l’œuvre d’Emmanuel Le  Roy Ladurie est décisive, elle n’explique pas toute seule sa renommée exceptionnelle. Le rôle majeur qu’il a joué dans le développement de plusieurs institutions prestigieuses –  l’EHESS, le Collège de France, la BnF, l’Institut de France  – n’y a pas moins contribué. On pourrait ajouter la place inégalable qu’il a occupée sur la scène médiatique et ses prises de position dans les débats de société, notamment en faveur des droits de l’homme dans le années  70 et  80, au plus fort du totalitarisme communiste.
Cette biographie est la première à faire revivre la personnalité de l’historien dans toute sa complexité, à partir de fonds d’archives inédits. Au-delà de l’historiographie, cet ouvrage permet d’explorer la vie intellectuelle des soixante dernières années dont Emmanuel Le  Roy Ladurie fut un incontournable acteur et un précieux témoin.

 

Programme

  • Alain Guery
    Une ethnographie historique de la société française, XIVe-XVIIIe siècle
  • Stefan Lemny
    Les défis de la biographie d’un historien
  • Emmanuel Le Roy Ladurie
    Témoignage d’un ancien directeur du CRH

La séance sera animée par Fanny Cosandey, Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux.

 

Lieu

EHESS (Salle M. & D. Lombard)
96,boulevard Raspail
75006 Paris

Monopolising the Common Good  Commercial Lobbying and Political Economy in Europe, ca. 1650–1850

Monopolising the Common Good Commercial Lobbying and Political Economy in Europe, ca. 1650–1850

8 et 9 mars 2018 - Colloque

Présentation

Organisateurs : Moritz Isenmann (Universität zu Köln),  Philippe Minard (Université Paris 8-IDHE.S / EHESS-CRH)

Cette rencontre a pour but d’analyser le développement et les modalités du lobbying commercial dans l’Europe moderne, au sens large, dès lors que les États ont été amenés à mettre en œuvre de façon active des politiques économiques, que les intérêts marchands et manufacturiers ont tenté d’influencer ou d’infléchir à leur profit.

On étudiera les formes d’organisation que se sont donné ces groupes d’intérêt, leurs relations avec les États et les diverses autorités politiques, ainsi que les discours et la rhétorique mobilisée. On portera une attention particulière à la manière dont la rhétorique du bien commun est récupérée, à une époque où s’affirme une sphère publique et une certaine forme d’opinion publique, qu’il s’agit de rallier ou de séduire. Enfin, on verra dans quelle mesure l’économie politique qui se développe alors prend en compte l’existence des groupes de pression économiques.

Inscription obligatoire : event@dhi-paris.fr

 

Programme

 

Lieu

Institut historique allemand
8, rue du Parc-Royal
75003 Paris

En retrait/e. La solitude créatrice au prisme du genre

En retrait/e. La solitude créatrice au prisme du genre

Jeudi 8 mars 2018 de 9h-18h - Journée d'étude

Présentation

Journée d’étude du groupe Histoire du Genre-CRH (EHESS-CNRS), en collaboration avec le Wissenschaftskolleg (Berlin) et le Centre Marc Bloch (Berlin)

Organisatrices / Contact :
Xenia von Tippelskirch (Humboldt-Universität), xenia.vontippelskirch@hu-berlin.de ;
Audrey Lasserre (UCL, Louvain-la-Neuve), audrey.lasserre@uclouvain.be.

Inscription sur le site de l'IEA

De l’Antiquité à nos jours, les discours européens sur les pratiques de la retraite comme lieu de réflexion et de production religieuse, intellectuelle et artistique forment un ensemble complexe de représentations. La retraite implique en effet des formes variées : halte, attente, méditation, contemplation, pèlerinage, prière, isolement, ou même maladie. Qu’elle prenne la forme d’un désert, d’un jardin, d’une forteresse, d’un couvent, d’une cellule, d’un ermitage, d’une chambre de malade ou d’une chambre de travail, d’une métropole même (de manière exemplaire, Simón del desierto deBuñuel), la configuration réelle et imaginaire de la retraite est soumise à une constante métamorphose qui en fait aussi bien un environnement qu’un alter ego de la personne en retrait du monde. Dans la zone de tension entre passivité et abandon d’un coté, et activité, affirmation et subversion du statu quo social, de l’autre, la relation entre individu et société y est continuellement renégociée. La retraite peut tout autant signifier l’adaptation aux normes que le refus de l’autorité, ou que l’expérimentation de modèles de vie innovants.

On peut alors s’étonner que, dans le champ de l’histoire culturelle et de l’histoire des savoirs, les études sur les dispositifs, pratiques et normes de la retraite créatrice dans une perspective de genre fassent encore défaut. On y associe presque exclusivement des œuvres récentes (Virginia Woolf, A Room of One’s Own ; Christa Wolf, Sommerstück) en oubliant que ce phénomène connait une longue tradition en Europe, tradition qui ne compte pas seulement des poètes, philosophes, ermites et érudits (cf. Pétrarque, De vita solitaria), mais aussi des écrivaines, des érudites et des recluses (Hildegarde von Bingen, Christine de Pizan, Thérèse d’Ávila). Ces dernières revendiquent et expérimentent l’isolement comme lieu de paix, par le silence et la sécurité qu’elles y trouvent, mais aussi comme lieu de l’ascèse, de la productivité intellectuelle et spirituelle ; la vie en retrait peut aussi se faire geste de protestation, à la manière d’un engagement social et culturel. En retrait, ces créatrices sont confrontées à une tradition misogyne selon laquelle les femmes perturberaient le détachement, le recueillement et la concentration des ascètes (Antonius Eremita) ou des penseurs, en les transformant éventuellement en un tête à tête érotique (Abélard et Héloïse).

Nous voudrions donc ouvrir la réflexion autour du phénomène de l’isolement (volontaire et productif) dans une perspective de genre. Dans le cadre des études de genre, les questions de la retraite et de l’isolement ont rarement été considérées, bien qu’il semble évident que le renoncement au monde et l’isolement social mettent en question les représentations de genre (sexes et sexualités).

Il s’agira d’analyser les implications éthiques, sociales, politiques, religieuses, discursives, esthétiques, métaphoriques, topographiques, etc., dans une perspective diachronique et synchronique. Quels discours, objets d’art et théories de la retraite deviennent pertinent·es dans une perspective de genre ? De quelle manière des modèles religieux (orthodoxes ou bien dissidents) reprennent et transforment des formes post-séculaires de la retraite tout en modifiant aussi les discours qui s’y réfèrent ? Quelles ruptures, contradictions et transgressions deviennent observables dans la longue durée ? Quelles conceptions de la productivité et de l’engagement sont proposées ? Quand peut-on observer un recul transgressif par rapport aux traditions de retraite historiques ?

Il faudra également poser la question d’une forme de retraite qui se voudrait spécifiquement féminine ou masculine. Il s’agira par exemple d’éprouver pour l’Ancien régime l’hypothèse d’un isolement revendiqué – pour répondre à la domination masculine – comme forme privilégiée de l’engagement au féminin. Certain.es auteur.es se distancient pourtant explicitement d’un tel discours : il faudra alors vérifier le rôle qu’ils/elles donnent alors à la retraite, et la façon dont cette hypothèse structure des modèles de masculinité ou de transsexualité. Quels nouveaux objectifs se construisent ainsi ? Quels rôles de genre sont ainsi évoqués, mis en œuvre ou contournés ? Existe-t-il une topographie féminine de la retraite ? Enfin, le fait de parler et d’écrire à propos d’une retraite réelle ou envisagée peut-il mener vers des nouvelles formes de publication et d’expérience collective ?

Cette journée d’étude internationale et interdisciplinaire vise à emprunter ces pistes de recherche et à faire naître des collaborations autour du thème de la retraite. Le but sera de discuter les implications sociales, politiques et esthétiques de différentes pratiques et représentations de la retraite dans une perspective diachronique et systématique, et de confronter par l’analyse des phénomènes tout aussi historiques qu’actuels. Les organisatrices souhaitent ainsi créer un dispositif de dialogue scientifique entre jeunes chercheur/euses et chercheurs/euses expérimenté es autour du thème de la retraite créatrice dans une perspective de genre interdisciplinaire.

 

Programme

Lieu

Institut d'études avancées
Hôtel de Lauzun
17, quai d’Anjou
75004 Paris

Equité et gouvernement des territoires. Des métropoles aux périphéries

Equité et gouvernement des territoires. Des métropoles aux périphéries

Vendredi 23 mars 2018 de 9h30-17h30 - Journée d'étude

Présentation

Le séminaire Analyse et politique de la ville se poursuit autour des valeurs qui l’ont toujours animé depuis sa création à l’Université de Paris Nanterre (Laboratoire de Géographie Urbaine, Guy Burgel) : l’approche pluridisciplinaire des processus urbains, les comparaisons internationales, l’ouverture sur la société civile, les collectivités territoriales, les élus et les professionnels de la ville. En association avec la FMSH (Michel Wieviorka), l’EHESS (Marie-Vic Ozouf-Marignier) et le Comité d’Histoire des ministères de l’Ecologie et de l’Habitat (Patrick Février), nous nous interrogerons cette année sur la contradiction entre l’omniprésence du fait urbain dans la société et son opacité dans le débat public en trois sessions. La première session a été consacrée à La ville dans l’action politique : un demi-siècle d’expériences, la seconde sur Equité et gouvernement des territoires Des métropoles aux périphéries.

 

Programme

 

Lieu

EHESS (Salle du Conseil BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Les drogues sur prescription médicale

Les drogues sur prescription médicale

Jeudi 8 mars 2018 de 17h-20h - Demi-Journée d'étude

Présentation

Dès l’origine, les conventions internationales ont introduit une distinction essentielle entre les substances ayant des propriétés thérapeutiques et celles qui n’en ont pas et ce, indépendamment de leur dangerosité. Et il a été convenu que les drogues dangereuses ayant des applications médicales, la morphine par exemple, seraient prescrites par des médecins et délivrées par des pharmaciens. Sur cette base, chaque pays a mené sa propre politique. Des exemples français (Zoé Dubus) anglais et américains (Bertrand Lebeau) illustreront ce propos. Aujourd’hui de nombreuses substances classées comme drogues sont utilisées en médecine (Daniel Annequin) ou prescrites hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) (Philippe Grunberg).

Tandis qu’en 1926, la commission Rolleston jette les bases du « british system », des milliers de médecins américains sont incarcérés pour avoir prescrit des opiacés à des héroïnomanes. Quelques décennies plus tard, les programmes suisses de prescription d’héroïne et l’épidémie américaine d’overdoses aux opiacés sur prescription médicales ces dernières années, illustrent cette forme paradoxale de légalisation des « drogues » : la prescription.

  • Bertrand Lebeau, médecin, s’occupe de drogues et de toxicomanies depuis plus de 25 ans. Dans les années 90, il a été un activiste de la « réduction des risques ». Aujourd’hui, il milite pour une réforme des politiques de drogues.

  • Philippe Grunberg s’est installé comme généraliste il y a 33 ans. Et les problèmes psychiatriques et addictologiques ont occupé une grande partie de son activité. Conjuguer les demandes des patients, les données de la science et son expérience de praticien, les trois piliers de la décision partagée, a souvent relevé de la quadrature du cercle. A partir de quelques vignettes cliniques, il proposera une réflexion sur les prescriptions « hors AMM ». Du Temgesicau Baclofène, en passant par le Médiator, le Palfiumet le Dinintel (aujourd’hui disparus), l’oxycodone et les fentanyls (responsables de nombreux décès aux USA) il tentera d’évaluer le rapport bénéfice/risque de ces prescriptions.

  • Le Pr Daniel Annequin a créé et dirigé pendant 25 ans le Centre de la douleur et de la migraine de l’hôpital d'enfants Trousseau. Il possède une triple compétence de psychiatre, d'anesthésiste réanimateur et de médecin de la douleur. Il a été le responsable du second Programme national de lutte contre la douleur 2002-2005 au ministère de la Santé. A partir d’exemples portant sur les morphiniques, la kétamine, le protoxyde d'azote, la prégabaline, Daniel Annequin étudiera les potentialités addictives des médicaments de la douleur.

  • Zoé Dubus, doctorante en histoire à l'Université d'Aix-Marseille, auteure du mémoire de master : "La morphinée : représentations de la femme morphinomane dans le discours médical, 1870-1916". Sa recherche traite des transformations des pratiques médicales ainsi que des politiques de santé en lien avec l'utilisation de psychotropes en France, du XIXe siècle à nos jours. Elle s'attache à comprendre les relations qu’entretiennent la médecine et les médecins avec les produits modifiant la conscience et la sensibilité, conçus alternativement comme des médicaments innovants ou comme des toxiques.

Lieu

EHESS ( Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Les enjeux du prophétisme médiéval

Les enjeux du prophétisme médiéval

Vendredi 23 mars 2018 de 14h30-18h - Rencontre

Présentation

Rencontre autour de Gian Luca Potestà

La parution de la traduction française du dernier livre de Gian Luca Potestà, Le dernier messie. Prophétie et souveraineté au Moyen Âge (Belles-Lettres, 2018), issu de conférences que l’auteur avait prononcées à l’occasion d’une invitation à l’EHESS, fournit une bonne occasion d’engager une discussion collective sur le prophétisme médiéval, en le considérant dans toutes ses dimensions : ses ressorts théologiques, ses usages politiques, les formes littéraires de sa diffusion, en latin et en vernaculaire. Sur tous ces aspects, nous évoquerons l’ampleur du travail mené par Gian Luca Potestà et dans son sillage, les chantiers ouverts et les nouvelles perspectives de recherche.

En présence de l’auteur, avec la participation d’Alain Boureau, Michele Lodone, Antonio Montefusco et Sylvain Piron.

Cette rencontre est organisée dans le cadre du projet ERC BIFLOW (Bilingualism in Florentine and Tuscan Works, ca. 1260 – ca. 1416).

