Recherches et Enseignements (2017-2024) | Enseignements du CRH (2017-2024)

Les Lundis du CRH (2017-2024)

Autour de l'ouvrage de Christian Jouhaud, Le Siècle de Marie Du Bois Écrire l'expérience au XVIIe siècle

Autour de l'ouvrage de Christian Jouhaud, Le Siècle de Marie Du Bois Écrire l'expérience au XVIIe siècle

Lundi 7 novembre de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Comment penser et écrire une histoire de l’expérience de vivre ? Telle est la question posée par Christian Jouhaud à partir de « l’espèce de journal » tenu pendant trente ans par Marie Du Bois, gentilhomme du Vendômois, valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV. Cet écrit singulier surprend d’abord par la difficulté de lui trouver un statut : ce n’est ni un livre de raison, ni une autobiographie, ni un journal spirituel, ni une histoire, et pourtant il peut être abordé sous tous ces aspects.
Il ne s’agit pas non plus d’une histoire de vie, mais d’une histoire des expériences d’un homme « ordinaire » en ses territoires de vie. Le je de Du Bois, qui s’exprime continûment, ne sert en effet aucun épanchement autobiographique, mais, de page en page, il permet de comprendre l’itinéraire de l’intériorisation des normes et des contraintes par quelqu’un qui a confié à l’activité d’écrire régulièrement la représentation de sa vie comme action. L’exercice pourrait sembler futile, ou mineur, si l’événement politique ne venait pas brutalement fracasser la mécanique diariste, finissant par politiser l’écriture, par exemple dans l’expérience intime de signes de désordre, comme pendant la Fronde, qui menacent la lisibilité d’un monde dont l’ordre est la valeur cardinale.
Depuis la chambre du roi et la campagne du Vendômois sont ainsi revisités les rapports entre local et national au XVIIe siècle, l’histoire politique de l’État, l’histoire anthropologique de l’acte d’écrire et de transmettre par l’écriture, inscrivant, dans le siècle de Louis XIV, un siècle de Marie Du Bois.

Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'auteur, avec la participation d'Élie Haddad (RHISOP), Tiphaine Samoyault (CRAL) et Luc Daireaux (Collège Sévigné/LEM).

 

Lieu

EHESS (Salle AS1_24)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Laurent Joly, La Rafle du Vel d'Hiv, Paris, juillet 1942

Autour de l'ouvrage de Laurent Joly, La Rafle du Vel d'Hiv, Paris, juillet 1942

Lundi 5 décembre 2022 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Les 16 et 17 juillet 1942, 12.884 femmes, enfants et hommes sont arrêtés par la police parisienne. 8.000 d'entre eux sont enfermés dans le Vél'd'Hiv. A partir des archives de la police et de l'administration, l'auteur retrace l'histoire de ces deux jours, restituant le contexte de la politique nazie et de la collaboration d'Etat ainsi que les points de vue des victimes et de leurs tortionnaires.

Le débat sera animé par Dinah Ribard, en présence de l'auteur Laurent Joly (RHISOP), avec la participation d'Isabelle Backouche (RHISOP), Alain Blum (CERCEC) et Vincent Denis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

En savoir plus sur l'ouvrage

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=431

 

Lieu

EHESS (Salle AS1_23)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Benoît Grévin, La Première Loi du royaume. L’acte de fixation de la majorité des rois de France (1374)

Autour de l'ouvrage de Benoît Grévin, La Première Loi du royaume. L’acte de fixation de la majorité des rois de France (1374)

Lundi 14 février 2022 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Ce livre s’attaque à un monument de l’histoire française, la loi de 1374 qui fixa dans un latin aussi majestueux que complexe la majorité des rois de France à quatorze ans, pour envisager à travers une étude de micro-histoire textuelle un problème rarement abordé. Au-delà des implications juridiques de la création d’une grande loi dans la France des premiers Valois, comment construisait-on linguistiquement, rhétoriquement, conceptuellement un tel texte ? L’étude philologique de cette loi, connue pour son style surchargé, évoquant le gothique flamboyant, apporte une moisson de découvertes. Derrière les quelques citations bibliques, classiques et de droit romain connues par la recherche depuis les travaux du XVIIIe siècle, se cache un extraordinaire ensemble de renvois au droit canon, à la patristique, à la philosophie aristotélicienne. Ce dévoilement prouve que les techniciens du droit et les philosophes assemblés derrière Charles V avaient voulu, directement guidés par les travaux de Nicole Oresme, faire de cette loi le réceptacle de tous les savoirs accumulés à la cour du « roi sage ». L’exploration de cet envers « rhétorique » du droit incite à poser à nouveaux frais la question des rapports entre la culture médiévale et ses applications juridiques et politiques.

En présence de l'auteur Benoît Grévin (AHLOMA), la séance sera animée par Raphaël Morera, avec les discussions de Fanny Cosandey (CRH), Corinne Leveleux-Teixeira (Université d'Orléans/EPHE) et Corinne Péneau (UPEC)

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=6

 

Lieu

EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Jean-Claude Schmitt, Le cloître des ombres

Autour de l'ouvrage de Jean-Claude Schmitt, Le cloître des ombres

Lundi 10 janvier 2022 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Suivi de la traduction française du Livre des révélations de Richalm de Schöntal, avec la collaboration de Gisèle Besson

Imaginez qu’une foule d’esprits malins vous cerne. Vous ne les voyez pas, ou à peine, mais vous les entendez débattre entre eux des pièges qu’ils s’apprêtent à vous tendre. Ils s’emparent de votre corps, vous font parler, tousser, grogner, vous gratter malgré vous, déplacent à leur guise votre main ou votre pied et font même se mouvoir les cadavres. Telle fut l’expérience de l’abbé Richalm et d’une poignée de moines cisterciens de Schöntal, en Allemagne du Sud, vers l’an 1200. La récente découverte de leur prodigieux dialogue sur les démons, le Livre des révélations, jette une lumière totalement nouvelle sur les croyances et plus largement sur la culture et la société de l’époque médiévale, tout en nous faisant partager l’angoissant confinement de ces hommes et des démons dans l’espace exigu d’un monastère. Le cloître des ombres rend compte de ce cas stupéfiant, en combinant les approches de la microhistoire et de l’anthropologie sociale et culturelle, et, en offrant pour la première fois, une traduction dans une langue moderne d’un témoignage sans équivalent sur la puissance des démons.

En présence de l'auteur Jean-Claude Schmitt, la séance  sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Pierre-Olivier Dittmar (CRH), Jean-Pierre Dozon (EHESS-IMAF) et Florence Chave-Mahir (Université Lyon 2)

En savoir plus sur l'ouvrage

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=6

 

Lieu

EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Jean-Frédéric Schaub et Silvia Sebastiani, Race et histoire dans les sociétés occidentales (XVe-XVIIIe siècle)

Autour de l'ouvrage de Jean-Frédéric Schaub et Silvia Sebastiani, Race et histoire dans les sociétés occidentales (XVe-XVIIIe siècle)

Lundi 14 mars 2022 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Ce livre présente les processus de racialisation qui ont ponctué la transformation de l’Europe et de ses colonies de la fin du Moyen Âge à l’âge des révolutions. Cette histoire éclaire l’évolution des sociétés, des institutions, des cultures et des théories. Elle décrit la volonté de catégoriser les individus et les groupes, de les enclore dans des identités présentées comme intangibles, de discriminer les collectifs dominés, voire d’organiser l’oppression à grand échelle contre des populations définies par leur race.
La racialisation procède par naturalisation des rapports sociaux et des caractères physiques et moraux  qui se transmettent de génération en génération, à travers la procréation. Elle repose sur une contradiction : le racisme affirme que les gens sont prisonniers de leur race et s’emploie néanmoins à gérer la transformation des races.
Quatre coups de projecteur permettent de rendre compte de cette histoire : la noblesse de naissance face à l’anoblissement, la nature juive ou musulmane qui persiste dans le sang des convertis, l’origine ineffaçable des métis dans l’Amérique coloniale, la déshumanisation des Africains par la traite esclavagiste.
Ces phénomènes sont les expériences séculaires sur lesquelles les auteurs des Lumières se sont fondés pour classer l’humanité en races. Ils hiérarchisent les groupes humains mais proclament aussi l’universalité des droits de l’homme. Le siècle des philosophes peut alors se lire comme le fruit d’une histoire passée, autant que comme le fondement d’une histoire inachevée, la nôtre.


En présence des auteurs, la séance sera animée par  par Dinah Ribard, avec les discussions de Sylvie Steinberg (CRH), Juan Carlos Estenssoro Fuchs (Université Sorbonne Nouvelle) et Vincent Vilmain (Université du Mans).

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=6

 

Lieu

EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Christiane Klapisch-Zuber, Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe-XVe siècle)

Autour de l'ouvrage de Christiane Klapisch-Zuber, Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe-XVe siècle)

Lundi 9 mai de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Les femmes de la Renaissance florentine régnaient-elles sur la ville, comme tant d’images du Quattrocento et d’historiens depuis le XIXe siècle l’ont suggéré ? Cette vision idéalisée est-elle confirmée par la documentation historique touchant aux rapports de genre et à la vie familiale ?

