Ce dossier consacré aux joueuses explore sur le temps long l’attitude des sociétés, passées et présentes, face au jeu : quelle place y tiennent les femmes ? Quel impact le genre a-t-il sur les manières de jouer, les partenaires, les lieux et la temporalité du jeu ? Le jeu peut-il être un levier d’affirmation de soi ou au contraire est-il un instrument de soumission ? Objet d’histoire depuis l’Antiquité, le jeu est ici envisagé sur la longue durée, de l’ancienne Mésopotamie au Haut Atlas et Japon contemporains, en passant par l’Égypte, la Grèce, Rome, l’Irlande médiévale, la Première Modernité… et les cours d’école écossaises du XXIe siècle.
Si le jeu peut être un outil de reproduction des normes de genre, il permet aussi de les renverser dans ce cadre fictionnel. Différentes stratégies, littéraires et visuelles, mettent en scène une agentivité féminine qui passe souvent par la séduction, voire la triche, qu’il s’agisse de jeux de plateau ou vidéo, manifestant des compétences stratégiques et inversant les hiérarchies entre le masculin et le féminin.

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