Contact : Sylvain Piron (sylvain.piron@ehess.fr)

 

Lieu

EHESS (Salle 8)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Approches historiennes de l’animal

Approches historiennes de l’animal

Vendredi 30 mars 2018 de 9h30-17h30 - Journée d'étude (fermée)

Cette journée d'étude "fermée" organisée par Pierre-Olivier Dittmar 'AHlOMA), Frédéric Graber (GRHEN), Fabien Locher (GRHEN), Perrine Mane (GAM) et Mickaêl Wilmart (GAM) est consacrée aux approches historiennes de l'animal. Que ce soit d'un point de vue d'histoire intellectuelle, culturelle ou environnementale, d’histoire sociale ou économique, d’histoire des normes, d'histoire du monde rural ou de la culture matérielle, que l'animal soit sauvage, de compagnie ou d'élevage, qu'il soit traité comme être ou comme ressource, nombre chercheurs du CRH traitent de la question animale sans en faire un axe majeur de leur recherche.

 

Programme

9h30-12h30

L’animal médiéval entre symboliques et pratiques

  • Marie Anne POLO DE BEAULIEU, L'abeille entre regard scientifique et instrumentalisation pastorale. Le cas du Bien universel fondé sur les abeilles de Thomas de Cantimpré  (XIIIe s.)

  • Danièle ALEXANDRE-BIDON, La culture matérielle de l'animal médiéval : logement, vaisselle, habits

L’animal et l’histoire rurale

  • Mickaël WILMART, Santé animale et élevage au Moyen Âge

  • Jawad DAHEUR, Le paysan galicien et son bétail : des destins liés dans un écosystème fragilisé (fin XIXe - début XXe siècle)

L’animal comme ressource

  • Perrine MANE, Différentes techniques d'abattage du porc à travers l'iconographie médiévale

  • Sandrine ROBERT, Les chasse-marée et la route du poisson : réduire la distance pour approvisionner Paris du XIIIe au XVIIIe siècle

  • Fabien LOCHER, Le poisson, l'homme et la machine : écrire l'histoire de la pêche industrielle, une enquête en cours

  • Sophie DESROSIERS, La sauvagerie du ver à soie

14h-17h30

La ville et ses animaux

  • Arlette FARGE, Paris au XVIIIe siècle : une foule animale au milieu de la foule. Aspects sociaux et économiques

  • Thomas LE ROUX, Les vacheries parisiennes à l’époque moderne

  • Raphaël MORERA, Les oiseaux de compagnie à Paris à l’époque moderne

  • Frédéric GRABER, Animaux dans la ville et alimentation en eau (France, XIXe siècle)

Penser l’animal

  • Ron NAIWELD, L’animal dans la législation rabbinique

  • Pierre-Olivier DITTMAR, Il n’y a pas d’animal au Moyen Âge

  • Alessandro STELLA, Les humains se droguent, les animaux aussi

  • Marcela IACUB, Jack London et la domestication du chien

Lieu

EHESS (Salle A04_47)
54, boulevard Raspail
75006 Paris
 

Drogues et Politiques dans les Amériques. De la « guerre à la drogue » à la régulation de la production, du commerce et des usages des psychotropes

Drogues et Politiques dans les Amériques. De la « guerre à la drogue » à la régulation de la production, du commerce et des usages des psychotropes

11-13 avril 2018 - Colloque international

Présentation

Depuis quelques années, le continent américain connaît une effervescence de réformes législatives et d’expérimentations innovantes en matière de politiques publiques des drogues. Longtemps inscrites dans une stratégie de guerre –  qui a été promue, financée et armée par les États-Unis depuis les années 1970 – ces « nouvelles » politiques intègrent de dispositifs expérimentaux, tant au niveau de l’encadrement des usages, comme à celui de la régulation de la production et du commerce des stupéfiants.

Ce colloque a pour vocation d’interroger ce temps présent, tout en ancrant son analyse dans son histoire. Du Canada à l’Argentine, en passant par le Mexique, la Colombie ou le Brésil, nous allons explorer les modalités et les effets de la mise en place des régimes prohibitionnistes, les inégalités et les violences qui traversent les politiques des drogues – qu’elles soient vielles ou nouvelles – et les contradictions et les possibilités ouvertes par les alternatives à la prohibition. De quoi alimenter la réflexion et le débat aussi en France, à la traine dans la réforme tant comparée aux Amériques qu’aux autres pays européens.

Comité organisateur : Mariana Broglia de Moura (TEPSIS/CMH-EHESS), Chiara Calzolaio (IRIS-EHESS), AnnCoppel (Présidente AFR), Sabine Guez (IRIS-EHESS), Edgardo Manero (Mondes Américains, CNRS-EHESS) et Alessandro Stella (CRH, CNRS-EHESS)

Avec le soutien de : Centre national de la recherche scientifique (CNRS), École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Centre de recherches historiques (CRH), Centre Maurice Halbwachs (CMH), Fondation Argentine - Cité Internationale Universitaire de Paris, Institut de Recherches Interdisciplinaires sur les enjeux Sociaux (IRIS), Mondes Américains, Institut des Amériques (IdA) et  Maison de l’Amérique latine (MAL).

Contacts :
vuckovic@ehess.fr
droguespolitiques2018@gmail.com

 

Programme

Résumés des interventions

 

Lieux

Mercredi 11 avril de 9h à 18h

Maison de l'Argentine
27A, boulevard Jourdan
75014 Paris

Jeudi 12 avril de 9h à 18h

Maison de l'Argentine
27A, boulevard Jourdan
75014 Paris

Vendredi 13 avril de 9h à 18h

Maison de l'Amérique Latine
217, boulevard Saint-Germain
75007 Paris
 

Les archives de l’histoire sociale du monde ibérique (XVIe-XIXe siècles). Localiser, exploiter et critiquer les sources

Les archives de l’histoire sociale du monde ibérique (XVIe-XIXe siècles). Localiser, exploiter et critiquer les sources

Jeudi 12 avril 2018 de 9h-15h - Journée d'étude

Présentation

Baptiste Bonnefoy et Sébastien Malaprade (GEI) organisent une journée de formation consacrée à l’usage et à l’analyse des sources du monde ibérique. Informés des attentes de certains étudiants, évoquant des difficultés à rassembler et exploiter des ressources dispersées entre plusieurs pays, les organisateurs conçoivent cet atelier comme une séance de travail pratique sur ces sources, et comme un lieu de rencontre qui puisse fédérer les étudiants des sociétés hispaniques résidant en région parisienne.
Dans le sillage des propositions d’une nouvelle histoire sociale régénérée par la place accordée aux individus et à leurs réseaux, nous aimerions ouvrir un espace de dialogue sur la manière dont les fonds d’archives permettent de reconstituer des trajectoires d’individus, de familles, et plus largement de groupes sociaux.

Cette journée d’étude aura comme objectif de construire une boîte à outils « clé en main » pour les jeunes chercheurs. Quelles traces sont susceptibles de laisser les acteurs au cours de leurs existences ? Quelles institutions produisent ces documents ? Comment sont-ils organisés et classés ? Comment les localiser ? Où la numérisation permet-elle d’épargner de longs et coûteux déplacements ?
Ce panorama des ressources disponibles permettra de relever les continuités et les ruptures dans la fabrique des documents au sein de l’espace monarchique. Cette présentation doit par ailleurs encourager les étudiants à pratiquer la comparaison et à décloisonner des territoires souvent réduits aux frontières politiques contemporaines, l’organisation actuelle des fonds rendant souvent illisibles des dynamiques politiques et sociales anciennes.

Les interventions seront l’occasion d’une réflexion sur la valeur épistémologique de plusieurs types de documents : 1. Les registres paroissiaux, 2. Les actes notariés, 3. Les sources judiciaires et de l’Inquisition, 4. Les sources nobiliaires conservées dans des institutions privées. À l’appui d’exemples décryptés à plusieurs voix, les intervenants présenteront une réflexion critique sur la valeur, l’usage et les potentialités des sources.

Inscription obligatoire auprès de :

Sébastien Malaprade : smalaprade@hotmail.com
Baptiste Bonnefoy : basptiste.bonnefoy1@gmail.com

 

Programme

Lieu

EHESS (Salle AS1_24)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

La réception de »Mein Kampf« en France

La réception de »Mein Kampf« en France

Lundi 23 avril 2018 de 14h-18h30 - Demi-journée d'étude

Présentation

Le livre d’Adolf Hitler, Mein Kampf, publié il y a bientôt cent ans, ressurgit régulièrement dans l’actualité française. Instrumentalisé, utilisé, fantasmé, le texte est aussi souvent évoqué qu’il est mal connu. Les chercheurs savent très peu de choses de sa traduction et de sa réception en France. Cette rencontre scientifique, organisée par David Gallo (HHS) et par Nicolas Patin (Université Bordeaux Montaigne), avec le soutien du LabEx Tepsis, vise donc à éclairer certaines de ces zones d’ombre, en s’intéressant à la circulation du texte dans les années 1930 et en se penchant, pour la première fois, sur la trajectoire judiciaire du texte, notamment du point de vue du droit d’auteur, entre le procès de 1934 et celui de1979. Avec la nouvelle édition scientifique allemande disponible depuis 2016 et une édition française en préparation, connaître avec précision la trajectoire du texte permet de lui faire perdre la charge fantasmatique que les nazis lui ont largement conféré.

 

Programme

Lieu

Deutsches Historisches Institut Paris
Hôtel Duret-de-Chevry
8 rue du Parc-Royal
75003 Paris

Régulations économiques et sociales au XXe siècle

Régulations économiques et sociales au XXe siècle

Mercredi 4 avril 2018 de 9h-19h - Journée d'étude

Présentation

Le XXe siècle a été celui de la régulation économique et sociale de très grande ampleur, à l’échelle tant nationale que transnationale. Cette journée d’étude, organisée par Paul-André Rosental (Sciences Po-ESOPP), en abordera des aspects centraux (consommation, niveau de vie, protection sociale) dans un cadre comparatif entre Europe, États-Unis et Japon. Elle ne se contentera pas d’observer les modalités macropolitiques et macroéconomiques de cette régulation, qui entendait ainsi apaiser voire neutraliser les tensions pour ne pas dire les luttes de classes et de groupes sociaux. Elle en abordera également les dimensions  anthropologiques, à savoir la volonté de façonner les comportements individuels, les normes morales, tout en fabriquant une hiérarchie sociale et des équilibres générationnels négociés comme politiquement acceptables.

contact : esopp@ehess.fr

 

Programme

 

Matin 9h-13h
Salaire minimum et précarité, du plein emploi au chômage de masse

Paul-André Rosental et Bernard Thomann (Inalco et Esopp)
La notion de « régime de précarité » en France et au Japon à l’épreuve des Trente Glorieuses

Jérôme Gautié (Université de Paris 1)
Salaire minimum et marché du travail à bas salaire en France depuis les années 1970

 

Après-midi 15h-19h
Anthropologie du marché, de la protection sociale et de la consommation

Paul Schor (Université Paris-Diderot)
Home Economics
et ciblage des minorités dans les États-Unis du premier XXe siècle.

Florence Weber (École Normale Supérieure)
Marcel Mauss, la protection sociale et le retour de la pauvreté

 

 

Lieu

EHESS (Salle 8)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

The Collapse of the Left in Europe, André Burguière

The Collapse of the Left in Europe, André Burguière

Jeudi 19 avril 2018 - Conférence

La table ronde avec André Burguière a eu lieu le 19 avril 2018 à l’Institut Européen de Florence, invité par Laura Lee Downs.

Nul peut s’en douter que la Gauche est en crise aujourd’hui en Europe. Mais quels sont les racines historiques de cette crise, et comment peut-on historiciser ses différentes dimensions ? Crise de légitimité, crise autour des politiques sociales, crise autour des politiques culturelles. Auteur d’un livre important à ce sujet - La gauche va-t-elle disparaître ?-  André Burguière débat de la crise actuelle avec trois spécialistes de l’histoire contemporaine de Europe de l’Est, de l’Europe de l’Ouest et de la Méditerranée.

En savoir plus : https://www.youtube.com/watch?v=1xevej9DuE4

Lumières atlantiques/Révolutions atlantiques : Histoires et historiographies

Lumières atlantiques/Révolutions atlantiques : Histoires et historiographies

Mardi 5 juin 2018 de 10h-18h - Journée d'étude

Présentation

Journée d'étude organisée par Nathan Perl-Rosenthal (résident 2017-2018 de l'IEA de Paris) et Antoine Lilti (EHESS)

Les relations entre les Lumières et les Révolutions de la fin du XVIIIe siècle sont une très ancienne question historiographique. Depuis les années 2000, les débats ont été relancés par de nouveaux travaux, alimentés par les perspectives transnationales et surtout par le développement de l’histoire atlantique. Si l’historiographie des Lumières est de plus en plus transnationale, articulée à l’histoire impériale, à la question du commerce mondial et de l’esclavage, l’étude des Révolutions reste souvent enfermée dans des perspectives nationales. Cette journée d’étude proposera des réflexions et des échanges, sous la forme de tables rondes et de débats, permettant de réfléchir à l’état du champ historiographique, en croisant les approches méthodologiques et les études de cas.

Inscription obligatoire : https://www.paris-iea.fr/fr/evenements/lumieres-atlantiques-revolutions-atlantiques-histoires-et-historiographies

 

Programme

10h00 - 12h00   Table ronde "historiographies"
Antoine Lilti (EHESS); William Max Nelson (U. Toronto); Pierre Serna (IHRF/IHMC/Paris I); Tom Stammers (Durham)

13h30 - 15h30   Table ronde "histoires"
Francisco Ortega (U. Nacional de Colombia); Clyde Plumauzille (LabEx EHNE); Anne Simonin (EHESS); Charles Walton (Warwick)

16h00 - 18h00   Débat autour de David Bell, "The Atlantic Revolutions"
(texte précirculé: pour avoir accès contacter Nathan Perl-Rosenthal)

 

Lieu

Institut d'Etudes Avancées
Hôtel de Lauzun
17 quai d'Anjou
75004 Paris
 

Disettes Rhétoriques, savoirs et régulations de la pénurie (XVIIe-XIXe siècle)

Disettes Rhétoriques, savoirs et régulations de la pénurie (XVIIe-XIXe siècle)

Jeudi 28 juin 2018 de 9h-18h - Colloque

Présentation

Longtemps associé dans l’historiographie à la seule question des grains, le terme « disette » apparaît doté d’un champ d’application beaucoup plus vaste dans les sources de l’Ancien Régime et de la période postrévolutionnaire. Il s’étend en effet bien au-delà du seul domaine frumentaire, ou même alimentaire, pour englober une large gamme de situations caractérisées par la rareté momentanée, ou la raréfaction en cours, d’une « ressource » – qu’il s’agisse de matières premières d’origine naturelle (« disette de bois », « disette d’or », « disette d’eau », « disette de gibier », « disette de poisson », etc.), de produits agricoles et manufacturés (« disette de fourrage », « disette d’engrais », « disette de laine », « disette de monnaie », etc.) ou encore de catégories de la population (« disette d’ouvriers », « disette de marins », « disette de nourrices », « disettes de prêtres », etc.).