En Toscane, dans la pratique, les femmes ne sont pas encouragées par le droit et la coutume à investir ou à gérer de façon autonome leurs affaires. La tradition confine les femmes dans la sphère domestique. Même les missions qui sont le plus volontiers abandonnées aux mères, l’éducation des tout-petits par exemple, tombent sous le feu de la critique des clercs. Christiane Klapisch-Zuber suit le fil de la vie des Florentines avant, pendant et après leur mariage. En étudiant les représentations mentales et figurées, elle éclaire les multiples facettes de la domination masculine dans une société renaissante où l’écriture et la culture sont largement partagées par les maris, mais encore fort peu par leurs soeurs et leurs épouses. L’historienne nous conduit ainsi, au-delà des témoignages et des images de l’époque qui sont presque toujours produits par des hommes, au plus près de la vie des femmes et de la manière dont elles ont vécu, entre exclusion et intégration.

En présence de l'autrice, la séance sera animée par Dinah Ribard, avec les discussions de Elie Haddad (CRH), Céline Béraud (EHESS) et Jean-François Chauvard (Paris I).

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=6

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Lieu

EHESS (Salle AS_08)
54, bouelvard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage d'Alessandro Stanziani, Capital Terre. Une histoire longue du monde d'après (XIIe-XXIe siècle)

Autour de l'ouvrage d'Alessandro Stanziani, Capital Terre. Une histoire longue du monde d'après (XIIe-XXIe siècle)

Lundi 13 juin de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Préface de Thomas Piketty
Un ouvrage ambitieux à la focale mondiale qui retrace une histoire du capitalisme sur le temps long afin de trouver des solutions viables pour sortir d’un système devenu obsolète. Alessandro Stanziani tente de concilier croissance économique et démographique, justice sociale et protection de l’environnement, avec une attention particulière à la production agricole et à l’alimentation, pour que l’ensemble de l’humanité puisse enfin jouir de ce « capital Terre » qui est notre bien commun.
En présence de l'auteur, la séance sera animée par Raphaël Morera, avec les discussions de Laurent Herment (CRH), Romain Huret (EHESS) et Isabelle Guérin (IRD).

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Lieu

EHESS (Salla AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Sylvain Piron, Généalogie de la morale économique. L’Occupation du monde, t.2

Autour de l'ouvrage de Sylvain Piron, Généalogie de la morale économique. L’Occupation du monde, t.2

Lundi 8 novembre 2021 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Plus d’un siècle après que Nietzsche a proclamé la mort de Dieu, ce livre reprend le marteau de la critique pour éprouver les nouvelles idoles de l’époque avec une détermination égale. Appeler à l’inversion de toutes les valeurs revient aujourd’hui à destituer la seule valeur régnante. Il n’y aura pas d’issue à l’impasse dans laquelle s’enferre la société industrielle tant que la mesure sociale fondamentale sera fournie par la production d’unités de valeur marchande et non pas, disons, par la contribution au bien-être collectif de tous les hôtes de la biosphère.

Pour apprécier les embarras du monde contemporain, l’histoire intellectuelle du Moyen Âge occidental offre un excellent observatoire. Le privilège de la période médiévale tient à la position qu’elle occupe: elle constitue l’altérité la plus proche du monde moderne. De ce fait, elle propose un point de vue sans égal pour juger de son devenir. Placé dans une perspective de longue durée, le moment présent perd un peu de son caractère de surgissement indéchiffrable.

La séance sera animée par Thomas Le Roux avec la participation d'Alain Guéry (CRH), d'Antonin Pottier (EHESS), et d'Arnaud Orain (Université Paris 8/CRH) .

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Inscription : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=6

Lieu

EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Mathieu Marraud, Le pouvoir marchand. Corps et corporatisme à Paris sous l’Ancien Régime

Autour de l'ouvrage de Mathieu Marraud, Le pouvoir marchand. Corps et corporatisme à Paris sous l’Ancien Régime

Lundi 6 décembre 2021 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Comment dépeindre le corporatisme d’Ancien Régime ? Le terme de « corporation » est-il approprié ? Depuis les métiers qui, à Paris, se parent des titres de « corps » et de « marchand », apparaît le refus pour les acteurs du temps de se ranger derrière de mêmes droits, de mêmes statuts. C’est toute la nature conflictuelle de l’économie qui ressurgit. La diversité sociale et politique des métiers, dans une immense ville comme la capitale, donne en effet son dynamisme au commerce. Métiers, institutions royales et groupes sociaux y rivalisent pour le contrôle de marchandises qui ne sont jamais évaluées par leur seul profit, mais aussi par le monde social et par les vues gouvernementales où elles s’inscrivent. D’un lien fort entre le roi, la cité, le privilège, le commerce, les notables, on s’achemine alors vers une crise qui prépare, au sein de la société comme de la monarchie, la disparition du corporatisme sous Turgot en 1776.
La séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Simona Cerutti (CRH), Claude Didry (CMH) et de Vincent Meyzie (Université de Nanterre).

En savoir plus sur l'ouvrage

 

Pour s'inscrire :

https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=6

 

Lieu

EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Pierre Monnet, Charles IV. Un empereur en Europe

Autour de l'ouvrage de Pierre Monnet, Charles IV. Un empereur en Europe

Lundi 10 mai de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Dans une biographie inédite, Pierre Monnet dresse le portrait de ce souverain hors norme, infatigable bâtisseur, amasseur de reliques, grand lettré, inlassable voyageur. Un roi entre deux ponts, à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes.
Charles IV (1316-1378) fut le roi et l’empereur d’une chrétienté en crise au xive siècle, déchirée par la peste, la guerre de Cent Ans et les débuts du schisme pontifical. Issu de la dynastie des Luxembourg, il est né à Prague, a été élevé à Paris, fit ses premières armes en Italie, devint roi des Romains, roi de Bohême, roi des Lombards, roi d’Arles et ceignit enfin la couronne impériale à Rome. Il parlait, lisait, écrivait le tchèque, le français, l’allemand, le latin, l’italien. Collectionneur passionné de reliques et d’œuvres d’art, notamment de ses propres portraits, il est l’auteur, fait rarissime, d’une autobiographie qui raconte son enfance, ses rêves, ses doutes à la première personne. Il est aussi le père de la Bulle d’Or de 1356, une Constitution qui ordonne l’élection et les institutions du Saint Empire jusqu’en 1806, établit un équilibre fédéral et territorial à l’allemande, d’une certaine manière toujours actuel.
Constructeur de châteaux, marié quatre fois, grand lettré, inlassable voyageur, Charles IV fut un roi et empereur à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes.
La séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Christophe Duhamelle (CRH), Dominique Iogna-Prat (EHESS) et Marie Dejoux (Université de Paris I)

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Inscription obligatoire :
http://listsem.ehess.fr/courses/115/requests/new

Autour de l'ouvrage de Raphaël Morera et Nicolas Lyon-Caen, A vos poubelles, citoyens ! Environnement urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, XVIe-XVIIIe siècle)

Autour de l'ouvrage de Raphaël Morera et Nicolas Lyon-Caen, A vos poubelles, citoyens ! Environnement urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, XVIe-XVIIIe siècle)

Lundi 4 janvier 2021 de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Enterrer, brûler, réutiliser, recycler : que faire des déchets qui encombrent les villes ? Quels destins pour nos résidus ? Ne faudrait-il pas éviter d’en produire ? D’apparences triviales, ces questions travaillent profondément nos sociétés contemporaines. À vos poubelles citoyens ! aborde ces questions dans le cadre du Paris moderne. Entre Renaissance et Révolution, la capitale du royaume de France a connu non seulement une forte croissance spatiale et démogra-phique mais aussi une importante transformation des modes de vie et de consommation. Les Parisiens ont ainsi produit des quantités croissantes d’ordures dont le traitement a constitué un défi constant pour eux comme pour les autorités municipales et royales. Pour comprendre comment il a été relevé, les auteurs proposent une autre histoire des Parisiens en montrant que leurs liens avec leur envi-ronnement immédiat, la rue, constitue une question politique. S’écartant d’une vision noire décrivant les villes anciennes comme des cloaques immondes, l’enquête interroge l’édilité de la capitale et le soin que les Parisiens apportent à la propreté de leur ville. Leur récit rend compte des expériences des habitants et tente d’aborder la question du nettoiement et des services urbains sous de multiples points de vue : économique, politique, environnemental. Chemin faisant, ce livre trace une nouvelle voie pour qui veut aborder l’histoire de l’Ancien Régime.
La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Sophie Wahnich (EHESS) et Isabelle Hajek (Université de Strasbourg)

En savoir plus sur l'ouvrage

Inscription obligatoire :

En raison de la situation sanitaire, vous ne pourrez pas accéder à ce séminaire sans avoir préalablement déposé une demande via le lien suivant (une demande est nécessaire pour chaque séminaire auquel vous souhaitez participer, merci de déposer la demande au plus tard 72 heures avant le début de la première séance) : http://listsem.ehess.fr/courses/115/requests/new

Autour de l'ouvrage De la contagion, B. Delaurenti et T. Le Roux (dir.)

Autour de l'ouvrage De la contagion, B. Delaurenti et T. Le Roux (dir.)