La diversité des emplois du mot « disette » invite ainsi à opérer des rapprochements entre des objets de recherche assez éloignés les uns des autres, et c’est la raison pour laquelle cette journée d’études se veut d’abord un lieu de dialogue, à partir de la question transversale de la pénurie, entre des historiennes et des historiens s’inscrivant dans des champs historiographiques distincts, allant de l’histoire environnementale à l’histoire économique, en passant par l’histoire du travail et l’histoire des sciences et des techniques. Proposant de décloisonner l’étude des phénomènes (réels ou supposés) de rareté des hommes et des choses pour les envisager de manière globale, cette rencontre visera à faire ressortir à la fois les spécificités propres et les caractéristiques communes aux différents cas de disette présentés.


Comité d'organisationRomain Grancher (LabEx HASTEC/EHESS, CAK), Alice Ingold (EHESS, CRH) et Marie Thébaud-Sorger (CNRS, CAK/Maison française d’Oxford).


Programme

 

Lieu

Centre Alexandre Koyré (Salle de sémianire, 5e étage)
27, rue Damesne
75013 Päris


Ville et jeux Olympiques : effets sociaux et conséquences urbanistiques

Ville et jeux Olympiques : effets sociaux et conséquences urbanistiques

Vendredi 1er juin 2018 - Journée d'étude

Présentation

Le séminaire Analyse et politique de la ville se poursuit autour des valeurs qui l’ont toujours animé depuis sa création à l’Université de Paris Nanterre (Laboratoire de Géographie Urbaine, Guy Burgel) : l’approche pluridisciplinaire des processus urbains, les comparaisons internationales, l’ouverture sur la société civile, les collectivités territoriales, les élus et les professionnels de la ville. En association avec la FMSH (Michel Wieviorka), l’EHESS (Marie-Vic Ozouf-Marignier) et le Comité d’Histoire des ministères de l’Ecologie et de l’Habitat (Patrick Février), nous nous interrogerons cette année sur la contradiction entre l’omniprésence du fait urbain dans la société et son opacité dans le débat public en trois sessions. La première session a été consacrée à La ville dans l’action politique : un demi-siècle d’expériences, la seconde sur Equité et gouvernement des territoires Des métropoles aux périphéries. La troisième portera sur Ville et jeux Olympiques : effets sociaux et conséquences urbanistiques.

Lieu

EHESS (Salle BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

1968-2018 : c’est pour quand la libération des usagers de « drogues » ?

1968-2018 : c’est pour quand la libération des usagers de « drogues » ?

Jeudi 14 juin 2018 de 17h-20h - Demi-journée d'étude

Présentation

Comité d'organisation : Mariana Broglia de Moura (anthropologue, doctorante à l’EHESS), Renaud Colson (juriste, MC à l’Université de Nantes), Anne Coppel (sociologue, présidente honoraire d’ASUD), Bertrand Lebeau (médecin addictologue), Julia Monge (anthropologue, doctorante à l’EHESS), Fabrice Olivet (directeur de l’Auto Support des Usagers de Drogues, ASUD), Alessandro Stella (historien, directeur de recherche au CNRS-CRH)

Le mouvement politique, social et culturel, qu’on a appelé le 68 (irréductible au seul mai français et aux luttes des étudiants) a débouché dans les années suivantes sur des conquêtes majeures pour les acteurs de ce mouvement multiforme. Les ouvriers ont obtenu des hausses de salaire, des meilleures conditions de travail, des droits syndicaux. Les pacifistes et opposants au service militaire ont obtenu la fin de la conscription obligatoire. Les féministes ont obtenu le droit au divorce, à la contraception et à l’avortement, et la liberté de vivre sans une tutelle masculine. Les homosexuels ont obtenu le droit au mariage, le droit à l’adoption et à la procréation assistée (pour les couples lesbiennes …).

Parmi tous les acteurs de ce mouvement revendiquant tout simplement des droits humains, de la reconnaissance, du respect, l’ouverture à une autre vision de la société et des individus, il reste aujourd’hui des grands oubliés, les « drogués », qui partagent cette dénégation avec les « fous » et les « taulards ». Or, par-delà l’étiquette infâmante, l’usage de substance psychotropes classées prohibées (sensiblement les mêmes que celles consommées légalement sur prescription médicale, et donc autorisées) concerne des millions de personnes en France, des centaines de millions dans le monde. Une consommation de masse qui s’est répandue comme une trainée de poudre, véhiculée par la génération de 68.

Le mouvement hippy, underground, des fils des fleurs, spontanéistes et situationnistes s’abreuvait des nouvelles substances psychotropes ramenées d’Orient (cannabis, héroïne) ou d’Occident (cocaïne, plantes psychédéliques) par des voyageurs partis à la découverte de nouveaux horizons. Ce mouvement a introduit et rapidement massifié la consommation de substances psychotropes parmi les populations occidentales, jusque-là « mono-droguées » au seul alcool.

Cinquante ans après 68, nous savons aujourd’hui que « la guerre à la drogue », judiciarisée par les lois de 1970, a été et est une guerre idéologique et morale menée contre les consommateurs de psychotropes, accusés par leurs comportements subversifs de miner l’ordre social. On disait ça de la sexualité hors mariage, de l’homosexualité, avant que les changements de comportements et de mentalité n’imposent aux pouvoirs publics les changements des lois. « Sexe, drogue, rock’n’roll » : depuis cinquante ans, ce triptyque de moyens menant au plaisir fait partie du quotidien de millions de personnes, normalement intégrées dans la société. Sans pour autant casser le mur dressé par l’Etat, avec sa police, ses juges et ses matons, qui enferme encore les « drogués » dans une clôture de lois répressives et injustes, socialement et racialement. Il serait temps que les changements sociaux intervenus dans les usages de psychotropes se traduisent par des lois. La libération des usagers de « drogues » est à l’ordre du jour en ce printemps 2018.

 

Programme

  • Jean-Pierre Galland, ancien président du CIRC

  • Michel Sitbon, éditeur et écrivain

  • Vincent Benso, membre de Techno +

  • Béchir Bouderbala, président de NORML France

  • Laurent Bazin, anthropologue, CR au CNRS-CLERSÉ/CESSMA, co-fondateur et co-président de l’association Le paria & Mohamed Bridji, cuisinier, co-fondateur et co-président de l’association Le paria, ex-taulard, victime ordinaire de violences policières = « Un témoignage sur l’insécurisation des classes populaires »

Discutant : Alban Belkaim, journaliste à Bondy Blog

 

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

XVIII° CONGRES UISPP. Adaptation et durabilité des sociétés préhistoriques et protohistoriques face aux variations climatiques

XVIII° CONGRES UISPP. Adaptation et durabilité des sociétés préhistoriques et protohistoriques face aux variations climatiques

4-9 juin 2018 - Colloque international

Présentation

L’UISPP regroupe les préhistoriens et protohistoriens du monde entier. Il est membre actif du Conseil International pour la Philosophie et les Sciences Humaines (CIPSH), un des trois conseils académiques crées par l’Unesco en 1955. Elle organise depuis 1932 des congrès mondiaux tous les trois ans.

Le XVIII° congrès UISPP a reçu le soutien de nombreux organismes institutionnels : l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’école Normale supérieure de la rue d’Ulm, le Ministère de la Culture, l’INRAP (Institut national de recherches en archéologie préventive), le CNRS, l’EHESS, le Muséum National d’Histoire Naturelle, le Musée de l’Homme, l’Institut de Paléontologie Humaine, le Ministères des Affaires étrangères (MAEDI), la Société préhistorique française, l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, etc.

Ce congrès sera l’occasion d’accueillir plus de 1600 préhistoriens venus du monde entier, de donner 1820 communications dans 122 sessions, qui seront ensuite publiées dans les actes du congrès. Sandrine Robert (CRH-GGH-Terres) participera au congrès en tant que membre du comité d’organisation et organisatrice de la session XI - Resilience and Landscape.


Programme

 

Lieu

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Bâtiment Le Panthéon
12, place du Panthéon
75005 Paris

Batailles d’images. La propagande visuelle des élections présidentielles françaises 2017 et des élections législatives italiennes 2018

Batailles d’images. La propagande visuelle des élections présidentielles françaises 2017 et des élections législatives italiennes 2018

31 mai et 1er juin 2018 - Colloque international

Présentation 

Colloque international et exposition organisés par Maxime Boidy (LabToP-CRESPPA), Luciano Cheles (LUHCIE-Université de Grenoble-Alpes) et Francesca Martinez Tagliavia (CRH-EHESS), en collaboration avec la Maison de l’Italie, Cité Internationale Universitaire.

Le portrait est un genre figuratif qui joue, de longue date, un rôle important dans la communication politique. La capacité de transformer les personnalités politiques absentes en figures présentes en fait un outil de propagande d’une grande efficacité. L’effigie permet de se présenter dans l’espace public sous un jour favorable tout en cultivant l’impression d’authenticité. Néanmoins, publicitaires et graphistes s’appuient sur de nombreux artifices pour mythifier les personnalités : pose, expression du visage, style vestimentaire, symbolisme des couleurs, accessoires et décor sont autant d’éléments sémantiques qui peuvent influencer le regardeur, de manière consciente ou inconsciente. D’autre part, le rapport ordinaire à l’image passe fréquemment par des formes d’agression iconoclaste. Déchirures au niveau du visage, sigles, graffitis, traduisent certains antagonismes qui structurent le champ politique. Ils révèlent en outre des enjeux plus profonds, tels que les formes de représentation ou d’incarnation sur lesquelles sont fondées les institutions des démocraties parlementaires, ou d’autres régimes politiques. L’attaque iconoclaste, la destruction de l’image peuvent laisser place à des stratégies visuelles plus nuancées. Celles-ci traduisent moins un antagonisme entre le projet incarné par l’affiche et la position de celui ou celle qui la détourne qu’un constat politique, voire un simple fait de campagne : l’échec d’une candidature, qui est aussi celui de la stratégie visuelle portée par l’affiche. Bien que l’affiche politique constitue un agencement textuel et visuel élaboré, elle demeure en grande partie le support d’un slogan, d’un message linguistique forgé pour frapper les esprits. Celui-ci devient un objet de détournement d’autant plus puissant qu’il offre un slogan alternatif permettant de décrédibiliser le candidat sur sa propre ligne de campagne. Aux formes de personnalisation assumées par certaines lignes politiques s’opposent les stratégies d’autres partis insistant sur le porte-parolat de leur candidat — l’incarnation est alors subie plutôt que choisie. Le message politique insiste sur les collectifs derrière les personnes, sinon sur les écueils des institutions existantes. Certaines stratégies de détournement amoindrissent, elles aussi, l’incarnation au profit de la puissance d’une masse anonyme, définie comme sujet politique à part entière.

Cette manifestation entend réfléchir à ces questions d’iconographie politique à partir d’un corpus d’images de propagande produites au cours de la campagne électorale des élections présidentielles françaises 2017 et des élections législatives italiennes 2018. Afin d’examiner comparativement la rhétorique visuelle utilisée par les différents candidats au cours des deux campagnes, la manifestation se compose de deux volets.

Le premier volet est d’ordre scénographique : une exposition présente des affiches officielles, des tracts, des professions de foi et des programmes, des images dématérialisées issues des réseaux sociaux, des médias traditionnels ou des « meetings holographiques », mais également un ensemble d’images attestant de détournements, de gestes iconoclastes ou de graffitis. Ces exemples de stratégies visuelles et de contre-images visent à documenter les usages sociopolitiques des images de propagande, tant du point de vue de leur spécificité propre, que de logiques visuelles plus diffuses. Ce faisant, il s’agit de proposer un appareil critique permettant de densifier la réflexion autour des images de propagande officielles, par le dispositif scénographique.

La réflexion scientifique proprement dite autour des images de propagande fait l’objet d’un colloque de deux jours, avec l’invitation de chercheurs spécialistes de l’image et de la communication politique, issus des différentes disciplines des sciences humaines et sociales ainsi que d’une exposition qui se tiendra du 29 mai au 8 juin.

Contact : ffrancesca.martinez@gmail.com

 

Programme

 

Lieu

Cité Internationale Universitaire
Maison de l’Italie
7a, Boulevard Jourdan
75014 Paris

Faire la paix

Faire la paix

Mercredi 6 juin 2018 de 9h30-19h - Colloque international

Présentation

Dans le cadre des programmes «  Saison croisée  France-Israël 2018 »  et  «  Dialogues académiques », Nadine Kuperty-Tsur (Université de Tel Aviv) et Yann Scioldo-Zürcher Lévi (EHESS-CRH) organisent, avec le Centre de recherche français à Jérusalem,  le colloque international « Faire la Paix ». À l’occasion du centenaire de l’Armistice mettant un terme à « la Grande-Guerre », il réunit des spécialistes issus des sciences-sociales, dont l’histoire et la littérature, afin d’étudier les différents processus qui ont conduit à la signature de la paix. La « suite de l’histoire », le traité de Versailles et ses conséquences, nous enseigne combien un accord de paix problématique prépare inexorablement le prochain affrontement. Aussi, il nous parait essentiel d’interroger les formes de régulations sociales et politiques, les usages des désirs de paix et de conflits, les désirs de revanche et de résilience, et de façon générale comment se construisent les sorties de guerre, tant du point de vue politique des États que de celui social des populations touchées. Une rencontre à Tel Aviv alors qu’Israël est encore en état de belligérance revêt un sens particulier. Les leçons à tirer des étapes qui ont conduit à la paix, tout comme celles qui ont préparé la Seconde Guerre mondiale, doivent être réinterrogées à l’aune du centenaire qui nous sépare de la guerre, car si l’Histoire, ne se répète -certes-jamais, il y a des enseignements à tirer de ces face-à-face, de leurs erreurs comme de leur inventivité. Qu’avons-nous encore à apprendre de la Première Guerre mondiale ? Que nous enseignent les réflexions des historiens sur la guerre et la paix de 1914-1918, les façons de les penser, de les construire, de les mettre en œuvre. De même, que pouvons-nous dire des formes prises par les commémorations, les transmissions de la mémoire des guerres, et de leur comparaison entre la France et Israël ?

 

Programme

 

Lieu

Campus de l’Université de Tel Aviv
Bâtiment Naphtali, salle 527
Ramat-Aviv
6997801 Tel-Aviv
Israel

 
Approches matérielles et processuelles de la création

Approches matérielles et processuelles de la création

Mercredi 20 juin 2018 de 9h-18h - Journée d'étude

Présentation

Depuis la fin des années 1990, les travaux issus du « tournant matériel » en sciences humaines et sociales cherchent à dépasser le point de vue fonctionnel sur les objets et leur rôle dans la vie sociale : il ne s’agit plus (seulement) de comprendre à quoi servent les objets, mais de déterminer comment les objets jouent un rôle actif dans les processus sociaux, voire comment ils prennent part à l’action humaine. Cette journée, organisée par Francesca Cozzolino (ensAD), Pierre-Olivier Dittmar (EHESS-CRH-AHLOMA), Thomas Golsenne (Université Paris 1-HICSA) et Sophie Krier (Atelier Sophie Krier),  propose d’appliquer ces perspectives théoriques à l’étude de la création en posant la question : comment le « material turn » peut-il nourrir des nouvelles perspectives dans la recherche sur les formes de création ?

Contact : Pierre-Olivier Dittmar : podittmar[@]gmail.com

 

Programme

 

Lieu

EHESS (Salle 13)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Les études juives entre mémoire, histoire et transmission

Les études juives entre mémoire, histoire et transmission

Mercredi 6 juin 2018 de 9h30-17h - Ve Journée doctorale et jeunes chercheurs en études juives

Présentation

Alors que le brassage de méthodologies caractérise la plupart des domaines des sciences sociales et ne cesse de s’élargir à la faveur des échanges interdisciplinaires, les « études juives » sont, par nature, au croisement des autres disciplines. En outre, « entre histoire, mémoire, et transmission », elles ont exercé / exercent- un rôle dans l’élaboration de l’image du passé et du présent.
La journée se conclura par la remise du Prix de thèses en études juives (session 2017-2018), par Madame Mireille Hadas-Lebel, présidente du jury organisé par la Société des études juives, la Commission française des archives juives et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

 

Programme

 

Lieu

EHESS (Salle BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Pouvoirs de l'imagination. Approches historiques

Pouvoirs de l'imagination. Approches historiques

Vendredi 8 juin de 9h-17h - Journée d'étude

Présentation

Journée d'étude organisée par Elizabeth Claire (CRH), Béatrice Delaurenti (CRH), Roberto Poma (UPEC) et Koen Vermeir (Sphere), avec le soutien du CRH et du laboratoire Sphere

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.

La journée d'étude du 8 juin s'inscrit dans la continuité du séminaire pluriannuel du même nom, et s’attache à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Légende de l'image : Robert Fludd, De praeternaturali utriusque mundi historia 1621.

 

Programme

Matinée (salle 11)

9h00-10h30 Roberto Poma (Paris, UPEC)
« Imagination et danse : la folie choréique et ses interprétations à l’époque moderne »

 

10h45 -12h15 : Mary Baine Campbell (Résidente, Institut d'études avancées de Paris) :
«  A Night of Dreams before the Day of Enlightenment: Descartes and the lost Olympiques »

 

12h15-13h30 Pause déjeuner


Après-midi (salle 9)

 

13h30-15h : Hans Joachim Dethlefs (Tokyo, Chuo University) :
« The role of imagination in a Sixteenth-Century German Commentary on Book XXX of Pliny's Natural History »

 

15h15 - 16h45 : Patricia Falguière (Paris, EHESS) :
« Art, technique et imagination » 

 

Lieu

Matinée

EHESS (Salle 11)

105, boulevard Raspail
75006 Paris

 

Après-midi

EHESS (Salle 9)

105, boulevard Raspail
75006 Paris

XVI Congreso de Historia Agraria-SEHA # VII Encontro RuralRePort

XVI Congreso de Historia Agraria-SEHA # VII Encontro RuralRePort

20 au 23 juin - congrès d'histoire agraire de la SEHA (société d'études d'histoire agraire)

Présentation

Sesión Simultánea n° 113

La historiografía agraria latinoamericana. Un balance de 40 años
Homenaje a Juan Carlos Garavaglia y Jorge Gelman

Organización : Angelo Alves Carrara, Alejandro Tortolero Villaseñor, Pablo F. Luna, Daniel Santilli

Conçue au départ comme une rencontre de spécialistes en histoire rurale de l'Amérique latine pour rendre hommage à J.-C Garavaglia (décédé en 2017), l'initiative a dû élargir sa portée, après le décès de Jorge Gelman (à la fin 2017), qui avait été justement l'un des organisateurs de la rencontre. Celle-ci, maintenue dans ses objectifs élargis, traduit désormais la reconnaissance des organisateurs institutionnels du congrès d'histoire agraire de Saint Jacques de Compostelle (20-23 juin 2018), envers deux collègues qui ont fait avancer la discipline historienne grâce à leurs travaux de recherche. Les communications présentées dans cette session double du congrès veulent aussi faire la synthèse des recherches ruralistes latino-américaines des dernières décennies, ce qui est l'une des meilleures façons de rendre hommage à nos deux collègues disparus.

Contact : transruralhistory2018@usc.es

 

Programme

 

Lieu

Facultade de Xeografía en Historia
Praza da Universidade, 1
15703 Santiago de Compostela, A Coruña

La mobilité urbaine résout-elle les inégalités en ville?

La mobilité urbaine résout-elle les inégalités en ville?

Mercredi 13 juin 17h-20h - Table ronde interdisciplinaire

Présentation

Depuis plus d’une décennie, l’apparition de monumentales infrastructures de mobilité urbaine se multiplie dans le paysage de plusieurs quartiers défavorisés en Amérique latine. Au nom de « l’intégration » et de la « reconnaissance » des plus pauvres, des programmes urbains sont créés dans cette région, en ayant comme fonction la transformation de l’espace, des pratiques et des normes. La conception et la mise en place de ce type de politiques urbaines s’inscrivent dans un double contexte. Ce dernier est caractérisé, d’une part, à l’échelle locale, par certaines zones des villes qui échappaient au pouvoir de l’État, en raison du contrôle territorial des différents acteurs en place, mais aussi par la ségrégation socio-spatiale affirmée. Et d’autre part, à l’échelle globale, par le changement de « paradigme » d’intervention publique, portant sur le discours de « la lutte contre la pauvreté » en ville et le développement des villes compétitives à l’ère globale.


 

Programme

  • Alain Musset
    Directeur de Recherches - EHESS Paris, CRH-GGH-Terres

  • Julio Davila
    Director of The Bartlett Development Planning Unit (DPU)
    University College London (UCL

  • Pablo Benetti
    Laboratório de Habitação e Forma Urbana
    PROURB-FAU-Universidade Federal de Rio de Janeiro

  • César Gonzalez
    Doctorant - EHESS Paris, CRH-GGH-Terres, Colciencias Colombi

  • Jorge Fiori
    Director MA / March Housing and Urbanism at the AA Graduate school

 

Lieu

EHESS (AS1_08)
54, b
oulevard Raspail
75006 Paris

Linguistique et écrit (5)

Linguistique et écrit (5)

26 et 27 juin 2018 - Journées d'étude

Présentation

Rassemblant des historiens et des linguistes, les journées, organisées par Marion Carel et Dinah Ribard, porteront sur les actions que l’on peut entreprendre avec le discours et en particulier sur l’analyse qu’Austin a donnée en introduisant la notion d’acte illocutoire. Existe-t-il des marques linguistiques de l’action accomplie (l’impératif, les pronoms personnels…), comment définir l’action elle-même (ordre, témoignage, …), accomplit-on nécessairement l’action que l’on dit accomplir ?

 

Programme

 

Lieu

EHESS (AS1_23)
54, bouelvard raspail
75006 Paris

Ce que les artistes font à l’histoire

Ce que les artistes font à l’histoire

Mardi 29 mai 2018 de 9h30-17h30 - Journée d'étude

Présentation

Après Nietzsche, la conscience historique a été ressentie comme une « fièvre », une entrave à la compréhension profonde de l’expérience humaine, à son appropriation présente. Paul Valéry, Virginia Woolf, Italo Svevo, partageaient le sentiment exprimé par Stephen Dedalus dans l’Ulysse : l’histoire est un cauchemar à oublier. En revanche, aujourd’hui, de nombreux romanciers et artistes se proposent comme les véritables médiateurs du passé. Ils le « cherchent », et certains d’entre eux visent à combler les failles de l’histoire, d’autant plus que les sujets historiques traités sont imprégnés de questions métahistoriques, comme l’expérience du temps, les temporalités régressives et asynchrones. Le rapprochement est encore plus poussé lorsque les artistes se plongent dans les archives, ou entreprennent des opérations de « re-enactment », comme pour prouver le caractère ouvert et non définitif du passé, ou encore lorsque les frontières entre le documentaire et la fiction s’avèrent plus poreuses que jamais. Les historiens, de leur côté, ont remis en discussion le « noble rêve de l’objectivité » et leurs dispositifs de représentance, et sont devenus plus sensibles à la question de l’imagination-pour-le réel du passé.

Bref le grand partage entre un passé plastique, ouvert à tous les ordres du temps, et un passé révolu et définitif, se retrouve plein de brèches. Pour autant, ces passages ne relèvent pas d’une résolution dialectique des anciens conflits, ni d’une coexistence irénique. Il y a toujours un risque d’esthétisation de l’histoire au détriment des faits. Il y a aussi l’ambivalence de la fiction, lorsqu’elle prétend faire parler les disparus. A travers la diversité des œuvres et des cas qu’il s’agira de traiter, cette journée d'étude, portée par Sabina Loriga (GEHM) et Olivier Abel (Faculté de théologie protestante de Montpellier), avec le soutien du Fonds Ricœur et de la revue Passés/Futurs, cherchera à décrire et comprendre plusieurs configurations possibles des usages de l’histoire par les artistes, depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, époque où l’art contemporain semble à nouveau imprégné d’une certaine « urgence de l’histoire ».

 

Programme

Matin (9h30-12h30)

  • Olivier Abel et Sabina Loriga
    Présentation de la journée
  • Esteban Buch
    L’opéra documentaire, un genre aporétique ?
  • Lisa Ginzburg
    Trois cas d'
    usage fictionnel de l'histoire dans la production romanesque italienne d'aujourd'hui

Après-midi (14h-17h30)

  • Eric Michaud
    Anselm Kiefer et le nazisme : l’histoire plombée

  • Isabelle Ullern
    Ce que la Passion sans salut de Michael Levinas fait aux 500 ans de la Réforme après la Shoah

  • Maria Stavrinaki
    La préhistoire au présent. Remarques sur l'historicité de l'art contemporain
     

Lieu

Institut Fonds Ricœur (Amphithéâtre)
83,  Boulevard Arago
75014 Paris

Les pendus de Londres. Crime et société civile au XVIIIe siècle. Peter Linebaugh

Les pendus de Londres. Crime et société civile au XVIIIe siècle. Peter Linebaugh

Vendredi 4 mai à 20h - Débat-Rencontre

Présentation

Au XVIIIe siècle à Londres, la potence ne sert pas seulement à punir les criminels. Elle contribue aussi à imposer aux pauvres la tyrannie du capitalisme moderne naissant. La pendaison est un spectacle dissuasif pour quiconque tenterait de contrevenir à la loi de la propriété privée, ne fût-ce que pour ne pas mourir de faim.

Mêlant habilement l’analyse historique minutieuse et le récit picaresque, Les pendus de Londres dresse une histoire sociale du crime, le récit de la justice et de la peine capitale. En recourant à une abondance de sources primaires – archives judiciaires, chansons et poèmes populaires, confessions et dernières paroles de condamnés –, l’auteur fait revivre les pendus, ces travailleurs ordinaires que rien ne destinait à la potence mais dont les usages et les coutumes apparaissaient comme une menace pour les élites au pouvoir.
Peter Linebaugh, disciple d’E.P. Thompson, a publié ce classique de l’«histoire par en bas» en 1991, ouvrage enfin traduit en français grâce aux efforts communs du CMDE et de Lux.

La rencontre, en présence de Peter Linebaugh et Philippe Minard, sera présentée par Quentin Deluermoz.

 

Les pendus de Londres. Crime et société civile au XVIIIe siècle.Peter Linebaugh, trad. Frédéric Cotton et Elsa Quéré, coédition Collectif des Métiers de l’Édition/Lux Éditeur (diff. Harmonia Mundi), 2018, 648 p.

 

Lieu

L’Atelier
2bis, rue du Jourdain
75020 Paris

Comment naissent les idées neuves ?

Comment naissent les idées neuves ?

Lundi 28 mai de 14h-18h - Les Rencontres du GEHM

Présentation

Comment naissent les idées neuves ? Comment les reconnaît-on ? Et comment s’imposent-elles et à qui ? A ces questions qui sont posées depuis longtemps, les philosophes, les historiens et leurs partenaires des autres sciences sociales ont apporté toute une gamme de réponses. Certaines des notions qui ont été mises en avant, et qui ont longtemps semblé pouvoir répondre à la demande, se plaçaient de façon plus ou moins explicite sous le signe de la nécessité : ainsi de la « révolution scientifique » du XVIIe siècle, de la « révolution picturale » de la Renaissance, ou encore de la « révolution mentale » à laquelle Lucien Febvre attribuait la fin des procès en sorcellerie. On pourrait bien entendu prolonger cette liste. Les idées neuves s’imposent parce qu’elles sont vraies, bonnes ou justes. Mais la réflexion contemporaine s’est utilement intéressée aux raisons de divers ordres pour lesquelles ces idées sont reconnues et acceptées. La Structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn a ouvert frontalement le débat il y a plus d’un demi-siècle (1962). Au-delà des discussions qu’il a suscitées, rappelons que le livre a fait l’objet de lectures profondément différentes : pragmatique, dans le monde anglo-saxon, clairement plus bachelardienne en France. En eux-mêmes ces écarts sont intéressants puisqu’ils nous informent sur les manières de penser l’innovation et les formes de son acceptation.
Dans le cadre des Rencontres du GEHM, nous proposons donc une demi-journée de réflexion, modérée par Jacques Revel (GEHM) avec la participation de Enrico Castelli Gattinara (Université de Rome 1 La Sapienza) et  de Bernard Walliser (PSE), sur quelques-unes des notions qui nous paraissent au cœur de ces débats et sans nous limiter au seul domaine de l’histoire des sciences.