Lundi 31 mai de 14h-17h - les Lundis du CRH

Présentation

Épidémies, mouvements de foule, frénésie de la valse, possessions démoniaques, modes vestimentaires… De la diffusion du Covid-19 sur l’ensemble de la planète à la pollution généralisée des espaces naturels, du mouvement MeToo aux rumeurs qui se propagent comme un feu de poudre sur les réseaux sociaux, des attaques de hackers aux bâillements qui se transmettent irrépressiblement d’un individu à un autre, la contagion, loin d’être uniquement un concept médical, est un processus omniprésent dans le monde d’aujourd’hui, aussi bien à l’échelle des nations qu’à celle des événements les plus infimes de notre vie quotidienne. Dépassant l’actualité à partir de cas précis allant de l’Antiquité à l’époque contemporaine (lutte contre la variole au XVIIIe siècle, assimilation de l’antisémitisme à une maladie contagieuse, propagation des innovations chez les enlumineurs et sculpteurs du Moyen Âge ou inquiétante contamination de la planète par la diffusion de particules radioactives…), des chercheurs venus de tous les horizons tracent les contours de ce phénomène multiforme – clé de compréhension des temps à venir.

Avec le deux directeurs de publication, Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux, la séance réunira plusieurs collègues du CRH ou associés ayant participé au projet : Stéphane BaciocchiCatherine Fhima, Antoine RoulletJean-Claude Schmitt, Frédéric Vagneron, Sebastian Veg ainsi que Francis Chateauraynaud (EHESS) et Anne Rasmussen (EHESS).

Inscription obligatoire :
http://listsem.ehess.fr/courses/115/requests/new



Autour de l'ouvrage de Jacques Berlioz et Antoine de Baecque, Jean Jacob, l'homme de 120 ans Doyen du genre humain (1669-1790)

Autour de l'ouvrage de Jacques Berlioz et Antoine de Baecque, Jean Jacob, l'homme de 120 ans Doyen du genre humain (1669-1790)

Lundi 29 mars de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Dans la presse, en octobre 1789, on peut lire : « Jean Jacob, le bon vieillard, s’est présenté ; les membres de l’Assemblée nationale se sont levés et cet homme extraordinaire (proche de 120 ans), qu’on peut appeler le doyen des hommes, qui a vu trois règnes si différents – ceux de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI –, est venu s’asseoir au milieu des législateurs. »

Cet étonnant destin exigeait une enquête historique. Retrouver les empreintes laissées par l’existence de Jean Jacob. Retracer sa vie d’infortune et de providence par les monts et les vallées du Jura. Comprendre comment s’est fabriquée sa célébrité et pourquoi il s’est soudain trouvé à Paris. Éclairer la portée symbolique d’une telle cérémonie du grand âge en politique.

Mais ce « supercentenaire » n’échappe pas à ces interrogations : Jean Jacob a-t-il vraiment vécu 120 ans ? Est-il un vénérable phénomène ou un imposteur ? L’enquête ici déployée au plus près des archives y répond. Car si l’on connaît l’usage politique que fit la Révolution de Jean Jacob, « doyen du genre humain », les faits n’en possèdent pas moins une implacable vérité.

En présence des auteurs Jacques Berlioz et Antoine de Baecque, La séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Patrice Bourdelais (CRH) et Jean-Luc Chappey (Université Paris I)

En visio-conférences, inscription obligatoire : http://listsem.ehess.fr/courses/115/requests/new.

Autour de l'ouvrage de Thomas Piketty, Capital et idéologie

Autour de l'ouvrage de Thomas Piketty, Capital et idéologie

Lundi 1er mars 2021 de 14h-17h - les Lundis du CRH

Présentation

Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c’est l’ensemble de l’édifice politique et social qui menace de s’effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C’est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l’on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d’une ampleur et d’une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l’histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu’aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l’encontre du récit hyperinégalitaire qui s’est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c’est le combat pour l’égalité et l’éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s’appuyant sur les leçons de l’histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d’imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l’égalité, de la propriété sociale, de l’éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.

Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris, Thomas Piketty est l’auteur du Capital auXXIe siècle (2013), traduit en 40 langues et vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires, dont le présent livre est le prolongement.

La séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Thomas Le Roux (CRH), Cyril Lemieux (LIER, EHESS) et Céline Bessière (Université Paris-Dauphine).
 
Pour s'inscrire pour le présentiel (25 places seulement) pour le distanciel, passer par listsem : https://listsem.ehess.fr/requests/new (choisir l'enseignement Lundis du CRH)
Une confirmation vous sera envoyée pour préciser si vous serez en distanciel ou présentiel.
 

Lieu

EHESS (Salles BS1_05 + BS1_28 )
54, boulevard Raspail
75006 Paris



 
Autour de l'ouvrage Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher, Les révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique, XVe-XXe siècle

Autour de l'ouvrage Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher, Les révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique, XVe-XXe siècle

Lundi 1er février de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

De l'aube de l’époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques.
On ne se préoccupait alors ni de CO2, ni d‘effet de serre. On pensait par contre que couper les forêts et transformer la planète modifierait les pluies, les températures, les saisons. Cette question fut posée partout où l'histoire avançait à grands pas : par les Conquistadors au Nouveau Monde, par les révolutionnaires de 1789, par les savants et les tribuns politiques du XIXe siècle, par les impérialistes européens en Asie et en Afrique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Cette enquête magistrale raconte pour la première fois les angoisses et les espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques. Elle montre que la transformation du climat fut au cœur de débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l'État, la nature et le capitalisme, et que de ces batailles ont émergé certains concepts-clés des politiques et des sciences environnementales contemporaines. Si, pendant un bref laps de temps, l’industrie et la science nous ont inculqué l’illusion rassurante d’un climat impassible, il nous faut, à l'heure du réchauffement global, affronter de nouveau les révoltes du ciel.
La séance sera animée par Thomas Le Roux, en présence des auteurs Jean-Baptiste Fressoz (CRH) et Fabien Locher (CRH), avec les discussions de Sebastian Grevsmühl (CRH), Amy Dahan (CAK-EHESS) et Sébastien Dutreuil (Université d'Aix-Marseille).

Inscrition obligatoire :
http://listsem.ehess.fr/courses/115/requests/new

Pour en savoir plus sur l'ouvrage

 

Lieu (si présentiel)

EHESS (Salle 2)
105, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Lise Saussus, Liés par le métier. Les professionnels du métal à Douai à la fin du Moyen Âge

Autour de l'ouvrage de Lise Saussus, Liés par le métier. Les professionnels du métal à Douai à la fin du Moyen Âge

Lundi 23 janvier 2023 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Entre les XIIIe et XVe siècles, à Douai, comme dans d’autres villes, les métallurgistes du fer, du cuivre, de l’étain, du plomb, de l’or et de l’argent participent à un marché varié et polymorphe d’objets et de fournitures en métal. À partir de quelques milliers de documents, cet ouvrage s’intéresse à la vie collective et individuelle des membres de ce groupe professionnel : leur nombre, leur répartition topographique, leur niveau de vie, leurs activités, parfois multiples. Les liens entre ces hommes, ces femmes et ces familles sont étudiés, qu’ils relèvent de la confiance, de l’amitié ou de la mobilité des capitaux, qu’ils soient le socle de stratégies matrimoniales ou de transmission de ce qui fait le métier, y compris l’atelier, les outils et les savoir-faire. En savoir plus

Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'autrice Lise Saussus (CRH-AHLOMA/DIM PAMIR), avec la participation d'Étienne Anheim (AHLOMA), Guillaume Carré (CRJ), Maxime L'Héritier (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis).

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=431

 

Lieu

EHESS (Salle BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Sabina Loriga et Jacques Revel, Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique

Autour de l'ouvrage de Sabina Loriga et Jacques Revel, Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique

Lundi 3 avril 2023 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

L'histoire est une discipline traditionnellement confiante. Depuis le XIXe siècle au moins, les historiens se sont accordés sur un ensemble de règles et de conventions qui garantissaient tout à la fois la production de connaissances objectives et vérifiables, l'affirmation d'une communauté de métier et l'élaboration d'un récit partagé. Ce sont ces convictions essentielles qu'est venu ébranler le tournant linguistique, qui pose que le langage, loin d'être un medium neutre, participe de la construction du monde dans lequel nous vivons et que nous étudions.
Il s'agit d'un moment relativement bref - deux décennies à partir des années 1970 - mais intense, qui, depuis les Etats-Unis, a été à l'origine de fortes turbulences au sein de l'historiographie et, au-delà, dans toute une part des sciences sociales et des humanités. Dans ses versions les plus radicales, il a pu aboutir à une rupture entre les mots et les choses, au déni de tout rapport à la réalité et à la mise en cause de la possibilité même d'une connaissance du passé.
Des questions ont été posées, dont certaines restent ouvertes. L'histoire est aujourd'hui moins assurée de ses certitudes qu'elle ne l'était. Elle est sans nul doute plus inquiète. Les auteurs se proposent de reconstruire à travers cet ouvrage la dynamique d'un mouvement, le patchwork théorique qu'il a mobilisé, pour comprendre l'attraction qu'il a exercée, les polémiques et les rejets qu'il a suscités, en replaçant le tournant linguistique dans le cadre plus large du moment postmoderne qui, dans les mêmes années, traduit le sentiment d'un épuisement des valeurs et des formes sociales, politiques, culturelles, associées à la modernité.

Le débat sera animé par Dinah Ribard, en présence des auteurs, avec la participation de Simona Cerutti (Ladéhis), Nicolas Dodier (CEMS) et Nicolas Offenstadt (Université Paris 1/IHMC).

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EHESS (Salle AS1_24)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour des ouvrages d'André Burguière, Les Affinités sélectives. Un parcours historiographique et Permis de séjour.  Le combat des juifs à Paris pour la liberté et l'égalité

Autour des ouvrages d'André Burguière, Les Affinités sélectives. Un parcours historiographique et Permis de séjour. Le combat des juifs à Paris pour la liberté et l'égalité

Lundi 6 mars 2023 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Les Affinités sélectives. Un parcours historiographique

André Burguière est l’une des grandes figures de l’historiographie française des cinquante dernières années. Membre du comité de rédaction des Annales à partir de 1969, il prolonge l’effort de Fernand Braudel et des fondateurs, Marc Bloch et Lucien Febvre. Il est aussi l’une des grandes voix de l’historiographie contemporaine, dont les lectures des auteurs des Annales, mais aussi de Paul Lacombe, Norbert Elias ou Jean-Paul Sartre ont fait date.
C’est précisément à cet aspect de son oeuvre qu’est consacré ce livre, qui rassemble
une dizaine d’articles essentiels publiés sur plus de quarante ans, éclairant les grands débats qui ont façonné l’histoire de l’École des Annales depuis les années 1970 et son dialogue avec la sociologie, l’anthropologie ou la philosophie.

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Permis de séjour. Le combat des juifs à Paris pour la liberté et l'égalité

« Cinquante mille Français se sont levés aujourd’hui esclaves : il dépend de vous qu’ils se couchent libres. » Abbé Grégoire

Négligés ou haïs par le monde des Lettres – dont un Voltaire franchement antisémite – admirés par un Rousseau ou un Mirabeau fascinés par leur culture et leurs valeurs, les juifs parisiens ont joué un rôle décisif sous la Révolution en obtenant de la France qu’elle devienne le premier pays d’Europe à en faire des citoyens à part entière.

Alors que les juifs sont formellement interdits de résidence à Paris et subissent des pogroms en Province, ils sont une poignée à évoluer dans la capitale au début du XVIIIe siècle : les juifs de l’Est sur la rive droite et les juifs du Midi sur la rive gauche. André Burguière observe leurs allers et venues, rue par rue, maison par maison. Il met en lumière leurs aspirations, exhume le détail de leur vie quotidienne, ausculte leurs relations de voisinage et décrypte les archives du service de Police chargé de leur surveillance rapprochée.

Permis de séjour montre comment, par un jeu de hasard, d’audace et de réticences, ils sont parvenus à remporter ce combat pour la citoyenneté. Un statut qui ne sera plus remis en cause… avant les années 1940.

 

Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'auteur André Burguière, autour de ses deux derniers ouvrages :
Les Affinités sélectives. Un parcours historiographique (éd. de l'EHESS) sera discuté par Christophe Prochasson (CESPRA) et Jacques Revel (CRH-GEHM) .
Permis de séjour. Le combat des juifs à Paris pour la liberté et l'égalité (éd. Arkhê) le sera par Davide Mano (CRH-EJ).
 

 

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EHESS ('Salle AS1_24)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Fanny Cosandey, Reines et mères. Famille et politique dans la France d'Ancien Régime

Autour de l'ouvrage de Fanny Cosandey, Reines et mères. Famille et politique dans la France d'Ancien Régime

Lundi 6 février de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Anne de Bretagne, Catherine de Médicis, Marie-Thérèse : le poids de la maternité a façonné
le destin de ces femmes dont la monarchie attendait, avant tout, qu’elles fournissent au royaume les héritiers. Alliances, naissances, décès, éducation et vie de cour forment ici la trame d’une histoire où les conditions d’existence des mères avec leurs enfants suivent l’évolution de la monarchie. Jusqu’à dessiner le tableau d’une famille royale marquée par les impératifs étatiques.

Le débat sera animé par Dinah Ribard, en présence de l'autrice Fanny Cosandey (RHISOP), avec la participation de Matthieu Gellard (Université Paris-Sorbonne), Yann Scioldio-Zürcher (EJ-ESOPP)

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 paris

Autour de l'ouvrage de Mathieu Arnoux, Un monde sans ressources Besoin et société en Europe (XIe-XIVe siècles)

Autour de l'ouvrage de Mathieu Arnoux, Un monde sans ressources Besoin et société en Europe (XIe-XIVe siècles)

Lundi 22 mai 2023 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Préface de Gaël Giraud

Le réchauffement climatique et la transition écologique ont placé la notion de « ressources » au centre de nos préoccupations. Or son histoire, plus ancienne qu’il n’y paraît, est une problématique majeure de la construction des sociétés. Dès le Moyen Âge, les Européens eurent le souci de nourrir les affamés, vêtir les indigents, loger les sans-abris, autant de besoins concrets auxquels tâchèrent de répondre l’Église et les pouvoirs politiques, en s’efforçant de construire un mode de vie durable.
Explorant les liens tissés au cœur de la grande croissance médiévale entre besoin et développement, sobriété et consommation, Mathieu Arnoux souligne à la fois les réussites et les impasses d’un système économique construit presque exclusivement sur l’exploitation de ressources renouvelables, au risque de mettre en crise le régime féodal ; ce dont témoignent aussi bien une célèbre œuvre de fiction, le Roman de Renart, que les statuts de grandes communautés monastiques, comme l’ordre de Cîteaux.
À l’heure où l’épuisement des ressources pose la question de la survie des modes contemporains de développement et d’existence, nous pouvons tirer profit des leçons, étonnamment modernes et ingénieuses, du Moyen Âge chrétien.

Le débat sera animé par Dinah RIbard, en présence de l'auteur, avec la participation de Pauline Guéna (CNRS-Université Aix Marseille, TELEMME) et Nicolas Ellison (EHESS, Mondes américains) et Raphaël Morera (CNRS-EHESS, CRH).

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EHESS (Salle BS1_28)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour des ouvrages de Roger Chartier, Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) et Écrire et traduire.  Mobilité et matérialité des textes (XVIe-XVIIIe siècle)

Autour des ouvrages de Roger Chartier, Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) et Écrire et traduire. Mobilité et matérialité des textes (XVIe-XVIIIe siècle)

Lundi 5 juin de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Résumé de l'ouvrage Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle), Collège de de France, Paris, 2022.

Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu’ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les XVIe et XVIIIe siècles ? L’introduction de cartes n’allait pas de soi. Leur impression augmentait le coût des ouvrages, et la capacité des mots à produire des images mentales les rendait inutiles. Néanmoins, les cartes apparurent dans les œuvres d’imagination.

Initiée avec les cartes des itinérances de don Quichotte et menant jusqu’aux éditions vénitiennes d’œuvres de L’Arioste et de Pétrarque, cette enquête s’est principalement attachée à deux généalogies. La première, anglaise, donne à voir les périples d’un voyageur imaginaire présenté comme bien réel : elle conduit des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift à L’Utopie de Thomas More. La seconde, française et allégorique, a pour origine la Carte de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry, et inclut les cartes galantes ou polémiques qui l’ont imitée. Selon les époques et les lieux, les cartes des fictions ont assumé divers rôles. Elles ont représenté des mondes à l’envers, satiriques, critiques ou utopiques ; elles ont brouillé la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur ; elles ont nourri la raison et les rêves, au-delà même de la lettre du texte.

 

Résumé de l'ouvrage : Écrire et traduire.  Mobilité et matérialité des textes (XVIe-XVIIIe siècle), Gallimard-Seuil-EHESS, Paris, 2021.

Notre monde devient chaque jour plus global et, pourtant, il n'est pas doté d'une langue universelle. Traduire est donc une nécessité pour que les destins partagés ne soient pas, en fait, des histoires cloisonnées. De là, l'importance des études portant sur la traduction et sur son envers, l'intraduisible. Elles permettent de dissiper les illusions anachroniques qui oublient la très grande inégalité entre les langues qui sont traduites et celles qui traduisent. Shakespeare connaissait Don Quichotte, mais Cervantes ne savait rien du dramaturge anglais. L'histoire des traductions doit s'écrire dans la tension entre l'hospitalité langagière, qui accueille l'autre, et la violence, qui le prive de ses propres mots. Ce livre voué à la première modernité, entre XVIe et XVIIIe siècle, s'attache d'abord aux mots eux-mêmes : ainsi, « sprezzatura » chez Castiglione ou « To be, or not to be » chez Shakespeare. Mais il montre aussi que la traduction ne se limite pas à faire passer un texte d'une langue à une autre. La modification des formes de publication transforme des oeuvres dont la langue reste inchangée. C'est en ce sens que l'édition peut être considérée comme une modalité de traduction et que se trouvent ici associées la matérialité des textes et la mobilité des oeuvres.

Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'auteur et avec la participation de Dinah Ribard (CRH), Florence Buttay (Université Caen-Normandie).

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage d'Arnaud Orain, Les savoirs perdus de l'économie. Contribution à l'équilibre du vivant

Autour de l'ouvrage d'Arnaud Orain, Les savoirs perdus de l'économie. Contribution à l'équilibre du vivant

Lundi 4 décembre 2023 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

L'économie politique devient une discipline autonome à la fin du XVIIIe siècle en France et en Angleterre. Elle se caractérise dès l'origine par une volonté, à l'instar des sciences exactes, de raisonner sur des abstractions et des grandeurs mesurables. Son triomphe occulte alors d'autres approches très différentes qui définissent l'économie comme la relation entre le milieu et les espèces : la « science du commerce » et la « physique oeconomique ».