Lieu

EHESS (Salle 06_51)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Embodiment, Evidence, and Sorcery/Incorporation, sorcellerie et preuve

Embodiment, Evidence, and Sorcery/Incorporation, sorcellerie et preuve

Jeudi 24 mai de 14h-17h - Demi-journée d'étude

Présentation

Embodiment, Evidence and Sorcery [Incorporation, sorcellerie et preuve], organisée par Elizabeth Claire (Histoire du Genre), autour des recherches de VK Preston (University of Toronto, Canada), est une demi-journée d’étude qui prend pour cas d’étude le Ballet de la Délivrance de Renaud « dansé par Sa Majesté en la Grand’ Salle du Louvre le dimanche 29 janvier 1617 ». L’analyse du ballet et de ses archives met en lumière le procès de 1617 de Leonora Galigaï accuséede textes diffamatoires et théâtraux et soupçonnée d’être sorcière et juive. Cette rencontre avec les libelles propose un débat avec VK Preston qui présentera ses recherches en cours sur l’histoire culturelle de la danse, du droit et du genre. La discussion s’inscrit dans les 1re et 2e axes du Groupe Histoire du genre : « Histoire du corps, des pratiques corporelles et des sexualités » et « Histoire des croyances et des pratiques religieuses, institutions religieuses et dissidences » et s’organise en partenariat avec l’EMoDiR (Early Modern Religious Dissents and Radicalism, https://emodir.hypotheses.org). 

Discutants :

  • Alessandro Arcangeli, Professore associato di Storia moderna, Università de Verona, Italie ;

  • Elizabeth Claire, Chargée de recherche au CNRS (CRH) ;

  • Sophie Houdard, professeure de littérature française du XVIIe siècle à l'université Sorbonne nouvelle-Paris 3, membre de l'EA 174 Firl, et co-responsable du Grihl ;

  • Xenia von Tippelskirch , professeure junior de l’Histoire de la Renaissance à la Humboldt-Universität de Berlin et Chaire d’Histoire moderne à l’Universität Kassel, Allemagne.

 

Programme

 

Lieu

FMSH (Salle A03_35)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

L’édition du Zohar (Mantoue, 1558) et la diffusion de la cabale

L’édition du Zohar (Mantoue, 1558) et la diffusion de la cabale

Dimanche 27 mai de 9h30-18h - Colloque

Présentation

Parmi les trésors de la bibliothèque de l’Alliance israélite universelle (AIU), à Paris, se trouve un exemplaire unique de la première édition du Zohar imprimé à Mantoue en 1558.
Rédigé en araméen médiéval, le Sepher ha-Zohar (Livre de la Splendeur) est l’œuvre maîtresse de la cabale.
Ce très rare exemplaire constitue un remarquable témoignage sur l’histoire, la genèse et la postérité de la cabale.
Cet ouvrage est devenu le livre de référence sur lequel se fondent les nombreuses éditions du Zohar depuis le XVIe siècle.
À l’occasion de ce colloque, organisé par Jean baumgarten (EJ) et Michaël Sebban (Beit Hazohar, Paris), en collaboration avec le CNRS, l’association Beit Hazohar, l ’Alliance israélite universelle qui numérisent et rééditent en fac-similé cette première édition du Zohar.

 

Lieu

Vins et drogues illicites, quels plaisirs, quelles ivresses ?

Vins et drogues illicites, quels plaisirs, quelles ivresses ?

Jeudi 17 mai de 17h-20h - Demi-journée d'étude

Présentation

« Enivrez –vous sans cesse ! » intimait le poète, mais Baudelaire opposait le vin qui rend « bon et sociable » au haschich, qui « annihile la volonté », parce qu’il ouvrirait « la porte du paradis ».  Le plaisir incommensurable des drogues illicites ?  L’argument a été invoqué pour justifier leur prohibition. Entre temps, l’opposition binaire ivresses licites/ivresses illicites a volé en éclat avec l’expérience des poly usages. Qu’est-ce qui se fabrique, s’invente ou se reproduit avec la modification des états de conscience ? De la mise en scène des ivresses socialisées aux « hérétiques de la sensation » qui annonçaient selon Henri Michaud « un érotisme devenu éclectique », on s’efforcera ici d’appréhender comment les états modifiés de conscience travaillent le corps social, les mondes alternatifs éphémères ou encore les lignes de fuite qui ouvrent à un autre espace-temps, à une autre relation à soi et aux autres- sans oublier les reterritorialisations au risque de se perdre. 

  • Michał Herer
    L’alcool et les (autres) drogues. Une approche philosophico-politique

  • Anne Coppel
    Ivresse et lignes de fuite

  • Véronique Nahum-Grappe
    L’ivresse comme norme ou écart aux normes ? Les états psychotropes dus aux substances licites sont-ils différents pour l’ethnologue ?

Discutante : Carmen Bernand, anthropologue

 

Michał Herer
Michal Herer enseigne la philosophie contemporaine à l’Université de Varsovie. Ouvrages parus : Gilles Deleuze. Struktury – Maszyny – Kreacje [Gilles Deleuze. Structures – Machines – Créations, 2006], Filozofia aktualności. Za Nietzschem i Marksem [Philosophie de l’actualité. Apres Nietzsche et Marx, 2012] etPochwała przyjaźni [Éloge de l’amitié, 2017] ; traducteur de Foucault, Deleuze, Althusser et Theweleit.

Anne Coppel
Sociologue, spécialiste de la politique des drogues, entre recherche, expérimentation et engagement associatif ; lutte contre le sida et  réduction des risques. Ouvrages publiés : Le Dragon domestique, avec C. Bachmann, Albin Michel, 1989 ;  Peut-on civiliser les drogues ?,  La Découverte 2002 ;  avec Olivier Doublre,Sortir de l’impasse. De la guerre à la drogue à la réduction des risques, la Découverte 2012 ; avec Michel Kokoreff et Michel Péraldi (Dir.), La Catastrophe invisible. Histoire sociale de l’héroïne, Ed. Amsterdam, 2018.

Véronique Nahum-Grappe
Anthropologue à l'EHESS, (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain). L'un de ses domaines de recherches concerne les onduites d’excès et de dépendance. La dimension anthropologique plus que psychologique est retenue : normativité sociale, seuils, tolérances et interdits implicites ou explicites. Elle consacrera deux de ses ouvrages à l'ivresse, Vertige de l’ivresse. Alcool et lien social (2010), et La Culture de l’ivresse - Essai de phénoménologie historique (1991).

 

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Le genre en histoire

Le genre en histoire

Lundi 28 mai 2018 de 8h45-19h - Journée d'étude doctorale

Présentation

L'objectif du groupe d’Histoire du Genre du CRH en organisant cette deuxième édition de journée doctorale, sous l'égide de Laura Balzer et Marion Philip, est de développer le dialogue entre les doctorant.e.s en histoire de l'EHESS adoptant une perspective de genre dans leurs travaux. Cette année, sept doctorantes présenteront des communications réparties dans trois thématiques de réflexion sur le genre. Dans un premier temps, la question de l’imprégnation sociale et culturelle des normes genrées sera envisagée dans différentes aires culturelles et différents contextes historiques (Chine de la Révolution culturelle et Congo belge des années 1950), puis dans une seconde session trois intervenantes discuteront des mécanismes théâtraux de la représentation de soi comme « être genré » (à travers l’étude du travestissement dans l’opéra italien du XVIIe siècle, ou la photographie américaine des années 1950-1960, et la figure de la comédienne au siècle des Lumières). Enfin, la dernière session portera sur les possibilités d’émancipation, notamment féminine, de ces codes normatifs par la mobilisation de statuts professionnels et juridiques particuliers par les acteurs sociaux (via le statut de fille majeure au XVIIe siècle, et la figure de l’intellectuelle de la Belle Epoque). 

 

Programme

 

Lieu

EHESS (Salle 7)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Les « archives juives », miroir du rapport des Juifs à l’Etat et à la Nation

Les « archives juives », miroir du rapport des Juifs à l’Etat et à la Nation

Mardi 19 juin 2018 de 9h15-17h30 - Journée d'étude doctorale

Présentation

Organisateurs : Martine Cohen (sociologue, membre du GSRL-CNRS-EPHE) et Mathias Dreyfuss (EHESS-CRH, MNHI)

Journée d'étude financée par l'EPHE le CNRS et PSL Research University , avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah

Dans le cadre de la thématique générale « Universalités et particularités en monde Juif » du programme « Judaïsmes Contemporains » du GSRL, nous souhaitons étudier les processus de constitution d’» archives juives » comme miroir du rapport des Juifs à l’Etat et à la Nation.

Au cours des 19e et 20e siècles, la construction des Etats-nations modernes a accordé aux Juifs une place spécifique... ou pas ! S’ils ont été considérés en Europe, parfois comme une minorité (nationale ou religieuse), parfois au contraire comme des citoyens individuels non distingués des autres citoyens, comment les Juifs ont-ils « répondu » à ces diverses formes de leur intégration (ou au contraire de leur relégation) dans l’Etat-nation et dans des ensembles étatiques de nature différente (empire, monarchie) ? En quoi la conception d’« archives juives », séparées ou au contraire intégrées au patrimoine écrit national, reflète-elle ces réponses variables ?

Au 20e siècle, comment la création de l’Etat d’Israël a-t-elle interféré avec ces approches : insistance sur une spécificité juive ? Volonté de regroupement des archives des communautés ju ives de la Diaspora sous sa bannière ? Comment la nécessité de la collecte, de la conservation, puis, face aux persécutions, du sauvetage de ces archive s a-t-elle incité certains d’entre eux à regrouper celles-ci dans des institutions propres ? Quels enjeux les circulations transnationales de ces archives, avant et après la Shoah soulèvent-elles ?

Quelles conceptions de l’universalisme et du particularisme, et de la place de la spécificité juive, ces choix reflètent-ils ? Si l’Etat-nation est considéré au 19e siècle comme le cadre d’un « universalisme » (y compris lorsque celui-ci est étendu de manière inégalitaire aux peuples colonisés d’un empire), les Juifs situent-ils leur spécificité comme une particularité « seconde » au regard de leur citoyenneté dans cet Etat-nation, ou comme un universalisme « de même niveau » , que celui-ci s’incarne dans un Etat-nation propre (Israël), ou sous la forme d’une autonomie culturelle plus ou moins formalisée ?

Selon l’archiviste Georges Weill, les « archives juives » peuvent être définies comme « des documents provenant d’une personnalité ou d’un organisme juifs, et non d’une puissance publique. » En ce sens, les premières « archives juives » sont celles des communautés juives médiévales (Kahal), dont il ne subsiste aujourd'hui presque rien, sauf quelques collections de décisions communautaires (takkanot). Le premier centre d’archives juives à avoir vu le jour fut fondé à Berlin, en 1905, dans un effort de centralisation des archives des communautés juives de l’Empire allemand sous l’égide de la communauté juive berlinoise. La même année fut fondée la Société d'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine, par Moïse Ginsburger. À Berlin toujours, furent fondées en 1919 les Archives sionistes, plus tard transportées à Jérusalem. Un peu plus tard, ce fut le tour du YIVO (Institut scientifique yiddish), qui entreprit la collecte de nombreux matériaux tant historiques qu’ethnographiques, linguistiques, etc., sur la vie et l’histoire des communautés juives d’Europe de l’Est. La Palestine mandataire (fondation des Jewish Historical General Archives à Jérusalem en 1938, ancêtre des actuelles Central Archives for the History of the Jewish People), puis, après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis emboîtèrent le pas de ces initiatives pionnières, élargissant par là-même le concept d’« archives juives », tant du point de vue de la nature et du type des matériaux collectés, que des projets idéologiques sous-tendant ces entreprises.

La chute du Mur de Berlin en 1989, suivie en 1990 de l’effondrement de l’URSS, a ouvert un nouveau chapitre de cette histoire en révélant de nouveaux trésors archivistiques à l’Est de l’Europe, jusque-là conservés dans les archives de l’Etat. En France, la situation des archives juives a été très fortement conditionnée par l’histoire politique française depuis la Révolution française jusqu’à Vichy, en passant par la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905. Elle a été marquée en 1962 par la création de la Commission française des Archives juives. À partir des années 1980, la collecte-production d’archives d’ « histoire orale », entreprise par des chercheurs, inscrit la question des « archives juives » dans celle, plus générale, de la constitution de mémoires collectives de groupes plus ou moins « oubliés », minorisés : les ouvriers, les pauvres, etc. Actuellement, les musées juifs à travers le monde se font de plus en plus les dépositaires de fonds d’archives (principalement des archives familiales, mais aussi des archives communautaires), ce qui modifie la perception des documents, de plus en plus monumentalisés.

Longtemps cantonnée aux historiographies nationales ou envisagé e sous l’angle strict de leur sauvetage et de leur préservation (la collecte de An-sky dans la Zone de Résidence s’appuyait sur ces deux objectifs simultanément*), l’histoire des « archives juives » s’inscrit désormais dans une perspective transnationale. Les diverses « diasporas » juives s’emparent de leur histoire-mémoire, que la numérisation des documents permet en outre de localiser en plus d’un lieu. Le changement de regard est également porté par les réflexions des historiens et des archivistes invitant à ne plus réduire les archives à leur seul statut de sources pour l’histoire, mais à porter une attention soutenue aux processus politiques, sociaux et culturels ayant conduit à la réunion d’archives juives dans des services à part ou au contraire relevant des institutions des Etats-nation modernes.