La science du commerce rejette toute connaissance produite dans le cabinet du philosophe. Ce sont les praticiens possédant des savoirs vernaculaires qui sont les vrais savants : artisans, fermiers, marchands et grands négociants. Pour tirer le parti maximum d'un déterminisme naturel donné - un « climat », ce que nous appellerions aujourd'hui un écosystème ou un milieu -, elle accumule les observations sur la géographie, les sols, les forêts, les végétaux, les animaux, les infrastructures et la marine. Elle pose les questions économiques par une discussion ouverte et invite le public à co-construire un savoir qui n'est pas le fruit d'une « découverte » par une élite seule.

La « physique oeconomique » est une physique appliquée au monde naturel, lui-même pensé comme un organisme autorégulé à l'intérieur de chaque climat. Par la connaissance des propriétés des végétaux et des animaux autochtones et par l'acclimatation de plantes venues d'ailleurs, l'être humain transforme ses milieux pour mieux satisfaire ses besoins et vivre en harmonie avec les autres espèces.Il importe de ranimer ces économies alternatives à l'heure où la question du climat, du productivisme agricole, de l'épuisement des sols et de l'effondrement de nombreuses populations animales conduit à l'élaboration de nouveaux savoirs du vivant et de ses interdépendances.

Le débat sera animé par Raphaël Morera , en présence de l'auteur Arnaud Orain (CRH, GRHECO-GEHM), avec la participation de Catherine Larrère (Université Paris 1), Frédéric Graber (CNRS-EHESS) et Antoine Missemer (CIRED)

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Fanny Cosandey, Le rang. Préséances et hiérarchies dans la France d’Ancien Régime

Autour de l'ouvrage de Fanny Cosandey, Le rang. Préséances et hiérarchies dans la France d’Ancien Régime

Lundi 27 mars 2017 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

A partir d'une interrogation profondément transdisciplinaire, le livre de Fanny Cosandey questionne les hiérarchies d'Ancien Régime, leurs structures, depuis les manifestations mêmes du désordre. L'anthropologie et la sociologie y secondent une approche historienne des conflits de préséance dans le cérémonial royal, en tant que révélateurs des enjeux sociaux pour chacun des acteurs en présence, et des règles qui président alors à l'organisation politique de la société. Ce lundi du CRH sera l'occasion d'en discuter la méthode, innovante dans l'usage des sources, ainsi que les propositions fortes sur les évolutions du pouvoir monarchique au long des XVIe et XVIIe siècles.

 

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EHESS (Salle Jean-Pierre Vernant)
190, avenue de FRance
75013 Paris

Autour de l'ouvrage d'Alain Boureau, L'errance des normes. Éléments d'éthique scolastique (1220-1320) [La Raison scolastique IV]

Autour de l'ouvrage d'Alain Boureau, L'errance des normes. Éléments d'éthique scolastique (1220-1320) [La Raison scolastique IV]

Lundi 24 avril 2017 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

Ce Lundi du CRH animé par Fanny Cosandey, avec la participation de Sylvie Anne Goldberg (CRH), Rainer Maria Kiesow (EHESS, Centre Georg Simmel) et Christophe Grellard (EPHE), sera consacré à l'ouvrage L'errance des normes. Éléments d'éthique scolastique (1220-1320) [La Raison scolastique IV], en présence de son auteur Alain Boureau.

Ce livre tente d'historiciser la notion de jugement moral, en partant de la pensée médiévale et scolastique du XIIIe siècle. Celle-ci, en quête d'une éthique spécifique et immanente, a travaillé à la délégation affectée à l’homme pour la production de normes morales. L’éthique de cette période tourne autour de la notion juridicomorale de responsabilité, qui demeure jusqu’à nos jours, et sans vraie résolution, une ligne de faîte de la vie éthique. Alain Boureau montre comment, par une orchestration cohérente de l’éthique, ces débats rencontrent des échos dans le monde contemporain occidental : le long cycle des jugements formels conduit à l’impératif catégorique (le Sollen) de Kant, et de là à une réaction intense où l’éthique avait à juger singulièrement les actes humains. À ce mouvement, il faut associer la période 1860-1960 (Renouvier, Nietzsche, Freud, Arendt), à laquelle succède un nouveau formalisme. Certes, le droit est revenu absorber la morale, notamment avec une nouvelle prégnance de la responsabilité, qui réduit les conduites humaines au risque de faute. Mais l’histoire montre que d’autres retours sont possibles.

 

Lieu

EHESS (Salle AS-1-24, sous-sol)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Sylvie Steinberg, Une tache au front. La bâtardise aux XVIe et XVIIe siècles

Autour de l'ouvrage de Sylvie Steinberg, Une tache au front. La bâtardise aux XVIe et XVIIe siècles

Lundi 22 mai 2017 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

Ce livre examine le problème des bâtards à travers un questionnement sur l’appartenance familiale et la filiation, dans une triple perspective anthropologique, sociologique et historique. Confrontant études de cas, réflexions juridiques et représentations littéraires, Sylvie Steinberg montre en quoi cela fut, paradoxalement, un pivot de l’ordre absolutiste.

Qu’ils soient issus de la paysannerie ou de l’aristocratie, les bâtards furent au centre de débats juridiques et moraux, portant sur les comportements des individus et des groupes, et se trouvèrent à partir de la fin du XVIe siècle au cœur du dispositif de mise en discipline de la société. La loi de 1600, qui exigeait une naissance légitime ou légitimée de tout membre de la noblesse, faisait entrer en conflit règles de filiations et conditions sociales. Elle donna à l’État un droit de regard sur des questions qui relevaient auparavant de l’ordre privé.
Par-delà droit et théologie, cette histoire de la filiation aborde enfin la dimension vécue des liens entre enfants et parents, qui ne se réduisaient pas aux problèmes de nom et de patrimoine. Entre les « sans-familles » et leurs parents, l’amour, l’attachement, les sentiments de possession ou d’exclusion composaient un tableau changeant des normes et des comportements, en une interrogation qui vient jusqu’à nous.

Animé par Fanny Cosandey, et après une rapide présentation du livre par l’auteure, le débat sera ouvert par les interventions de Corinne Fortier (CNRS, Laboratoire d’anthropologie sociale), Nancy L. Green (EHESS, CRH) et Paolo Napoli (EHESS, Centre d’études des normes juridiques Yan Thomas).

 

Lieu

EHESS (AS1-24, 1er sous-sol)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Bernard Vincent, L'islam d'Espagne au XVIe siècle. Résistances identitaires des morisques

Autour de l'ouvrage de Bernard Vincent, L'islam d'Espagne au XVIe siècle. Résistances identitaires des morisques

Lundi 4 décembre 2017 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

Entre 1609 et 1614, près de 300 000 sujets du roi d'Espagne ont été expulsés de la péninsule ibérique. Ils étaient les descendants des musulmans contraints un siècle plus tôt à se convertir au christianisme pour échapper déjà à un exil forcé. Pendant presque cent ans ces nouveaux-chrétiens, appelés le plus souvent morisques, soucieux de demeurer sur leur terre et de conserver leur foi, même dans la clandestinité, ont été suspectés d'hérésie et d'intelligence avec les Ottomans ou les Barbaresques. Ils ont fait l'objet de politiques d'évangélisation, de discrimination et de répression qui ont provoqué des effets variés selon les lieux, les situations et les circonstances, de l'adhésion au christianisme à la rébellion ouverte. Il s'agit ici d'analyser comment dans ce cadre les morisques ont répondu à l'arsenal des mesures les concernant et ainsi cerner les identités construites par une minorité soumise à une vaste entreprise d'assimilation. En présence de l'auteur Bernard Vincent, interviendront, lors de ce Lundi du CRH animé par Jean-Paul Zuñiga, Sébastien Tank-Storper (Césor/EHESS), Frédéric Gugelot (CERHIC/Université de Reims) et Antoine Roullet (CRH/EHESS).

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EHESS (Salle AS1_08)
54, bouelvard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Stéphane Baciocchi et Christophe Duhamelle, Les reliques romaines. Invention et circulation des corps saints des catacombes à l’époque moderne

Autour de l'ouvrage de Stéphane Baciocchi et Christophe Duhamelle, Les reliques romaines. Invention et circulation des corps saints des catacombes à l’époque moderne

Lundi 5 février 2018 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

Issu d’une enquête collective du Centre d’anthropologie religieuse européenne (CARE), Reliques romaines est la première vue d’ensemble d’un phénomène massif : la diffusion des « corps saints » extraits des catacombes de Rome, de leur « invention » moderne en 1578 au XIXe siècle. Animé par Fanny Cosandey, en présence des directeurs de l'ouvrage Stéphane Baciocchi et Christophe Duhamelle, le débat avec Yann Scioldo Zurcher (CRH) et Marie-Paule Hille (CECMC-EHESS) portera sur ce livre qui présente une triple originalité. Tout d’abord, il combine un socle documentaire commun (les archives romaines de la distribution) avec des études de cas portant sur de multiples terrains de la réception (du Mexique à la Pologne, des Pays-Bas à la péninsule Ibérique, de l’Allemagne à la France en passant par la Suisse et l’Italie), mettant ainsi en relation des sources et des historiographies jusqu’alors restées disjointes. L’ouvrage peut donc mener de front – et c’est sa seconde originalité – l’histoire institutionnelle, l’histoire sociale et l’histoire religieuse des reliques, explorant toute l’épaisseur du processus de diffusion sans dissocier sa matérialité de sa dimension spirituelle, ses traits communs des parcours individuels qui l’animent. Cette double conjonction permet enfin une réflexion sur les échelles et les temporalités du phénomène : entre universalisme romain et appropriation locale, des rythmes multiples (ceux de la distinction sociale ou des clientèles romaines, ceux de l’acclimatation de la relique ou des conjonctures pèlerines) et des configurations spatiales emboîtées (des grands fronts de catholicité aux querelles de clocher, du réseau des cours princières à celui des implantations jésuites) font des « corps saints des catacombes » un passionnant laboratoire pour une histoire connectant l’ensemble de la catholicité au plus humble sanctuaire.
L’ouvrage rassemble des textes de Stéphane Baciocchi, Anne Bonzon, Philippe Boutry, Isabelle Brian, Annick Delfosse, Marie-Elizabeth Ducreux, Christophe Duhamelle, Pierre-Antoine Fabre, Jean-Pascal Gay, Massimiliano Ghilardi, Dominique Julia, Marie Lezowski, Éric Rebillard, Jean-Marc Ticchi, Cécile Vincent-Cassy, Mickaël Wilmart.

 

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Jean Baumgarten Le petit monde Le corps humain dans les textes de la tradition juive, de la Bible aux Lumières

Autour de l'ouvrage de Jean Baumgarten Le petit monde Le corps humain dans les textes de la tradition juive, de la Bible aux Lumières

Lundi 5 mars 2018 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

Le corps humain fut longtemps considéré comme un objet d’étude secondaire. Or les textes de la tradition juive comprennent un ensemble impressionnant de références portant sur les réalités somatiques qui, toutes, nous montrent que l’être humain est un monde en miniature. L’ouvrage foisonnant de Jean Baumgarten, en s’appuyant sur l’analyse de sources juives mises en regard avec des textes issus d’autres traditions religieuses et philosophiques, montre comment les discours juifs sur le corps se sont formés, développés et transformés, depuis la Bible jusqu’au XVIIIe siècle. Leur étude donne accès aux valeurs, aux codes culturels, et éclaire tout particulièrement les controverses entre les différents courants religieux qui particularisent le judaïsme.
En marge des conceptions sur la prééminence de l’âme, cette synthèse inédite des représentations du corps humain nous permet d’accéder à la compréhension des catégories légales, des principes philosophiques, des normes morales et des idées mystiques propres à la religion et à la culture juives. Le débat sera animé par Béatrice Delaurenti, en présence de l'auteur entouré de Natalia Muchnik (CRH-EJ-GEI), Thierry Pillon (Université Panthéon-Sorbonne, Cetcopra) et Claudine Vassas (CNRS-LISST).

Lieu

EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de Laurent Joly, Dénoncer les juifs sous l'Occupation (Paris, 1940-1944)

Autour de l'ouvrage de Laurent Joly, Dénoncer les juifs sous l'Occupation (Paris, 1940-1944)

Lundi 4 juin 2018 de 15h-18h - Les Lundis du CRH

Présentation

Omniprésente dans l'imaginaire lié à la France des années noires, la délation contre les juifs n'avait pourtant jamais fait l'objet d'une enquête approfondie. L'ouvrage de Laurent Joly vient combler cette lacune. Croisant approche institutionnelle et études de cas individuels, il examine tour à tour le rôle de la dénonciation dans les pratiques du commissariat général aux Questions juives, de la Gestapo, de la Préfecture de police et du journal Au Pilori. Tout un pan de la vie et de la persécution des juifs à Paris est ainsi ressuscité: des contextes sociaux conflictuels, des stratégies de sauvetage anéanties, des vengeances sordides se donnant libre cours jusqu'aux dernières heures de l'Occupation. Le débat sera animé par Thomas Le Roux, en présence de l'auteur Laurent Joly, entouré de Yves Cohen (CRH), Luc Boltanski (EHESS-IRIS) et Jacques Semelin (CNRS-Sciences-Po Paris).
 
 

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l’ouvrage de Pablo F. Luna, El tránsito de la Buenamuerte por Lima. Auge y declive de una orden religiosa azucarera. Siglos XVIII y XIX

Autour de l’ouvrage de Pablo F. Luna, El tránsito de la Buenamuerte por Lima. Auge y declive de una orden religiosa azucarera. Siglos XVIII y XIX

Lundi 5 novembre de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Articulé à une enquête sur les ordres religieux et les campagnes proches des villes hispano-américaines, cet ouvrage* traite de l’ordre du Bien-mourir à Lima, dans la vice-royauté du Pérou. Il reconstitue, entre le milieu du XVIIIe et le début du XIXe siècle, la pratique économique des deux haciendas qu’il a composées, La Quebrada et Casablanca (vallée du Cañete). Mais il examine aussi sa crise intégrale, à l’instar de l’évolution du clergé régulier dans les mondes ibériques. Les résultats ont permis d’accroître la connaissance de l’histoire socioéconomique vice-royale péruvienne – surtout liménienne. Mais ils ont permis aussi d’enrichir le savoir accumulé sur les relations entre les deux puissances de l’Ancien Régime, l’État et l’Église catholique, en allant au-delà du seul cas péruvien.

Le débat sera animé par Thomas Le Roux, en présence de l’auteur entouré de Jean-Paul Zuniga (CRH-GEI), Aliocha Maldavsky (EHESS-Mondes américains / Université Paris Nanterre) et Maitane Ostolaza (Université Paris Sorbonne).

*El tránsito de la Buenamuerte por Lima. Auge y declive de una orden religiosa azucarera. Siglos XVIII y XIX

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54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage de François Jarrige et Thomas Le Roux, La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l'âge industriel

Autour de l'ouvrage de François Jarrige et Thomas Le Roux, La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l'âge industriel

Lundi 3 décembre 2018 de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Autrefois sources de nuisances locales circonscrites, les effets des activités humaines sur l’environnement se sont transformées en pollutions globales. En rendre compte d’un point de vue historique permet de ne pas sombrer dans la sidération ni dans le découragement. Car le grand mouvement de contamination du monde qui s’ouvre avec l’industrialisation est avant tout un fait social et politique, marqué par des cycles sucessifs, des rapports de force, des inerties, des transformations culturelles. En explorant les conflits et l’organisation des pouvoirs à l’âge industriel, il s’agit aussi d’une histoire des dynamiques qui ont modelé la modernité capitaliste et ses imaginaires du progrès.
Le débat sera animé par Béatrice Delaurenti, les discutants seront Alice Ingold (CRH-GREHN), Benoit Hazard (EHESS-IIAC) et Gregory Quenet (Université de Versailles).

 

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage d'Alessandro Stanziani, Les entrelacements du monde. Histoire globale, pensée globale (XVe-XXIe siècle)

Autour de l'ouvrage d'Alessandro Stanziani, Les entrelacements du monde. Histoire globale, pensée globale (XVe-XXIe siècle)

Lundi 7 janvier de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Ces dernières années, le rôle politique de l’histoire, son enseignement et, dans ce cadre, la relation entre histoire nationale et histoire globale ou mondiale, ont déferlé les débats en France, aux Etats-Unis (notamment avec Trump) comme en Russie, en Inde (avec le parti hindou nationaliste au pouvoir), en Italie, en Chine comme au Japon. Pourquoi ? Qu’y a-t-il de si particulier dans l’histoire globale à susciter des réactions extrêmes, dans un sens comme dans l’autre, aussi bien parmi les historiens que parmi les politiciens et dans l’opinion publique ? Cet ouvrage cherche à répondre à ces questions en les inscrivant dans la durée longue – à partir du XVe siècle - et dans des espaces connectées mondiaux. C’est bel et bien une épistémologie critique et historique de l’écriture de l’histoire dans sa globalité qui est au cœur du présent ouvrage. Les tensions entre philologie et sciences sociales, histoire comparée et histoire connectée, histoire eurocentrique (et sa définition même) et histoire subalterne seront discutées dans des contextes précis : l’expansion européenne, la formation des Etats nationaux et des empires, l’essor de la « modernité » puis les catastrophes du XXe siècle jusqu’à la décolonisation et globalisation actuelle.
 
Le débat sera animé par Thomas Le Roux, en présence de l’auteur entouré de Silvia Sebastiani (CRH-GEHM), Françoise Daucé (EHESS-CERCEC) et Andrew Sartori (New York University).

 

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EHESS (Salle AS1_08)
54, boulevard Raspail
75006 Paris

Autour de l'ouvrage d'Alain Boureau, Le feu des manuscrits. Lecteurs et scribes des textes médiévaux

Autour de l'ouvrage d'Alain Boureau, Le feu des manuscrits. Lecteurs et scribes des textes médiévaux

Lundi 4 février de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Ce livre entend donner une place plus juste aux scribes des manuscrits médiévaux, non loin du statut encore flou d’auteur. On présente d’abord les obstacles actuels à une saisie historique de ce rôle : les manuscrits, devenus l’objet d’adoration ou de convoitise sont insérés dans un « patrimoine », notion douteuse qui écarte la lecture. Auparavant s’était interposée l’institution d’une « science », dont l’exigence de généalogie dépossédait aussi bien les scribes que les lecteurs. Mais le lecteur n’accède pas facilement aux textes des manuscrits : l’objet qui les porte, matériel, subit les aléas des choses et les inadvertances des hommes qui en gèrent la fabrication. Pourtant, on peut retrouver l’activité des scribes en observant les marges du manuscrit comme lieu d’organisation du matériau et en notant l’intervention directe et inventive des scribes dans le texte. Cette séance sera animée par Béatrice Delaurenti, en présence de l'auteur, avec les interventions de Pierre-Antoine Fabre (Césor), Maurice Kriegel (CRH) et Nicolas Weill-Parot (EPHE).