L’objectif de cette journée d’étude est d’éclairer ces divers processus, à travers la présentation de dossiers particuliers qui permettront de discuter l’idée de l’existence d’un ou de plusieurs modèles d’archives juives. Les différentes interventions contribueront en outre à renouveler les axes du débat – ancien – sur l’écriture de l’histoire juive en démontrant l’intérêt d’étudier les conditions de possibilité de cette histoire. Enfin, elles permettront d’explorer la place des Juifs dans les récits nationaux à travers la place accordée par les institutions des différents Etats-nation concernés au patrimoine écrit de leurs minorités juives.

 

* Dans la même dynamique que la Constitution-fabrication d’une culture nationale dans tous les pays d’Europe ( cf . les analyses d’Anne-Marie Thiesse)

 

Programme

 

Lieu

EPHE-CNRS-PSl Research
Groupe Sociétés Religions Laïcités
27, rue Paul-Bert
94204 Ivry-sur-Seine

 

Légende de l'image : AD Gironde, I 9: Registre de délibérations de la Nation portugaise de Bordeaux depuis le 11 May 1710...

Pierre de Jean Olivi (1248-1298). La construction de la personne humaine. Anthropologie, éthique, société

Pierre de Jean Olivi (1248-1298). La construction de la personne humaine. Anthropologie, éthique, société

4 au 6 octobre - Colloque

Présentation

Au début du XIIIe siècle, la tradition théologique reconnaissait deux définitions de la ‘personne’ : celle de Boèce, comme substance individuelle d'une nature rationnelle et celle de Richard de Saint Victor, comme existence incommunicable d'une nature intellectuelle. Le franciscain Pierre de Jean Olivi (1248-1298) en propose une nouvelle. Il assigne à la notion de personne la fonction centrale d’une connaissance immédiate et indubitable de soi, en tant que substance individuelle en elle-même absolument consistante, sujet actif (subjectum activum) et maître (dominativum) de sa pensée et de sa volonté : « persona videtur dicere existentiam super se reflexam seu reflexibilem et existentiam seu suppositum in se ipso plene consistens.

Comité d'organisation :

  • Stève Bobillier (Chercheur postdoctoral, responsable du projet FNS)
  • Dominique Demange (Maître de Conférences à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense, Université Paris X)

Programme

Lieu

Jeudi 4 octobre

Istituto Svizzero di Roma
Villa Maraini
Via Ludovisi, 48
00187 Roma
Italie

Vendredi 5 octonbre et Samedi 6 octobre

Collegio S. Isidoro
Via degli Artisti, 41
00187 Roma
Italie

 

Hommage à Joseph Goy

Hommage à Joseph Goy

Mercredi 24 octobre de 14h à 18h - Demi-journée d'étude

Présentation

Pendant quarante ans Joseph GOY, historien de l’économie du monde rural, a été un acteur essentiel du service public dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Entré à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales en 1966, il n’a cessé d’y exercer des responsabilités importantes de la direction du Centre de Recherches Historiques au secrétariat du bureau de la présidence à deux reprises. Il a par ailleurs été chef de la mission scientifique à la direction générale des Enseignements Supérieurs et de la Recherche de 1982 à 1986 puis a été par deux fois Conseiller auprès des ministres de l’Education Nationale entre 1988 et 1992 puis de 1998 à 2000.  Il a été dans ce cadre le principal artisan de l’adoption du statut des enseignants de l’EHESS. Il a été encore Délégué général de la Cité Universitaire internationale de Paris de 1992 à 1998.
Il n’a cessé de jouer un rôle essentiel d’animateur de la recherche plus particulièrement dans le domaine de l’histoire de l’économie. Il a été aux côtés de Fernand Braudel l’un des fondateurs de l’Association française des Historiens Economistes (AFHE) et a été secrétaire général de l’Association internationale d’histoire économique et a un temps présidé l’Association des ruralistes français. Il a créé et dirigé de nombreuses enquêtes internationales et pluridisciplinaires sur la production et la productivité agricole sous l’Ancien Régime, sur les modes de transmission du patrimoine en France, sur la parenté dans le monde paysan à travers l’exemple des Baronnies pyrénéennes.
Nous souhaitons évoquer au cours d’une journée l’ensemble de l’œuvre de Joseph Goy en donnant la parole à ceux qui à l’EHESS, à la Maison des Sciences de l’Homme, au Ministère de l’Education Nationale et dans les instances internationales de Louvain à Montréal et Mexico ont travaillé à ses côtés.

En savoir plus

RSVP auprès de : vuckovic@ehess.fr

 

Programme

Ouverture Christophe Prochasson

Souvenirs, Maurice Aymard

I. Au coeur des Etudes Rurales

  • Gérard Béaur
  • Rolande Bonnain
  • Jean-Paul Desaive
  • Anne-Lise Haed-Konig

II. Au coeur des relations internationales

  • Gérard Bouchard
  • Herman Van der Wee
  • Alejandro Tortolero
  • Roberto Giacone

III. Au coeur des sciences sociales

  • Maurice Garden
  • Jacques Revel

IV. Au coeur du service public

  • Danielle Blondel
  • Jean-Richard Cytermann
  • René Blanchet
  • Nicole Gauthier

Cette demi-journée d'étude se clôturera par une réception à 18h en salle 13 (105, boulevard Raspail)

Lieu

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Le CRH à Blois - La Puissance des images

Le CRH à Blois - La Puissance des images

10 au 14 octobre - 21e Rendez-Vous de Blois

Présentation

Chaque année, des historiens se retrouvent à Blois afin d’exposer l’état de leurs réflexions, de présenter leurs travaux et de confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique. Les Rendez-Vous de l’histoire, ce sont pendant quatre jours un grand salon du livre de l’histoire, plus de 300 débats et conférences, un cycle cinéma, des expositions. La 21e édition aura pour thème « La puissance des images ».

Programme complet

Programme des membres du CRH

Jeudi 11 octobre

  • 14h-15h30

L’image et son lieu

Table ronde

Les pouvoirs de l’image ne s’exercent qu’en des lieux : église, maison, palais, place publique ou, pour finir, musée. C’est dans et en fonction de son lieu que l’image est vue, appréciée adorée, crainte, retouchée, détruite, en un mot approprié individuellement et collectivement par et pour les hommes.

Modérateur : Jean-Claude Schmitt (EHESS)
Intervenants : Pierre-Olivier Dittmar (EHESS), Rosa Dessi (Université de Nice), Thomas Golsenne (Université de Lille)

Lieu : Salle des Etats généraux, Château royal de Blois

  • 14h30-18h30

L’histoire environnementale au prisme des images

Demi-journée d’étude - Carte blanche au Centre de recherches historiques (CRH)

La demi-journée d’études propose d’interroger, à partir de différentes études de cas et dans le temps long (du Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui), le rôle crucial qu’occupent les images dans la construction de nos rapports à l’environnement.

Modérateur : Sébastian Grevsmühl (CNRS-CRH)

Intervenants : Guillaume Blanc (Université Rennes 2), Marie Delcourte-Debarre (Université de Valenciennes), Thomas Le Roux (CNRS-CRH), Charles-François Mathis (Université Bordeaux Montaigne), Raphaël Morera (CNRS-CRH)

 Lieu : Salle du Bourg neuf, Conseil départemental

  • 16h15-17h45

Les églises, lieux d’images

Conférence et transposition pédagogique

En dépit de leur diversité (taille, dignité, style, statut juridique), les églises médiévales, lieux du sacrifice eucharistique, furent saturées d’images : peintures murales, retables peints et sculptés, chapiteaux, vitraux, châsses orfévrées et émaillées, miniatures de manuscrits. On s’attachera à identifier dans l’espace ecclésial les lieux d’images privilégiés (la porte, le chœur) et leurs relations avec tous les autres (chapelles latérales ou crypte), les thèmes iconographiques et ornementaux, les usages liturgiques (telles les processions) qui leur donnaient sens.

Intervenants : Jean-Claude Schmitt (EHESS), Florence Chaix (Académie d’Orléans-Tours), Françoise Beauger-Cornu (Académie d’Orléans-Tours)

 Lieu : Conseil départemental, Salle Lavoisier

 

 

Vendredi 12 octobre

  • 11h30-13h

Qu’est-ce qu’un historien, qu’est-ce que l’histoire ?

Entretien

Qu’est devenu aujourd’hui le « métier d’historien » dont parlait Marc Bloch ? A l’occasion de la publication de l’ouvrage d’Etienne Anheim, Le travail de l’histoire (Editions de la Sorbonne), trois historiens évoquent la réalité concrète de leur métier aujourd’hui, dans toutes les facettes de son quotidien. Et s’interrogent sur les rapports entre l’épistémologie de l’histoire, l’éthique professionnelle et la politique institutionnelle.

Intervenants : Etienne Anheim (EHESS, Directeur des Editions de l’EHESS et directeur de la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales), Patrick Boucheron (Collège de France), Isabelle Heullant-Donat (Université de Reims)

 Lieu :  Bibliothèque Abbé Grégoire, Auditorium

  • 11h30-13h

Qui a vu l’homme-singe ? Puissance d’une image, entre mythe et sciences naturelles (XVIIIe-XXIe siècle)

Table ronde - Carte blanche à l’IHMC-IHRF

La table ronde se propose d’éclairer l’étrange fascination que les images des grands singes ont exercée dans la culture et la pensée européennes depuis le XVIIIe siècle. Des discours scientifiques jusqu’aux fictions les plus débridées.

Modérateur : Jean-Luc Chappey (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Intervenants : Silvia Sebastiani (EHESS-CRH), Pierre Serna (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’IHRF-IHMC).

 Lieu : Site de la chocolaterie (IUT 2), Amphi 2

  • 16h30-17h30

Emotions, images et enjeux environnementaux

Table ronde - Carte blanche à l’Association pour l’Histoire de la Protection de la Nature (AHPNE)

Depuis longtemps, les images ont célébré la nature, bien avant nos perceptions de l’écologie. La désertification, la catastrophe ou la mort d’une espèce, ont un impact émotionnel : déni, colère, angoisse, et « passion » d’agir pour l’environnement ?

Modérateur : Charles-François Mathis (Université Bordeaux-Montaigne).

Intervenants : Raphaële  Bertho (Université de Tours, directrice du laboratoire InTRu), Allain Bougrain-Dubourg (Journaliste, Président de la ligue pour la protection des oiseaux), Sébastian Grevsmühl (CNRS-CRH)

 Lieu : Ecole du paysage, Grand Amphi

  • 16h30-18h

Images sans qualités ou icônes. Deux puissances paradoxales

Table ronde - Proposé par l’École nationale supérieure Louis-Lumière (La Cité du Cinéma, Saint-Denis 93), avec le concours d’ISOR (Images, SOciétés et Représentations), composante du Centre d’Histoire du XIXe siècle Paris 1-Paris-Sorbonne

À rebours d’une appropriation immédiate qui apparaît comme logique, l’image fait état de statuts et de niveaux de lecture variables, combinables entre eux ; ce par quoi voir n’est pas reconnaître, mais le difficile apprentissage de seuils inédits de compréhension du monde (B. Lamarche-Vadel).

Modérateur : Vincent Lowy (ENS Louis-Lumière)

Intervenants : Françoise Denoyelle (ENS Louis-Lumière), Véronique Figini-Veron (ENS Louis-Lumière), Pascal Ory (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Jean-Claude Schmitt (EHESS), Myriam Tsikounas (Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne).

 Lieu : Site de la chocolaterie de l’IUT, Salle 214

 

Samedi 13 octobre

  • 9h-13h

Les clichés de l’industrie

Carte blanche à l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA)

L’objet de cette demi-journée d’études est d’aborder différentes problématiques autour de la photographie industrielle grâce à des intervenants de divers horizons : gestionnaires de collections, photographes, universitaires, archivistes et iconographes.

Modérateur : Yves Bouvier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Intervenants : Martine Dancer-Mourès (Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne), Pauline Dassé (IHA), Françoise Denoyelle (ENS-Louis-Lumière), Mathilde Fanet (Photographe, Florence Hachez-Leroy (Université d’Artois-CRH), Ivan Kharaba (Académie François Bourdon du Creusot), Nathalie Postic (IHA), Dominique Sarraute (Photographe).

Lieu : Site de la Chocolaterie de l’IUT, Salle 214

  • 9h45-11h15

Une histoire des sexualités

Carte blanche à l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA)

L’actualité regorge de mots tels que « Domination », « égalité », « liberté », « libération », qui sont autant de questionnements sur ce qu’est et ce qu’a été la sexualité, devenue aujourd’hui un incontournable en histoire, structurant aussi bien les mentalités que l’imaginaire des sociétés.

Intervenants : Sylvie Steinberg (EHESS), Gabrielle Houbre (Université Paris 7), Didier Lett (Université de Paris 1)

Lieu : Conseil départemental, Salle Kléber-Loustau

  • 14h-15h30

L’image qui a changé ma recherche

Proposée par la Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine

Les documents visuels (Photos, affiches, œuvres peintes, carte postale, bande dessinée, etc.) sont devenus des sources familières pour les historiens, suscitant de nouvelles méthodes et ouvrant à des questionnements inédits. Quatre historien.ne.s d’horizons très variés viendront nous dire comment «l’image a pu changer leur recherche ».

Modérateur : Philippe Minard (Université Paris 8 et EHESS, directeur éditorial de la RHMC)

Intervenants : Aliocha Maldavsky (Université Paris Ouest Nanterre), Sébastien Schick (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Bertrand Tillier (Université Paris I-Pantheon Sorbonne), Géraldine Lavieille

Lieu : Ecole du paysage, INSA, Grand Amphi

  • 14h15-15h45

Apotropaïques ? Images qui font peur, images qui protègent

Table ronde

Une gorgone, un phallus, un crucifix : certaines images apotropaïques sont chargées du pouvoir de repousser les ennemis et de protéger ceux qui les disposent. Que nous disent ces images efficaces sur les cultures qui les pratiquent ?

Modératrice : Stéphanie Wyler (Université Paris Diderot-Paris 7)

Intervenants : Françoise Frontisi-Ducroux (Collège de France), Pierre-Olivier Dittmar (EHESS), Carlo Avierlcelius (CNRS), Claude Frontisi (Université Paris Nanterre-Paris 10)

 Lieu : Université, Amphi 2

  • 14h30-16h

Le marché des images

Table ronde

Cette table ronde entend interroger les rapports entre les images, l’art et l’économie. La spécificité du marché de l’art et des images ne tiendrait-elle pas au fait que celles-ci peuvent être entendues comme des reflets voire des laboratoires de l’économie de marché et du capitalisme ?