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Autour de l'ouvrage de Ron Naiweld, Histoire de Yahvé. La fabrique d’un mythe occidental

Autour de l'ouvrage de Ron Naiweld, Histoire de Yahvé. La fabrique d’un mythe occidental

Lundi 1er avril 2019 de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

On prétend parfois que l’« homme occidental  » serait le seul être humain pouvant vivre sans mythes. Il n’en est rien. À l’aune d’une lecture inédite de l’Ancien Testament, Ron Naiweld nous plonge dans ce grand mythe, support de la rencontre, fondatrice pour l’Occident, de la Bible et de la philosophie. Contre le récit traditionnel d’un dieu créateur unique et tout-puissant, sa lecture fait émerger une autre histoire. Son héros est un dieu motivé par le désir d’être reconnu comme tel par les hommes. Avec le temps et au contact des empires assyrien, babylonien et perse, le dieu développe son intelligence politique. Il apprend la puissance du peuple, l’utilité de l’ordre impérial et, de sa rencontre avec la pensée grecque, l’intérêt de l’idée monothéiste. Mais c’est avec saint Paul qu’il assouvit pleinement son désir.
En suivant pas à pas l’histoire de ce dieu, cet essai fascinant montre comment, à force de torsions, de relectures, d’appropriations, le mythe d’un peuple marginal dans la fabrique culturelle du monde ancien est devenu l’un des mythes fondateurs de la civilisation occidentale. Comment Yahvé est devenu Dieu.
La séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les interventions de Michel Yves Perrin (EPHE), Alain Boureau  (EHESS-CRH) et Frédéric Brahami (EHESS-CESPRA).

 

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Autour du livre d'Etienne Anheim, Le travail de l'histoire

Autour du livre d'Etienne Anheim, Le travail de l'histoire

Lundi 6 mai de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Qu'est devenu aujourd’hui le « métier d’historien » dont parlait Marc Bloch ? En suivant le fil d’une expérience individuelle, ce livre s’interroge sur le travail de l’histoire, entendu dans un double sens. C’est d’abord le travail sur l’histoire, comme matériau de recherche, qui pose des questions intellectuelles mais aussi pratiques. Comment devient-on chercheur en histoire ? Que signifie lire, écrire, éditer des textes quand on est historien ? Quels sont les enjeux de l’enseignement de l’histoire ? Pourquoi participer à l’évaluation ou à l’administration au sein des institutions universitaires ? Qu’implique le fait d’intervenir dans la sphère publique ? Ces questions font le quotidien de l’historien autant, voire plus, que la fréquentation des archives et des bibliothèques. En filigrane, le travail de l’histoire désigne aussi, dans un sens qui mêle les dimensions personnelle et professionnelle, l’histoire au travail. Non seulement l’histoire comme flux temporel, qui transforme les êtres et les choses, mais aussi comme discipline, qui produit des effets sur celui qui la pratique et qui est, en retour, travaillé par cette histoire
Le débat sera animé par Béatrice Delaurenti, en présence de l’auteur entouré de Sabina Loriga (EHESS-CRH), Cécile Vidal (EHESS, CENA) et Delphine Diaz (Université de Reims, CERHIC).

 

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Autour de l'ouvrage de  Natalia Muchnik et Mathilde Monge, L'Europe des diasporas (XVIe-XVIIIe siècles)

Autour de l'ouvrage de Natalia Muchnik et Mathilde Monge, L'Europe des diasporas (XVIe-XVIIIe siècles)

Mardi 4 juin de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Huguenots, séfarades, catholiques britanniques, mennonites, morisques, Arméniens, Grecs, frères moraves, quakers, ashkénazes… Qu’ont en commun ces populations qui parcourent l’Europe durant toute l’époque moderne ? Toutes s’inscrivent dans des communautés dont les ramifications traversent les frontières politiques, culturelles et religieuses ; toutes entretiennent des réseaux dynamiques à travers lesquels circulent informations, personnes et biens. Unis par la mémoire des persécutions, l’attachement à une terre d’origine, réelle ou rêvée, et par des liens économiques, ces groupes n’en sont pas moins extrêmement divers. Formant des minorités au sein de la cité, ils entretiennent des rapports complexes tant avec les autorités et les populations locales qu’avec les autres populations diasporiques.
Cet essai explore ces tensions, entre unité et hétérogénéité, mobilité et sédentarité, marginalisation et perméabilité des frontières sociales. Aussi synthétique qu’informé, il s’adresse à la fois aux spécialistes des minorités et des diasporas, qui y trouveront une proposition de lecture globale, comme à ceux qui s’intéressent à la coexistence religieuse, aux questions d’intégration et aux migrations.
Le débat sera animé par Thomas Le Roux, en présence des auteures et de Alessandro Stanziani (CRH-ESOPP), Liza Terrazzoni (EHESS- CEMS) et Paul-André Rosental (Sciences-Po Paris).

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Autour de l'ouvrage de Judith Lyon-Caen, La griffe du temps. Ce que l'histoire peut dire de la littérature

Autour de l'ouvrage de Judith Lyon-Caen, La griffe du temps. Ce que l'histoire peut dire de la littérature

Lundi 4 novembre de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Aux devantures des librairies, on ne compte plus les ouvrages d'historiens réfléchissant à leur rapport avec la littérature. Doivent-ils en faire une source de leur savoir, mais en contextualisant la fiction depuis leur surplomb, au risque de ne pas faire mieux que l'histoire littéraire et manquer ce que fait la littérature ? Ou bien recourir à l'écriture de la fiction, quitte à s'installer prosaïquement dans l'entre-deux-genres d'une classique monographie ? Judith Lyon-Caen propose une aventure plus ambitieuse : à partir d'une nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly, "La vengeance d'une femme", elle part de ce qu'est la littérature : une expérience d'être au monde, pour mesurer l'éclairage que sa discipline peut apporter à la mise en écriture romanesque. Ainsi de ces myriades d'objets, de parures, de rues et boulevards ou de lieux parisiens dont la description a pour fonction d'attester la réalité du récit : l'historien décrypte ces traces du temps, que ce soit le temps de la rédaction ou celui de l'action du récit, en retrouve l'origine, réfléchit à la manière dont le romancier en a été affecté. Une invitation à apprendre à mieux lire ce qui fait la littérature et ce que fait un romancier.
La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions d'Antoine Lilti (CRH), Nicolas Adell (Université de Toulouse) et Claude Millet (Université Paris Diderot).

 

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EHESS (salle AS1_08)
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Autour de l'ouvrage de Florence Hachez-Leroy, Menaces sur l’alimentation. Emballages, colorants et autres contaminants alimentaires, XIXe-XXe siècle

Autour de l'ouvrage de Florence Hachez-Leroy, Menaces sur l’alimentation. Emballages, colorants et autres contaminants alimentaires, XIXe-XXe siècle

Lundi 2 décembre de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Comment la science et l’industrie se sont-elles invitées à notre table ? À la croisée des cultures de l’alimentation et de la toxicologie, ce livre interroge l’histoire du risque alimentaire et de ses acteurs, au travers de cas emblématiques tels que l’arrivée progressive des colorants, de la cellophane, ou encore de la levure chimique. Comment les contemporains ont-ils perçu les dangers possibles ? Comment construire la confiance des consommateurs ? Quels sont les mécanismes des controverses et leur influence sur la mise en place d’une régulation aux échelles nationales puis globales ? Quelle a été la capacité des États à gouverner les techno-sciences ? Autant de questions nourries de l’histoire et la sociologie des sciences et des techniques, de la santé et de l’environnement, de la consommation et de la recherche médicale, à la croisée d’une grande diversité de mondes sociaux. La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Jean-Baptiste Fressoz (CRH), Martin Bruegel (INRA-EHESS-CMH) et Jean-Noël Jouzel (Sciences-Po Paris).

 

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Autour de l'ouvrage de Morgane Labbé, La nationalité, une histoire de chiffres. Politique et statistiques en Europe centrale (1848-1919)

Autour de l'ouvrage de Morgane Labbé, La nationalité, une histoire de chiffres. Politique et statistiques en Europe centrale (1848-1919)

Lundi 6 janvier de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Lorsque l'historien consulte les archives administratives du XIXe siècle, il découvre avec étonnement de longues séries de chiffres sur les nationalités, les langues, les religions, comme autant de tableaux d’une Europe disparue.
Il constate la précision des enregistrements des minorités et relève que ce travail bureaucratique méticuleux protégeait autant leurs droits qu’il dessinait le cadastre des minorités nationales et confessionnelles bientôt expulsées, assimilées, persécutées.
À partir de l’exemple de la Pologne, territoire alors partagé entre la Prusse, la Russie et l’Autriche-Hongrie, l’auteure démontre que le recensement des populations, l’édification de cartes, le choix de critères démographiques, linguistiques et confessionnels ont servi des projets politiques plus divers que la littérature historique ne l’a longtemps laissé supposer. C’est ainsi qu’en 1919, par un retournement de l’histoire, les statistiques démographiques officielles des trois empires annexionnistes, réappropriées tant par les opposants polonais que par les experts de la Conférence de la paix, ont contribué à l’édification d’un nouvel État polonais.
La séance sera animée par Béatrice Delaurenti (AHLOMA), avec les discussions de Fabrice Cahen (INED), Jawad Daheur (CNRS-CERCEC) et Marie-Elizabeth Ducreux (RHISOP).

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Autour de l'ouvrage d'Antoine Lilti, L'héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité

Autour de l'ouvrage d'Antoine Lilti, L'héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité

Lundi 3 février de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Les Lumières sont souvent invoquées dans l’espace public comme un combat contre l’obscurantisme, combat qu’il s’agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné.
Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n’ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d’autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu’un prêt-à-penser rassurant.
Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd’hui encore notre horizon. Partant des interrogations de Voltaire sur le commerce colonial et l’esclavage pour arriver aux dernières réflexions de Michel Foucault, en passant par la critique postcoloniale et les dilemmes du philosophe face au public, L’Héritage des Lumières propose ainsi le tableau profondément renouvelé d’un mouvement qu’il nous faut redécouvrir car il ne cesse de nous parler.

En présence de l'auteur, le débat sera animé par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Pablo Blitstein (GEHM), Catherine König-Pralong (EHESS) et Arnaud Orain (Université de Paris 8).

Entrée libre

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Autour de l'ouvrage de Nancy L. Green, The Limits of transnationalism

Autour de l'ouvrage de Nancy L. Green, The Limits of transnationalism

Lundi 2 mars de 14h-17h - Les Lundis du CRH

Présentation

L’engouement pour le transnational ne tarit pas, avec de bonnes raisons, mais The Limits of Transnationalism propose de nuancer notre enthousiasme en rappelant les empêchements, les difficultés, et les rapports de force qui font aussi partie d’une histoire d’échanges et de circulations. Le transnationalisme peut impliquer la traversée des frontières physiques ou des frontières intellectuelles.  Pour les historiens, il est à la fois une perspective de recherche ainsi qu’une recherche de transnationalismes passés, qu’il s’agit du mouvement des idées, des matières primaires, ou des gens. Ce livre cherche à questionner ce « moment transnational » – qui accompagne le langage sur la globalisation depuis la fin du XXe siècle – en particulier en ce qui concerne les migrations, de manière historique et historiographique.  Malgré la « nouveauté » du phénomène initialement postulé par les anthropologues, la longue histoire du transnationalisme des migrants ne fait pas de doute.  Or, mettre l’accent sur une certaine héroïsation de l’agent transnational, capable de saisir l’occasion et mobiliser les réseaux a fait oublier les entraves.  Si l’accent mis sur le transnational a permis de sortir d’une historiographie ancrée dans le sturm und drangdes expériences migratoires, il a peut-être induit une vision par trop optimiste de la capacité d’action individuelle.
En présence de l'auteur, la séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Jocelyne Dakhlia (CRH), Cecilia d'Ercole (ANHIMA) et Laurent Jeanpierre (Université de Paris 8).

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54, boulevard Raspail
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Autour de l'ouvrage de Béatrice Delaurenti, Fascination. Une histoire intellectuelle du mauvais œil (1140-1440)

Autour de l'ouvrage de Béatrice Delaurenti, Fascination. Une histoire intellectuelle du mauvais œil (1140-1440)

Lundi 5 février 2024 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Un regard peut tuer. Il peut rendre muet, anéantir les récoltes, projeter du sang sur un miroir. Qu’on l’appelle fascination, mauvais œil, Evil Eye, Böser Blick, malocchio ou jettatura, le pouvoir destructeur du regard est attesté depuis plus d’un millénaire, en divers endroits de la planète, par des croyances, des pratiques et des discours. Au Moyen Âge, c’est dans les sources savantes qu’il a laissé le plus de traces. Philosophes, médecins et théologiens se sont interrogés sur les causes du mauvais œil. Ils réagissaient à la lecture d’un texte traduit en latin au XIIe siècle : dans son De anima, Avicenne affirme que l’homme peut agir sur d’autres corps par son seul regard, grâce à la force de son âme. Cette proposition polémique a connu une impressionnante postérité, l’idée d’un pouvoir de l’âme en dehors du corps posant toutes sortes de problèmes aux auteurs latins. La réception de cette doctrine d’Avicenne constitue le fil conducteur d’une enquête dans les débats et les pratiques savantes du Moyen Âge. L’ouvrage montre comment, dans les années 1140-1440, des intellectuels se sont saisis de la croyance dans le mauvais œil pour la transformer en un problème scientifique. En savoir plus sur l'ouvrage

Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'auteure Béatrice Delaurenti (CRH-AHLOMA), avec la participation de Franck Mercier (Université Rennes 2-TEMPORA), Rafael Mandressi (CNRS-EHESS-CAK) et Benoît Grévin (CNRS-EHESS-CRH).

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=350

 

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Autour de l'ouvrage de Dinah Ribard, Le Menuisier de Nevers. Poésie ouvrière, fait littéraire et classes sociales (XVIIe-XIXe siècle)

Autour de l'ouvrage de Dinah Ribard, Le Menuisier de Nevers. Poésie ouvrière, fait littéraire et classes sociales (XVIIe-XIXe siècle)

Lundi 4 mars 2024 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

Présentation

Le Menuisier de Nevers est un nom d’auteur. C’est même le premier à être devenu célèbre parce que celui qui s’en servait proclamait dans ses livres qu’il était un ouvrier. Tout ici est étonnant : la date d’abord, autour de 1640, bien en amont de l’industrialisation de la France et d’une démocratisation de la culture ; la disparition complète du canon littéraire, ensuite, de ce poète longtemps fameux, réédité, lu et commenté, qui s’appelait en fait Adam Billaut.
La chronologie de la poésie ouvrière pose le problème historique qui se trouve au coeur de ce livre. La littérature n’a pas attendu que les ouvriers deviennent des acteurs de l’histoire, au XIXe siècle, pour consacrer des auteurs issus du peuple laborieux. L’apparition de ce travailleur manuel sur la scène littéraire à l’époque de Louis XIV prouve que la littérature n’enregistre pas le mouvement de l’histoire : elle est une forme d’action qui transforme les voies d’accès à la parole publique et façonne l’histoire des classes sociales.
Au cours des deux siècles suivants, on a trouvé naïve et populaire la poésie très savante de ce « Virgile au rabot ». Exception glorieuse dans une société férocement hiérarchique, sa figure a maintenu hors de la littérature les très nombreux artisans qui ont composé des vers dans cette période. Elle a ensuite été relayée par les ouvriers poètes qui ont intéressé un moment les éditeurs et écrivains progressistes de l’époque industrielle. En retrouvant tout ce peuple d’auteurs, Dinah Ribard montre que la littérature est une contribution essentielle à l’histoire de l’inégalité.

Le débat sera animé par Raphaël Morera, en présence de l'autrice, avec la participation de Vincent Demont (EHESS-CNRS, CRH), Caroline Fayolle (Université de Montpellier, LIDERF),  et Gisèle Sapiro (EHESS-CNRS, CESSP).

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Autour de l'ouvrage de Jean-Paul Zuñiga,  Constellations d’Empire. Territorialisation et construction impériale dans les Amériques hispaniques (XVIIe-XVIIIe siècle)

Autour de l'ouvrage de Jean-Paul Zuñiga, Constellations d’Empire. Territorialisation et construction impériale dans les Amériques hispaniques (XVIIe-XVIIIe siècle)

Lundi 8 janvier 2024 de 14h à 17h - Les Lundis du CRH

À travers la mise en contexte des circulations, spatiales ou sociales, des personnes ou des idées, ce livre revisite l’image de l’empire espagnol au XVIIe et XVIIIe siècle, montrant son extrême fractionnement ainsi que les formes d’appartenance qu’il a suscitées.
Ce livre aborde la monarchie hispanique en Amérique à travers sa capacité à territorialiser les espaces théoriquement sous sa tutelle. Si l’analyse ratifie le rôle central qu’y tient la ville, sa nouveauté réside dans l’effort de spatialisation consenti afin de contextualiser les notions de territorialisation et de circulation. L’Empire espagnol y apparaît comme un archipel urbain atomisé, favorisant l’affirmation de pôles idiosyncratiques originaux saisis à travers la polysémie du terme « caste » souvent réduit au concept global de « race » par l’historiographie. Cet ouvrage démontre au contraire la prégnance des formes spécifiques de l’expérience dans les définitions de l’appartenance, tout en soulignant la construction sociale des espaces dévoilée par les circulations de l’idée de « caste ».

En savoir plus sur l'ouvrage

Le débat sera animé par Dinah Ribard, en présence de l'auteur Jean-Paul Zuñiga (GEI), avec la participation d'Arnaud Exbalin (Université Paris-Nanterre), Elie Haddad (CNRS-CRH) et Naveen Kanalu (EHESS-CRH)

Pour s'inscrire : https://participations.ehess.fr/demandes/__nouvelle__?seminaire=350

 

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19/04/2024