Modératrice : Charlotte Guichard (CNRS-ENS), Franck Mercier (Université de Rennes 2).

Intervenants : Etienne Anheim (EHESS, Directeur des Editions de l’EHESS et directeur de la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales), Luc Boltanski (EHESS), Manuel Charpy (CNRS), Sophie Cras (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

  • 16h15-17h45

Comment étudier les œuvres d’art au Moyen Âge ?

Table ronde - Carte blanche à la revue des Annales. Histoire, Sciences Sociales

Les œuvres d’art produites dans l’Europe de la fin du Moyen Âge ont fait l’objet d’approches scientifiques très différentes depuis la fin du XIXe siècle. L’étude stylistique, l’iconographie, l’anthropologie ou l’histoire sociale de l’art ont formulé des propositions qui se sont parfois opposées mais qui ont aussi permis des dialogues féconds.

Modérateur : Etienne Anheim (EHESS, Directeur des Editions de l’EHESS et directeur de la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales)
Intervenants : Philippe Cordez (Centre allemand d’histoire de l’art à Paris), Charlotte
Guichard (CNRS-ENS), Franck Mercier (Université de Rennes 2).

Lieu :  INSA, Petit Amphi

  • 18h30-20h

La survie des Juifs en France sous l’Occupation

Table ronde - Carte blanche aux Editions du CNRS

Pourquoi et comment 75% des juifs vivant en France ont-ils échappé à la déportation ? Comment comprendre cette singularité du cas français, puisque la volonté nazie de détruire les juifs est partout semblable et que Vichy collabore à leur déportation ?

Modérateur : Fabrice D’Almeida (Université Paris 2)
Intervenants : Laurent Joly (CNRS-CRH), Jacques Semelin (CNRS-CERI)

Lieu :  Préfecture, Salle de réception

 

Biennale d'ethnographie

Biennale d'ethnographie

4 et 5 octobre 2018 - Biennale

Présentation

Suite au succès de trois éditions des Rencontres Annuelles d’Ethnographie de l’EHESS, la première Biennale d’Ethnographie de l’EHESS vous accueille pendant deux jours autour de douze ateliers et deux conférences. Malgré un changement de nom, le principe reste le même : offrir un espace de réflexion et de visibilité à l’enquête ethnographique par des doctorant.e.s et des jeunes chercheur·e·s issu·e·s de différentes disciplines des sciences sociales.
Ces rencontres de 2018 se dérouleront autour des douze ateliers présentés ci-dessous. Ils s’organisent tantôt autour de certains objets d’étude qui nécessitent la mise en place de stratégies d’enquête particulières (ONG, environnement, mobilité professionnelle, justice, demandeurs d’asile, agriculture, rapports sociaux) ou se centrent sur des modes d’implication sur le terrain qui interrogent la nature des données récoltées (commérage, sens, techniques du corps, affects).
Les deux soirées seront consacrées à des conférences avec des ethnographes reconnu.e.s qui viendront partager avec nous leurs engagements tout au long de leurs recherches : Jean Peneff interviendra jeudi et Jeanne Favret-Saada échangera avec les participant·e·s vendredi.
L’ensemble du comité d’organisation de la Biennale vous remercie pour votre participation, vos engagements pour imaginer l’ethnographie de demain et la faire vivre. Un seul mot d’ordre : interagissez et appréciez ces moments de partage !

Comité d'organisation : Daniel Cefaï (EHESS-CEMS), Ranime Alsheltawy (Université Paris Dauphine – IRISSO), Caterina Bandini (EHESS-CMH), Laura Bellenchombre (Université de Rouen – Normandie – DySoLab), Zoé Barry (EHESS, Observatoire du Samusocial de Paris), Chayma Boda (EHESS-CECMC), Thomas Bonnet (CERTOP [UMR5044]), Leila Drif (EHESS-IRIS), Marie Ducellier (IMAF &EHESS-IRIS), Camille Foubert (EHESS-IRIS/TEPSIS), Nolwenn Gauthier (EHESS-IRIS), Julie Lavayssière (Paris 8, Observatoire du Samusocial de Paris), Paul Lehner (Université Paris Nanterre – ISP), Hadrien Malier (EHESS-IRIS), Marie Manganelli (Université Paris Descartes – Canthel), Audrey Marcillat (EHESS-IRIS), Marjolaine Martin (EHESS-Centre Norbert Elias), Pierre Mettra (EHESS-Centre Norbert Elias), Elise Nédélec (Université de Bordeaux – LAM, Ceped), Julie Oleksiak (EHESS-Centre Georg Simmel), Jean-Baptiste Paranthoën (EHESS-CRH, INRA-CESAER), Laura Parvu (IEP de Toulouse – LaSSP), Ines Pasqueron de Fommervault (AMU, IMAF), Mathieu Rajaoba (CSI-Mines ParisTech), Paco Rapin (EHESS-IRIS), Amandine Rochedy (CERTOP [UMR5044]), Quentin Schnapper (INRA-CESAER), Sophie Tabouret (INRA-SADAPT; CSI-Mines ParisTech), Tonya Tartour (Sciences Po Paris-CSO), Hugo Wainsztok (EHESS-IRIS).

Contact : bethnographie@gmail.com

Programme

Lieu

EHESS (Différentes salles suivant les jours)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Littérature, langage, sciences sociales

Littérature, langage, sciences sociales

9 au 23 octobre - Ecole d'automne

Présentation

Cet enseignement collectif propose une introduction aux questionnements sur les rapports entre littérature, arts, langage et sciences sociales.

Il est ouvert à tous, mais destiné plus spécifiquement aux étudiants de master et de doctorat entrant à l'École, afin qu'ils prennent connaissance des différentes manières d'aborder à l'EHESS les faits de langage et de littérature, et qu'ils puissent y percevoir des chances de renouveler leur approche des œuvres à partir des sciences sociales, mais aussi de repenser avec elles certains des enjeux des sciences sociales.

Notre but est d'aider les étudiants à devenir familiers des recherches qui se conduisent à l'EHESS, mais aussi à s'orienter dans l'espace de la recherche, et enfin à se connaître les uns les autres dès le début de l'année, pour pouvoir ensuite échanger, travailler ensemble et partager leurs questions s'ils le souhaitent.

Programme

Cette école d'automne est constituée de cinq séances :

« Histoire, sociologie et littérature », les mardis 9, 16 et 23 octobre (Tristan Leperlier, Judith Lyon-Caen, Dinah Ribard)

« Le livre / l'œuvre / le texte », le vendredi 12 octobre (Marielle Macé)

« Formes du dire », le vendredi 19 octobre (Marion Carel et Dinah Ribard)

  • Mardi 9 octobre 2018, de 18h à 21h (attention à l’horaire !): "Histoire, sociologie et littérature: la littérature comme objet du monde" (Judith Lyon-Caen)
  • Vendredi 12 octobre 2018, de 14h à 17 h: "Le livre/l'oeuvre/le texte" (Marielle Macé)
  • Mardi 16 octobre 2018, de 14 h à 17 h: "Histoire, sociologie, littérature: Champ littéraire et question de l'auteur" (Tristan Leperlier)
  • Vendredi 19 octobre 2018, de 10 h à 13 h: "Formes du dire" (Marion Carel et Dinah Ribard)
  • Mardi 23 octobre 2018, de 14 h à 17h:"Histoire, sociologie, littérature: Pouvoirs de la littérature. Savoir, agir, témoigner" (Dinah Ribard)

NB : La participation à cette école d’automne se fait sur simple inscription par mail.

Elle exige, pour la plupart des sessions, une série de lectures préalables, qui seront discutées pendant les séances, où des exposés sur des problématiques générales alterneront avec des études de cas.

Pour s'inscrire et obtenir le lien de téléchargement de la liste des lectures et des textes, s'adresser àjlc@ehess.fr

Lieu

EHESS (Salle M. & D. Lombard)
96, boulevard Raspail
75006 Paris

Le patrimoine industriel européen de la Première Guerre mondiale

Le patrimoine industriel européen de la Première Guerre mondiale

Du 6 au 8 décembre - Colloque international

Présentation

La Première Guerre mondiale a considérablement marqué l’histoire de l’Europe. Elle a été caractérisée par un effort sans précédent de la production industrielle, qui constitue aujourd’hui un patrimoine européen commun. Le patrimoine industriel de la Première Guerre mondiale semble cependant être invisible : il n’est pas identifié ni même défini comme tel, alors que cette guerre s’est différenciée par le recours massif aux techniques industrielles, tant dans le domaine de la production d’armes, d’avions que de produits chimiques à des fins militaires, que dans le domaine civil en particulier pour la production agro-alimentaire.

Quelle définition ?

Le patrimoine industriel de la 1e Guerre mondiale est celui des usines et de toute infrastructure – ferroviaire, portuaire, aéroportuaire, électriques… – construites pendant la guerre pour répondre à l’effort de guerre ou assurer la survie des populations. Il peut être constitué d’usines ou d’extensions d’usines créées spécifiquement, et il concerne aussi des usines déplacées en raison des combats et réinstallées, moyennant des adaptations, dans d’anciens sites industriels en zone libre. Les traces  matérielles peuvent aussi être celles de plans urbains hérités des bases militaires comme celles américaines en France. Il concerne l’ensemble des acteurs de cette guerre, « alliés » et « ennemis ». Sans doute existe-t-il aussi un patrimoine immatériel, des films ou des témoignages recueillis sur cette production de guerre, qui a vu notamment la participation massive des femmes.

Nous limitons volontairement le champ aux  industries qui ont été mises à contribution pendant la guerre pour l'effort de guerre et qui ont dû s'agrandir ou construire de nouveaux espaces. Il ne s'agit pas d'aborder le thème de la Reconstruction, qui a déjà fait l’objet de travaux.

Deux journées d’études consacrées à ce thème ont été organisées en décembre 2017 en France, et ont permis de dégager des premiers éléments de réflexion pour le cas français. Ainsi, les différents cas étudiés ont permis de souligner que selon les entreprises, les choix architecturaux avaient variés : maintien d’une architecture de prestige et soignée, recours à des techniques et matériaux de faibles qualités dans un contexte de pénurie ou encore usage de la préfabrication légère (structure métallique et brique) dans d’autres cas. Dans le premier cas, l’entreprise misait sur la réutilisation du lieu après le conflit car celui-ci devait être court, ou à l’inverse, à partir de 1917, parce qu’elle pensait qu’il allait bientôt se terminer. Dans le dernier cas, il s’agissait surtout de construire vite de grands espaces adaptés à des productions comme la mécanique ou la fabrication des obus. La question de la conservation de ces bâtiments et de leur patrimonialisation a également permis de montrer que beaucoup d’édifices construits pendant la Première Guerre mondiale ont été détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, ou plus tard, dans le contexte d’extension des usines pour répondre à la croissance du marché, ou à l’inverse, après la crise économique, dans le vaste mouvement de destruction des sites industriels abandonnés. L’intérêt des travaux ont été portés sur ceux qui restent : très souvent, les propriétaires actuels ignorent l’histoire de leur usine et son importance historique ; il en est de même des services de l’État pour qui ce critère ne figure pas dans les grilles d’analyse patrimoniale. Dans quelques cas, rares, le lien avec la Première Guerre mondiale est mis en valeur et constitue même un motif de visite.

Les caractéristiques architecturales, économiques et politiques dans lesquelles ont été construits les sites industriels de la Première Guerre mondiale justifient pourtant pleinement leur reconnaissance, aux côtés des cimetières et des champs de bataille.

L’organisation d’un colloque international, le premier sur ce thème, s’impose afin d’établir un état des lieux des traces matérielles existant encore aujourd'hui et d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’assurer leur conservation. Il participe également à la construction d’une histoire et d’un patrimoine commun européen.

Formulaire d'inscription

 

Programme

 

Lieu

Jeudi 6 décembre

Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
11, rue du Séminaire de Conflans
94220 Charenton-le-Pont

Vendredi 7 décembre

EHESS (Amphithéâtre François Furet)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Samedi 8 décembre

Hôtel de l'Industrie
4, place Saint-Germain-des-Prés
75005 Paris
 

Les femmes qui comptent dans la banque et la finance

Les femmes qui comptent dans la banque et la finance

5 et 6 décembre - Journées d'étude

Présentation

Journées d'étude organisées par Laure Quennouëlle-Corre (CNRS, CRH) et Sabine Effosse (Paris Nanterre, IDHE.S)

Pour cette première manifestation de notre programme de recherche, le thème « les femmes qui comptent » s’entend à double sens : à la fois celles qui font les comptes et celles qui ont de la valeur, qui prennent de l’importance en tant que salariées de banques ou employées d’institutions financières.  Cette première manifestation s’intéresse donc aux femmes qui travaillent derrière les guichets bancaires et financiers, entendus au sens large : banques, services postaux, administrations financières, etc.

En croisant des approches d’histoire du genre avec celles relevant de l’histoire d’entreprise, d’histoire sociale et du travail, sans oublier l’histoire syndicale, il s’agit ici de faire un état de la recherche sur le personnel féminin en posant trois séries de questions. Quels ont été les obstacles et les accélérateurs de la carrière des femmes dans les banques, plus particulièrement quel a été le rôle de la formation ? Y-a-t-il eu des fonctions genrées au sein des établissements et comment ont-elles évolué ? Le « plafond de verre » s’est-il révélé plus bas et plus étroit que dans d’autres secteurs d’activité et à partir de quand s’est-il élevé ? Ces trois axes permettront de s’interroger sur les grandes scansions chronologiques du XXe siècle qui ont contribué à forger le marché de l’emploi féminin dans le secteur (guerres, crises, mutations économiques et sociétales).

Une table ronde finale ouvrira sur les perspectives actuelles du « plafond de verre ».

Inscription obligatoire auprès de :

laure.corre@noos.fr ; sabine.effossse@u-paris10.fr

 

Programme

 

Lieu

Université Paris Nanterre
Bâtiment Max Weber
Salle de Conférence
200, avenue de la République
92104 Nanterre

L’humanité exposée : Musées d’anthropologie en question

L’humanité exposée : Musées d’anthropologie en question

Vendredi 7 décembre 2018 de 9h30-18h - Atelier

Présentation

Dans cet atelier, nous proposons de réfléchir à une catégorie particulière de musée, le musée d’anthropologie, dans son rapport à l’histoire et à ses usages publics. Nous souhaitons en particulier examiner la question qui a été au centre de nombreuses polémiques ces dernières années : celle de l’exposition de l’humanité. Où et comment l’humanité a-t-elle été et continue-t-elle à être exposée ? De quelles manières squelettes, crânes, corps embaumés, photographies, moulages et autres artefacts ont-ils été et sont-ils utilisés pour rendre compte de la diversité humaine ? Le musée anthropologique est-il un lieu de renforcement des expressions des différences ? Quels ont été et sont les procédés techniques utilisés pour les faire apparaître ? Comment sont-elles érigées en objets (légitimes) de connaissance et de savoir ? Comment les populations représentées ont-elles été engagées dans les mises en scène de leurs représentations ? Et quelles questions les « collections sensibles » des espaces muséaux posent-elles aujourd’hui aux sciences sociales ?

Depuis les années 1980, la légitimité de collectionner ou de montrer les « différentes humanités » fait débat, du point de vue du droit international, mais aussi dans une opinion publique de plus en plus sensible à ces questions. Les musées ont du reste commencé à changer leur façon d’exposer, mais la question n’en demeure pas moins ouverte : est-il encore possible d’exposer des restes humains ? Comment gérer les demandes croissantes de restitutions ? À qui revient-il de juger et de trancher ces questions ?

Au carrefour de l’histoire de l’anthropologie, de la muséographie, de l’esthétique, de l’histoire de l’art, ainsi que des questions raciales et politiques, cet atelier se focalise sur l’exposition de l’humanité dans des contextes situés et spécifiques. Sans prétention à une quelconque exhaustivité sur de telles interrogations, on propose de les aborder à travers le choix de quelques musées anthropologiques en Italie, en France, au Japon, au Mexique et en Argentine.

Il s’agit d’un atelier préparatoire à la publication d’un numéro monographique de la revue Passés Futurs (https://www.politika.io/fr/page-simple/a-propos-passes-futurs). Les textes seront diffusés parmi les participants avant la rencontre ; ils ne feront pas l’objet d’une présentation intégrale, mais ils seront soumis à la discussion.

Inscription est obligatoire dans la limite des places disponibles auprès de nadja.vuckovic@ehess.fr

 

Programme

9h.30-9h.45 : Silvia Sebastiani (EHESS
Introduction à l’Atelier

9h.45-10h.40 : Anne Lafont (EHESS),
Des hommes dans un musée ? Processus d’objectification du corps humain autour de 1800

10h.40-11h.25 : Irina Podgorny (Museo de La Plata/CONICET)
Instrucciones para visitar la sala antropológica del Museo de La Plata

11h.25-11h.45 : Pause-café

11h.45-12h.30 : Alice Berthon (Université de Grenoble)
Lorsque l’amnésie de l’époque coloniale touche le musée d’ethnologie d’un ancien empire, comment y expose-t-on l’humanité ?

12h.30-14h : Déjeuner

14h-14h.45 : Lucia Piccioni (Musée du Quai Branly)
Moulages faciaux du Musée nationale d’anthropologie et d’ethnologie de Florence 

14h.45-15h.30 : Maddalena Carli (Université de Teramo)
Patrimonialiser la déviance.Aménagements et usages politiques autour du Musée d’anthropologie criminelle Cesare Lombroso (1876-2011)

15h.30-16h : Discussion du texte écrit par Silvano Montaldo (Université de Turin etdirecteur du Musée Lombroso)
Le mythe lombrosien, aujourd'hui

16h-16h.20 : Pause-café

16h.20-16h.50 : Discussion du texte écrit par Johannes Neurath (UNAM, Mexico)
El Museo Nacional de Antropología: templo de la nación, santuario de los wixaritari

16h.50-18h : Discussion générale

Avec la participation comme discutants de Pietro Corsi (EHESS), Rafael Mandressi (CNRS/EHESS),Elodie Richard (CNRS/EHESS), et de la rédaction de la revue Passés Futurs

Voir les résumés

 

Lieu

De 9h30 à 13h :

EHESS (Salle AS1_24)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

De 13h à 18h :

EHESS (Salle AS1_23)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Des champs de coton aux cités de banlieue : Musiques et drogues comme moyens de résistance dans la culture noire

Des champs de coton aux cités de banlieue : Musiques et drogues comme moyens de résistance dans la culture noire

Jeudi 13 décembre de 17h-Minuit - Demi-journée d'étude

Présentation

Le prosélytisme stupéfiant dans le Hip-Hop. Né de la misère sociale, le Hip-Hop adopte une posture positive, solidaire, éducative et festive à la fois. A une époque où les ghettos américains et les quartiers populaires français sont décimés par les overdoses, les rappeurs affichent le visage de la sobriété et prônent l’abstinence avec des textes dissuasifs énumérant les méfaits des drogues. Générations après générations au cours de sa globalisation, le discours a évolué. Sacralisation de la figure du dealer et de son imagerie gangsta violente, popularisation actuelle des paradis artificiels, les psychotropes divisent la communauté. De la Zulu Nation à la culture populaire dominante, de l’épidémie d’héroïne des 80s à celles des opioïdes aujourd’hui, de « The Message » à « Mask Off », Solo livre la vision d’un MC qui a traversé ces époques.

Présentation des intervenants

Georges Lachaze : Administrateur d’ASUD. Auteur de la série d’articles sur le sizzurp, « Hip-Hop : le sirop de la rue », dans ASUD Journal. Ancien travailleur social dans des programmes de Réduction des Risques liés aux usages de drogues et aux IST. Hip-Hop head et beatmaker. Né en 73 dans le South Bronx, le Hip-Hop ouvre son micro aux sans voix. À l’origine mouvement contre-culturel revendiquant l’expression artistique comme alternative à la violence des gangs, au trafic et à la consommation de stupéfiants, le Hip-Hop va devenir un phénomène culturel de masse et une industrie multimilliardaire. Sur les murs, derrière des platines, sur un carré de lino ou micro en main, ce sont plusieurs générations à travers le monde qui extériorisent sans filtre la réalité de leur quotidien : les violences policières, socio-économiques, conjugales, criminelles, les injustices, les discriminations, l’abandon aussi bien que les potes, le sexe et la fête. Les dopes font rapidement parti des sujets récurrents et sont abordées différemment selon les lieux et les époques. Des projects des 5 boroughs new-yorkais, aux palmiers des ghettos californiens en passant par le Dirty South post-ségrégationniste et les quartiers de France, revuedes rapports ambivalents entre Hip-Hop et produits psychoactifs

Bertrand Lebeau Leibovici : médecin addictologue  dans deux hôpitaux franciliens. Secrétaire d'Asud (Auto Support des Usagers de Drogues).

Il présente quelques réflexions sur les liens entre musique et drogues à partir de celle qu'il écoutait dans les années 70 (rock) et de celle qu'écoute aujourd'hui son fils (rap).

Seär : rappeur. Il parlera de la manière dont le rap développe les capacités d’adaptation à différents univers sociaux (CSP, rural/urbain, milieu professionnel). Il parlera aussi de sa mission d’enseignement des arts de rue auprès des 16-22 ans.

Solo : DJ, acteur, rappeur, producteur et vice-champion du monde de Jiu-jitsu, Solo est inclassable. Du terrain vague de la Chapelle aux micros de Radio Nova, Solo est un pionnier du mouvement Hip-Hop. De la danse avec les Paris City Breakers au rap avec Assassin, en passant par la réalisation de la BO de La Haine, il a contribué à importer et populariser cette culture en France, en lui donnant une identité propre.

 

Programme

  • Georges Lachaze, administrateur d’ASUD
    Le Hip-Hop, la contre-culture et l’usage de produits psychoactifs

  • Bertrand Lebeau Leibovici, médecin addictologue
    La musique et les drogues : du rock au rap

  • Seär, rappeur (Label L’Or Noir)
    Le rap dans la vraie vie

  • Solo, rappeur
    Le prosélytisme stupéfiant dans le Hip-Hop

20h-21h : Pause détente et convivialité, bar et restauration sur place

21h-Minuit  : Projection du film « Les Etats-Unis et la drogue : une guerre sans fin », d’Eugène Jarecki (2009), suivie d’un débat

 

Lieu

Théâtre l’Echangeur
59, Avenue du Général de Gaulle
93170 Bagnolet

M° Gallieni

Linguistique et écrit (6)

Linguistique et écrit (6)

Lundi 3 décembre de 9h15-17h30 - Journée d'étude

Présentation

Cette 6e édition des journées "Linguistique et écrit", organisées par Marion Carel (CRAL) et Dinah Ribard (CRH-Grihl) est consacrée à la présentation et à la discussion de plusieurs modèles d'analyse de l'énonciation, en particulier l'écrit, c'est-à-dire d'analyse du rapport entre la prise de parole, ou la prise d'écriture, et la situation dans laquelle elle intervient. La question de l'énonciation est cruciale pour aborder la part des mots dans l'événement : il s'agit donc de continuer à explorer les possibilités de rencontre entre linguistique et histoire, à partir de l'étude d'énoncés réellement prononcés ou écrits dans différentes circonstances.

 

Programme

  • 9h15 : Présentation de la journée

  • 9h30-10h20 : Zoé Camus (CRAL-EHESS) et Alfredo Lescano  (Université de Toulouse)
    Les conflits sont-ils polyphoniques ?

  •  10h20–11h10 : Maria Marta Garcia Negroni  (Université de Buenos Aires)
    Temps verbaux et points de vue évidentiels. A propos du conditionnel, de l'imparfait et des futurs en espagnol

  • 11h40–12h30 : Marion Carel  (EHESS) et Dinah Ribard  (EHESS)
    Attribuer un discours à quelqu’un

  • 14h30–15h20 : Michel De Fornel (EHESS) et Maud Verdier (Université de Montpellier)
    Faire entendre sa voix : remarques sur deux correspondances de la Grande Guerre

  • 15h20–16h10 : Laurent Perrin (Université Paris-Est-Créteil)
    Enonciation et cognition (analyse neurophysiologique de la phrase comme forme énonciative)

  • 16h40–17h30 :  Sibylle Sauerwein (Université Paris-Nanterre)
    Questions de sémantique : le portugais, le français et l’allemand en contraste


Lieu

EHESS (Salle 4)
105, boulevard raspail
75006 Paris

Voies/Voix de représentations : les émotions de l'Histoire dans les arts du spectacle entre Révolution et Restauration

Voies/Voix de représentations : les émotions de l'Histoire dans les arts du spectacle entre Révolution et Restauration

Lundi 17 décembre de 16h-19h - Les Rencontres du GEHM

Présentation

Les spectacles sont une arène et un laboratoire de choix pour exprimer et repérer après coup les traces de l’Histoire, particulièrement vives sous la Révolution. Les pouvoirs tentent de contrôler l’espace public, sans parvenir à fixer le sens des performances. Cette Rencontre du GEHM présente les recherches par Thibaut Julian menées au CRH dans le cadre de son postdoctorat visant à cerner, à travers les intentions auctoriales, les jeux de discours prévus par les pièces et l’étude de leur(s) réception(s), comment la communauté politique s’éprouve dans sa diversité critique par la médiation de spectacles réfléchissant les enjeux contemporains, y compris par des fables qui en semblent en tout point éloignées. Sans négliger le contexte social entre 1789 et 1815, l’on propose une lecture de l’histoire par le prisme du théâtre, à l’aune de l’histoire des représentations et des émotions : sont visés les sujets mémoriels et les objets historiques auxquels la scène donne une « consécration » symbolique – fût-elle condamnation.

 

Lieu

EHESS ( Salle A04_47)
54, boulevard raspail
75006 Paris

Espagne, Espagnes : regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles) (2)

Espagne, Espagnes : regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles) (2)

Mercredi 12 décembre à 19h - Cycle de tables rondes

Présentation

Les relations entre l’Espagne et la France pendant le XVIIIe siècle ont été déterminées par les pactes dits « de famille » qui ont uni les deux dynasties. Une circonstance qui aurait théoriquement dû rapprocher la culture espagnole du pays voisin. Mais la réalité a démontré le contraire. L’Espagne a été non seulement exclue du Grand Tour, mais a aussi été critiquée par l’Encyclopédie, tant dans sa première édition par Louis de Jacourt, que dans l’édition Méthodique de Panckoucke, contenant le célèbre article « Espagne » rédigé par Masson de Morvilliers, qui a largement contribué à la légende noire espagnole. Bien que certains journaux et certains hommes de lettres aient tenté d’adoucir cette image en présentant l’Espagne comme un pays ayant commencé son voyage sur le chemin de la modernité, les attaques des philosophes et de certains livres de voyage, le Voyage de Figaro en Espagne du marquis de Langle notamment, dominèrent la scène culturelle française.

Autant de regards croisés où les préjugés se déclinent aussi bien à travers des images indirectes - parmi lesquelles celles de personnages comme Voltaire, Montesquieu ou Boyer d’Argens - que par le biais de voyages imaginaires, qui ont pour objet de confirmer des certitudes. Cette production n’en décrit pas moins d’incontestables et paradoxales avancées : l’Espagne est en effet décrite comme le théâtre de profondes réformes sociales et économiques, mais se singularise en même temps par sa défense de la tradition et de l’humanisme, tandis que la presque absence de philosophie dans le pays et le maintien d’institutions comme l’Inquisition, la relèguent à la périphérie de l’Europe moderne. Ces lumières et ombres des visions de l’Espagne seront analysées à travers le monde du livre et de la littérature française.

Entrée libre

 

Programme

  • Sabine Juratic (Institut d'histoire moderne et contemporaine, CNRS-ENS)
    Les livres français et l’Espagne au temps de Figaro.

  • Daniel-Henri Pageaux (Université Sorbonne Nouvelle 3)
    Sur la pénétration des Lumières espagnoles en France: de l'information à la représentation.

  • Nicolás Bas Martín (Universidad de Valencia)
    Faisons connaître les Espagnols. L’image de l’Espagne à travers le monde du livre parisien du XVIIIe siècle.

 

Lieu

Instituto Cervantes de París (Auditorium)
7, Rue Quentin-Bauchart
75008 Paris

EHESS
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Dernière modification :
27/04/2024